Exposition "Le jour de l'abolition" avec une installation de Mathilde Fossy "Dissiper la brume"
Le 20 décembre 1848, le Commissaire de la République Joseph Napoléon Sébastien Sarda-Garriga proclame l’abolition de l’esclavage sur la Place du Gouvernement à Saint-Denis. Plus de 60 000 esclaves obtiennent alors leur liberté.
Le tableau d’Alphonse Garreau, peint à La Réunion en 1849, célèbre cet évènement sous une forme allégorique.
Un seul individu est identifié dans cette oeuvre : Sarda-Garriga, héros de la République, sujet principal de la composition. La foule des anciens esclaves est anonyme, compacte et ne manifeste aucune joie. Comme l’indique le document que tient Sarda-Garriga, le tableau lie la liberté au travail et au respect de l’ordre. Cette oeuvre d’art est le point d’aboutissement d’une riche iconographie qui, depuis le milieu du XVIIIe siècle, dénonce la traite et l’esclavage en France. Ce tableau est aussi à mettre en relation avec un ensemble de lithographies des années 1847-1848 produites dans la colonie par d’autres artistes et en lien avec l’abolition.
Cette peinture mythique de Garreau est également le point de départ de l’installation de Mathilde Fossy : Dissiper la brume, créée pour cette exposition. 170 ans après, Sarda-Garriga est de nouveau mis en présence de ces milliers d’esclaves, révélés dans l’espace muséal. Cette oeuvre, incite à découvrir la réalité historique qu’est l’affranchissement.
Un des symboles de cette émancipation est l’attribution d’un nom qui fait disparaître la marque de l’esclavage et donne la possibilité de transmettre un patronyme à sa descendance. Ces noms sont connus par les registres établis par l’administration coloniale entre octobre et décembre 1848. Des 66 livres originaux, seuls 37 subsistent aujourd’hui. Des panneaux transparents, portant les noms donnés aux affranchis, sont disposés afin de créer un parcours au milieu d’une foule symbolique ; l’oeuvre invite le public à la déambulation, à intégrer cette foule. Lettre après lettre, les visiteurs avancent dans cet alphab-héritage. Très denses en début de parcours, les caractères s’étiolent, s’affinent au fil de la balade et laissent de plus en plus passer la lumière. Les visiteurs sortent des nuages noirs du passé et entrent dans un présent clair et brillant auquel ils appartiennent.
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Informations pratiques
Exposition du 27 avril au 15 septembre 2019 Musée Léon Dierx 28, rue de Paris Ouverture au public du mardi au dimanche de 9h30 à 17h30
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