Le début de l’année 2024 a été marqué, en plus du cyclone Belal, par deux problématiques majeurs sur les parcelles agricoles de l’île : une recrudescence des rats causant un nombre de cas de leptospirose élevé et une présence très importante des mouches de fruits et des légumes qui causent de nombreux dégâts dans les vergers. Pour sensibiliser sur ces problématiques urgentes, la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles de La Réunion (FDGDON) a organisé une conférence de presse en présence de Thierry Hoarau, président de la FDGDON, de Serge Hoareau, vice-Président du Département en charge de l’agriculture et des différents acteurs impliqués dans cette lutte.
L’alerte a été lancée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de La Réunion, une recrudescence du nombre de cas de leptospirose, une maladie potentiellement mortelle transmise par les rats. Une épidémie qui a touché pas moins de 83 personnes entre janvier et mars 2024. Trois fois plus que les années précédentes à la même période. Un décès a même été enregistré. Les urines et les excréments des rats sont à l’origine de la maladie. Un danger pour l’agriculteur mais aussi pour toute la population. Outre la leptospirose, l’actualité c’est aussi les dégâts causés aux fruits et aux légumes par la mouche des fruits. Des pertes importantes qui peuvent atteindre pour certains agriculteurs 100 % de leurs productions.
La conférence de presse de ce mardi 17 septembre est un rappel de prudence mais aussi une sensibilisation sur les moyens de lutte contre ces fléaux. Les différents acteurs de cette lutte se sont retrouvés à Piton Défaud sur l’exploitation de Claudi Robert, président de l’Association des Vergers de l’Ouest.
« Le Département soutient depuis plusieurs années la FDGDON dans la lutte contre la mouche des fruits et la lutte contre les rongeurs. En 2023, nous avons accordé 80 000 € pour la lutte contre les rongeurs et l’achat de raticide et 60 000 € pour l’achat de pièges à phéromones (métym-eugénol). Un soutien renouvelé en 2024 avec une augmentation pour la lutte contre les mouches des fruits et des légumes à hauteur de 74 296, 63 €.
Toujours dans la lutte contre la mouche des fruits, nous intervenons aussi depuis deux ans dans le projet de fabrication d’augmentoriums par le chantier d’insertion ADASE situé à la Petite-île et dont la logistique est assurée par la FDGDON », a expliqué Serge Hoareau.
Une rencontre qui a permis d’échanger avec les acteurs qui interviennent sur le terrain pour accompagner les agriculteurs et la population. L’occasion aussi de montrer les moyens déployés par chaque partenaire dans ce combat contre la leptospirose et la mouche des fruits.
Des démonstrations ont été organisées pour permettre au plus grand nombre d’avoir des conseils appropriés et les gestes à mettre en œuvre. Pour sensibiliser encore plus, un agriculteur qui a contracté la leptospirose a témoigné des séquelles que cette maladie handicapante laisse derrière elle malheureusement pour la vie.
Comment se protéger de la leptospirose :
Pour éviter les formes graves de la maladie et pour que la leptospirose soit diagnostiquée rapidement, il faut donc consulter dès les premiers symptômes. Des symptômes qui peuvent être confondus avec ceux de la dengue, de la grippe ou encore du Covid puisqu’il s’agit d’une forte fièvre, une grande fatigue, des douleurs musculaires, des nausées, des vomissements et de forts maux de tête. Il faut savoir que la contamination peut se faire sans forcément une coupure, il est donc important de se protéger lors d’activités comme le jardinage ou le ramassage de déchets. Il faut donc porter des bottes, des gants, des lunettes…
Il est également conseillé d’éviter de se baigner dans les eaux troubles des rivières.
