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Registres d’affranchissement de 1832
En vertu d’une ordonnance du roi du 12 juillet 1832 et d’un arrêté local du 18 janvier 1833, toute déclaration d’affranchissement devait désormais se faire auprès du fonctionnaire chargé de l’état civil. Elle était inscrite dans un registre spécial et soumise à des règles précises de publication :
Cette déclaration sera inscrite sur un registre spécial, et transmise, dans les huit jours de sa date, au procureur du Roi près le tribunal de première instance, pour être affichée par ses soins, dans semblable délai, à la porte de la mairie de la commune où le déclarant fait sa demeure habituelle, ainsi qu’à celle de l’auditoire du tribunal ; ladite déclaration devra en outre être insérée trois fois consécutivement dans un des journaux de la colonie (art. premier).
S’il n’y avait pas d’opposition, l’acte d’affranchissement était transcrit dans les registres d’état civil et publié dans le Bulletin officiel de l’île Bourbon.
Seuls quatre registres ouverts en vertu de l’ordonnance de 1832 sont parvenus aux Archives départementales : deux pour Saint-Denis et deux pour Saint-Benoît. Les déclarations vont du 4 mars 1833 au 6 septembre 1848
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Registres spéciaux de 1848
Après le décret du 27 avril 1848 abolissant l’esclavage, une circulaire du ministre de la Marine et des Colonies du 8 mai 1848 sur la création des registres destinés à constater l’individualité des noirs affranchis dans les colonies françaises posa le cadre des registres spéciaux.
Arrrivé le 13 octobre 1848 à La Réunion, le commissaire général de la République Sarda-Garriga organisa l’inscription des personnes non libres sur des registres spéciaux propres à établir l’identité de chaque individu, par arrêté du 8 novembre 1848 :
Il sera ouvert, dans toutes les communes, des registres pour servir à l’inscription des personnes non libres. (art. premier)
Les inscriptions sur les registres des personnes non libres comprendront le nom actuel de chaque individu, un nom patronymique qui leur sera donné par l’inscrivant, l’âge, le sexe, la filiation, la mention que les père et mère existent ou sont décédés, la commune de leur habitation, celle de l’inscrit, le numéro de leur inscription sur les registres à souche et la déclaration que l’inscrit s’est présenté et a été bien reconnu par l’inscrivant. Il sera porté en marge de chaque inscription un numéro d’ordre et les noms et prénoms patronymiques adoptés par l’inscrit et suivis de l’indication de son ancien nom. (art. 2)
Dans la commune, les registres étaient tenus par le maire ou un délégué désigné par le maire.
Sur les 68 "registres spéciaux pour l'inscription des personnes non libres affranchies en vertu du décret du 27 avril 1848" envoyés dans les communes, 37 nous sont parvenus, plus un répertoire pour Saint-Benoît. 20 de ces registres ont fait l’objet d’un index par les Archives départementales en 1975 ; il facilite la recherche pour les communes de Saint-Denis, Saint-Pierre et Saint-Paul :
Index des registres spéciaux, t. 1 : A-G (13.64 MB)
Index des registres spéciaux, t. 2 : H-P (12.04 MB)
Index des registres spéciaux, t. 3 : Q-Z (8.78 MB)
En salle de lecture, des dépouillements plus larges réalisés par Pierrette et Bernard Nourigat facilitent également la recherche sur l'état civil et l'affranchissement des esclaves, commune par commune.
Accéder aux Registres d'affranchissement de 1832 et registres spéciaux de 1848
Inscription d’Edmond Albius dans le registre spécial de 1848 de Sainte-Suzanne (EDEPOT 3/74, n° 17)
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