En 1998, La Réunion a fêté avec éclat et dignité le 150ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Dans ce cadre, l'exposition historique "Regards croisés sur l'esclavage", au Musée Léon Dierx, a mis en évidence les liens profonds et complexes qui unissent notre île et l'Afrique. Gorée, Mozambique, Zanzibar... autant de noms évocateurs et des lieux de mémoire incontournables.
Cette année, à travers la peinture contemporaine tanzanienne, et plus précisément une collection de tableaux aux couleurs éclatantes présentée en appui de l'exposition "Tingatinga ou les Makua de la modernité", le Musée historique de Saint-Gilles-les-Hauts nous invite à découvrir un aspect original de la culture africaine.
Chacun peut se rendre compte que l'Afrique est partout présente à La Réunion : dans le sourire de la population, dans son patrimoine culturel, dans sa dimension spirituelle. On pense aussi à la danse et à la musique : le maloya rythmé par le bobre et le kayamb ; la frénésie des percussions ; les traditions orales et notamment les "zistoirs" qui faisaient le plaisir et le frisson de nos veillées de jadis.
Cependant, malgré ces signes de présence, souvent l'Afrique nous est mal connue. Que savons-nous de ces Makua qui, aux côtés d'autres communautés ethniques, ont fait l'objet d'un indigne trafic sous le joug de la période esclavagiste ? Que sont-ils devenus ? Cette exposition nous permet d'approcher leur histoire qui s'intègre en partie à la nôtre.
Au delà de sa vocation historique, le Musée de Villèle s'affirme comme le révélateur de la culture réunionnaise et, par son intermédiaire, des différentes cultures millénaires qui l'ont nourrie, tissée et structurée au fil des âges.
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