Du 5 février au 28 avril 2013

• Ambroise Vollard éditeur d’art

Le musée Léon Dierx proposait de découvrir ou redécouvrir les éditions d’art d’Ambroise Vollard conservées dans ses collections. Ce marchand de génie, entré vivant dans la légende, a soutenu les artistes en leur proposant d’éditer leurs œuvres sous forme de multiples et de toucher ainsi un plus large public.

Trois expositions étaient programmées en 2013 pour apprécier la notion d’œuvre d’art en plusieurs exemplaires. Le premier volet, du 5 février au 28 avril 2013, a présenté ses portraits, une sélection des œuvres publiées dans les albums d’estampes d’art, quelques uns de ses livres d’art et enfin quatre bronze très rares qu’il a édité.

• Portraits : Vollard et ses artistes

Né en 1868 à La Réunion, Ambroise Vollard tient une place majeure dans l’histoire de l’art des années 1890 à sa mort en 1939. Ce marchand de tableaux a lancé les carrières de nombreux artistes considérés comme les précurseurs de l’art du XXe siècle.

Très grand, fortement charpenté, brun au teint mat, Vollard a laissé l’image d’un homme au physique impressionnant, d’humeur lunatique et à l’attitude somnolente. Ces traits de caractère contrastent avec son intense activité de marchand, d’éditeur, d’écrivain et de soutient aux artistes d’avant-garde de son temps.

Paul Cézanne, Auguste Renoir, Félix Vallotton, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Jean Puy, Georges Rouault, Brassaï, ont représenté ce personnage, captant ses traits de caractère. Leurs dessins, peintures, estampes, photographies, sculptures représentent un ensemble d’environ 70 portraits.

En 1947, la donation Vollard comporte deux portraits : un tableau par Louis Valtat et une lithographie par Jean-Louis Forain. Depuis cette date, le musée s’est enrichi d’un tableau d’Emile Bernard et de sept estampes toutes présentées dans l’exposition.

Ces gravures et lithographies côtoient les portraits de Renoir, Cézanne et Degas, trois artistes importants dans la vie de Vollard, à l’origine de la fortune du célèbre marchand de tableau.

• Le génie d’un éditeur d’art

Marchand de tableaux, Ambroise Vollard tient également une place importante dans l’édition d’estampes, de livre d’art et de bronze de la fin des années 1890 à sa mort en 1939.

Ses Albums des peintres graveurs de 1896 et 1897, collections d’estampes regroupant plusieurs artistes, ses albums thématiques des années 1890-1900, réalisés par Renoir, Vuillard, Bonnard, Redon, Picasso ou Maurice Denis comptent aujourd’hui parmi les plus célèbres planches lithographiées ou gravées de l’histoire de l’art au début du XXe siècle.

C’est une véritable passion qui l’incite à solliciter de très nombreux artistes, à bouleverser au tournant du siècle les règles de composition du livre d’art.

« Je jette mon dévolu d’abord sur le peintre qui lui-même choisit son écrivain, et je laisse à l’artiste toute liberté de faire du livre comme une succession de tableaux. On fait un livre en l’aimant, et plus on l’aime plus il devient beau, et cela sans qu’on s’en doute ». A. Vollard.

L’éditeur dépense des sommes importantes, n’hésite pas à attendre plusieurs années les dessins de ses artistes, prend des risques financiers pour éditer des ouvrages qui trouvent difficilement des acheteurs. A sa mort, son domicile est encombré de milliers de planches non reliées emballées dans du papier kraft …

Vollard, c’est aussi l’édition de bronzes, aujourd’hui très recherchés, commandés à des sculpteurs comme Aristide Maillol, mais aussi suggérés à des peintres comme Louis Valtat, Auguste Renoir ou Paul gauguin. Le masque de Picasso est certainement le plus rare d’entre eux.

Estampes, livres d’art, bronze, les œuvres de la collection du musée Léon Dierx ici sélectionnées reflètent le goût très sur et novateur d’un marchand entré vivant dans la légende.

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