Aux Comores, plus de 85% de la population n’ont pas accès à un approvisionnement en eau de bonne qualité́. Sur l’île de Ngazidja, appelée aussi Grande Comore, où vivent 410 000 habitants (sur un total de 800 000 personnes sur l’ensemble de l’archipel), seulement 30% de la population bénéficient de l’eau traitée. Dans le cadre de sa politique de coopération régionale, le Conseil départemental de La Réunion - qui apporte déjà un appui à la réalisation dans ce pays proche de projets dans des secteurs clés du co-développement tels l’Éducation, la Culture, la Santé, l’Appui institutionnel, l’Agriculture et l’Eau - a élaboré le projet « Améliorer les structures en eau dans le Nord-Est de l’Ile de Grande Comore ». Une première phase de cette action de coopération a été amorcée en 2013.
Développer les moyens de stockage…
En présence de Marie-Pierre Nicollet, directrice de l’AFD à La Réunion ; de Gilles Hubert, Vice-président du Département délégué à la gestion de l’eau et Président de l’Office de l’eau ainsi que de la Conseillère départementale Adèle Odon déléguée à l’accompagnement social de proximité, le Président Cyrille Melchior a défini les enjeux futurs : « Il s’agit dans un premier temps de développer des moyens de stockage, d’isolement et de conservation de la ressource ainsi que les systèmes d’adduction en eau pour améliorer les conditions de vie et d’hygiène des populations car sur l’île de Grande Comore, il n’y a pratiquement pas d’eau de surface ni de rivière pérenne ».
Pour ce faire, la Collectivité départementale et l’Agence Française du Développement ont signé ce lundi 25 juillet, une convention pour mobiliser l’outil de financement dénommé FICOL ou Facilité de financement des initiatives des collectivités françaises.
L’AFD, un partenaire majeur pour la coopération régionale
Le budget global du projet est évalué́ à 619 550€. Le Département intervient à hauteur de 158 000 €, tandis que l’AFD, en sa qualité de « banque de développement » a accordé́ un financement de 425 000 €. Le Ministère comorien de l’eau, la SAPHIR et l’Office de l’Eau apporteront leur contribution sous forme de logistique et d’expertise. Précisions de Marie-Pierre Nicollet : « Les interventions envisagées ciblent les cantons de Hamamet et Mboinkou, une région rurale à vocation agricole, avec une population estimée à 51 000 habitants, pour laquelle le Conseil départemental a réalisé un schéma directeur d’alimentation en eau destinée à la consommation humaine. La convention porte sur une durée de 2 ans ». Le projet intègre aussi la sensibilisation de la population aux nouveaux usages de l’eau et la mise en œuvre d’un programme de travaux urgents comme la création d’impluvium et la réhabilitation de réservoirs existants.
Pour Cyrille Melchior, « le Département de La Réunion a un certain savoir-faire en matière d’adduction d’eau, de captage, d’irrigation... Il était important que cette expertise puisse servir aux pays de la zone océan Indien à travers la coopération. »