Dans le cadre des commémorations de la Grande Guerre, et à l’occasion du centenaire de sa disparition, les Archives départementales proposent une exposition retraçant la vie de Roland Garros.
Pionnier de l’aviation, héros de la Grande Guerre, Roland Garros est connu dans le monde entier moins pour ses exploits aériens que par l’hommage posthume que lui a rendu un ami en donnant son nom au stade parisien qui accueille chaque année les Internationaux de tennis.
La Réunion n’a pourtant jamais oublié l’enfant du pays, né à Saint-Denis en 1888 dans une famille créole. Le jeune Roland n’a que quatre ans quand la famille Garros part s’installer en Cochinchine. Il revoit pour la dernière fois son île en 1899 alors qu’il gagne la métropole, de Saïgon à Marseille via La Réunion, Madagascar et le canal de Suez, pour ses études.
Coll. Eric Boulogne
Trente ans après l’exposition que les Archives départementales ont consacrée à Roland Garros à l’occasion du centenaire de sa naissance, elles remettent l’aviateur à l’honneur en soulignant son ancrage réunionnais. Même s’il n’y a passé que les premières années de sa vie, Roland Garros restera toujours attaché à sa terre natale. Prisonnier en Allemagne, il écrit à sa mère pour qu’elle lui envoie un carry de bichiques et des achards. Ses « compatriotes » ne cesseront de le revendiquer comme l’un des leurs. La presse réunionnaise titre « un aviateur créole », évoque le « noble enfant de la terre de Bourbon », « ce jeune aviateur bourbonnais », « notre glorieux héros » et en fait un porte-étendard de « la gloire créole [qui plane] plus radieuse encore dans le ciel de la patrie ! ». On publie des poèmes à sa gloire ; on se met à rêver à des liaisons aériennes entre les îles. Un comité se constitue immédiatement après la fausse nouvelle de la mort de Garros en 1914 pour lui ériger un monument. Du son vivant même, la rue de l’Arsenal devient en 1915 la rue Roland Garros. Le 15 juillet 1918 est organisée à Saint-Denis une fête patriotique « en l’honneur de Roland Garros, aviateur militaire, membre correspondant de l’Académie de La Réunion », peu avant sa mort en combat aérien le 5 novembre 1918.
A l’inauguration du monument Roland Garros au Barachois en 1926, le paquebot Aviateur Roland Garros de la compagnie des Messageries maritimes est en rade de Saint-Denis. Georges Garros, père de Roland, resté en contact avec les élites réunionnaises, écrit en 1927 à l’académicien Joseph Bédier, qui veut écrire un livre sur son fils, en lui adressant des documents qui sont montrés ici pour la première fois. A Sainte-Marie, la base aérienne et l’aéroport prennent le nom de Roland Garros.
En 2015 l’Association Région Sud Terres Créoles propose l’entrée de Roland Garros au Panthéon. La demande est portée à la fois par le Conseil départemental et le Conseil régional de La Réunion. Présentée en parallèle dans la salle pédagogique à destination des classes, l’exposition-manifeste Roland Garros au Panthéon complète le parcours proposé ici, qui retrace le destin fulgurant de l’ « embrasseur de nuages », aux ailes brisées par la guerre.
- Entrée libre et gratuite jusqu'au 30 juin 2020, du lundi au vendredi, de 8 h à 16 h.
- Contact pour les visites de classes : Corinne Hivanhoé (
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/ 0262 94 04 14). Un dossier pédagogique réalisé par Albert Jauze, professeur-relais auprès des Archives départementales, est mis à disposition des enseignants et des classes.
Exposition Roland Garros 2018 : dossier pédagogique (2.59 MB)
Roland Garros : 20 documents historiques (5.65 MB)
Roland Garros au Panthéon : panneaux de l’exposition (6.58 MB)
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