Archivée - Exposition de Jean-Claude JOLET : le Tropisme du lambrequin |
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Ornements architecturaux, héritage, signes de reconnaissance et symboles identitaires, les lambrequins résument souvent l’architecture créole. Pourtant leur origine est ailleurs, loin des tropiques. Ces frises, garde-corps et impostes ne sont pas créoles : s’ils fleurissent dans les îles, leurs racines sont européennes. Réalisés dans des planches de bois ou des feuilles de métal, ces décors ajourés contribuent à définir l’exotisme insulaire. Acculturées, les bandes de lambrequins sont pour Jean-Claude Jolet un point de départ pour des métaphores plastiques traduisant sa réflexion sur l’identité. Reproduites en peaux séchées, elles lient, enserrent, oppressent et s’assouplissent pour mieux s’adapter, à l’image des appropriations, des conflits, des syncrétismes des mutations de la culture. Entre tensions et dilutions, l'univers créé par Jean-Claude Jolet pour cette exposition se situe au point de paroxysme d'un « chaosmonde » pour reprendre la syntaxe d'Edouard Glissant, à cet instant de suspension ultime où tout peut s'effondrer ou au contraire succomber à l'explosion de vitalité contenue pour constituer un nouvel archipel, un et indivisible, le « tout-monde ». |