Du 9 novembre 2013 au 30 mars 2014
Ornements architecturaux, héritage, signes de reconnaissance et symboles identitaires, les lambrequins résument souvent l’architecture créole. Pourtant leur origine est ailleurs, loin des tropiques. Ces frises, garde-corps et impostes ne sont pas créoles : s’ils fleurissent dans les îles, leurs racines sont européennes. Réalisés dans des planches de bois ou des feuilles de métal,
ces décors ajourés contribuent à définir l’exotisme insulaire. Acculturées, les bandes de lambrequins sont pour Jean-Claude Jolet un point de départ pour des métaphores plastiques traduisant sa réflexion sur l’identité. Reproduites en peaux séchées, elles lient, enserrent, oppressent et s’assouplissent pour mieux s’adapter, à l’image des appropriations, des conflits, des syncrétismes des mutations de la culture.
Entre tensions et dilutions, l'univers créé par Jean-Claude Jolet pour cette exposition se situe au point de paroxysme d'un « chaosmonde » pour reprendre la syntaxe d'Edouard Glissant, à cet instant de suspension ultime où tout peut s'effondrer ou au contraire succomber à l'explosion de vitalité contenue pour constituer un nouvel archipel, un et indivisible, le « tout-monde ».
Cette nouvelle exposition a été coproduite par le Musée Léon Dierx et l’Artothèque. Le catalogue de l’exposition a bénéficié du mécénat de la Fondation Clément. http://www.jeanclaudejolet.com/ |