Pollution, le mot n’est pas faible pour désigner les conséquences des lumières artificielles sur notre écosystème. Une pollution lumineuse qui s’avère très dangereuse pour notre environnement et pour nous-mêmes. C’est pourquoi, cette année encore, la collectivité départementale s’est associée à la campagne des nuits sans lumière.
Une 10ème « nuits sans lumière » qui a duré en réalité 25 nuits. Du 5 au 29 avril, le noir était de rigueur pour une campagne de sensibilisation aux méfaits de la pollution lumineuse. Le noir pour mettre en lumière les dangers que représente la luminosité artificielle pour nos vies, pour notre écosystème. Le Département de La Réunion depuis plusieurs années s’associe pleinement à ces nuits sans lumières.
Car il s’agit avant tout de mobiliser les Réunionnais et les collectivités sur cette problématique d’intérêt général. Les nuits sans lumière sont avant tout synonymes du sauvetage des pétrels de Barrau. En 2017, ce sont en effet 1213 pétrels qui ont été sauvés par la SEOR. Ce sont ces oiseaux les principales victimes des éclairages de nos villes.
Du 5 au 29 avril, ce sont donc tous les musées du département, le musée Historique de Villèle, le musée Léon Dierx, l’Artothèque et le Muséum d’Histoire Naturelle qui ont fait l’objet d’une extinction de l’éclairage. Les lumières se sont éteintes également sur le bâtiment du Palais de la Soure, la Villa du Département, le Jardin de l’Etat, les Archives Départementales, Mascarin Jardin Botanique de La Réunion ainsi que les bâtiments administratifs qui abritent les services décentralisés de la collectivité. En terme de sensibilisation, la direction de l’éducation s'est faite le relais d’informations en direction des collèges. Mascarin a mis en place plusieurs actions avec des visites guidées, des conférences ou encore de manière plus originale, des repas aux chandelles.
Pour tous savoir sur les évènements, les conférences, les sorties nature ou encore les actions de sensibilisation… rendez-vous sur le :
http://www.nuitssanslumiere.re
Pourquoi éteindre les lumières ?
Pou sov nout fouké :
Le Pétrel de Barau et le pétrel noir de Bourbon sont des oiseaux marins endémiques de l’île de La Réunion. Respectivement, en danger d’extinction et en danger critique d’extinction, ils sont directement affectés par les éclairages puissants tournée vers le ciel.
Lorsque les jeunes pétrels prennent leur envol depuis les sommets de l'île, le reflet de la lune sur l'océan leur indique naturellement la direction à suivre. Les lumières des villes créent, en revanche, le même effet d'attraction et provoquent alors l'échouage de nombreux pétrels. Une fois au sol, impossible de redécoller pour ces oiseaux, qui peuvent mourir de faim ou être attaqués par d'autres animaux, comme les rats, les chats et les chiens errants. La période massive d'échouage des pétrels de Barau a lieu au mois d'avril, plus de 1000 oiseaux sont récupérés chaque année !
Si vous trouvez un oiseau échoué, contactez rapidement la SEOR au 0262 20 46 65
Lé bon pou la santé :
Troubles du sommeil, de la concentration, l’agressivité, la diminution de performance… voilà quelques exemples des effets néfastes de la lumière artificielle. La nuit noire est essentielle au maintien de notre rythme biologique.
I soulaz out portmoné :
La lumière coûte cher ! Le poids de l’éclairage représente à lui seul 58 % de la consommation totale d’électricité. Si chaque commune travaillait sur la puissance, l’orientation et les horaires de l’éclairage public, il serait possible d’économiser de 25 à 50 % sur la facture énergétique globale.
Pou pak lo Mond i touff :
Réduire sa facture d’électricité, c’est réduire les gaz à effet de serre. A La Réunion, la plus grande part de l’électricité est produite à partir d’énergie fossile (près de 65 %) qui génère la production de C02 et contribue au réchauffement climatique.
Pou knout zétwal i gingn briyé :
Le terme «pollution lumineuse » a longtemps été utilisé pour désigner le halo lumineux généré par la lumière mal orientée et donc perdue. Cette lumière diffuse est une véritable gêne pour les astronomes désireux d’observer le ciel.
Pou vèy si nout band zanimo la nuit :
L'île de La Réunion est un haut spot de biodiversité et enregistre un taux d'endémisme record. L'éclairage massif nuit fortement aux espèces animales de l'île, toutes catégories confondues.
Les insectes, par exemple, sont les victimes silencieuses de cette pollution, à l'instar des papillons de nuit. Cette surmortalité a une conséquence directe sur la chaîne alimentaire naturelle et sur la pollinisation de certaines plantes.
Pou sov nout bann tortue d'mèr :
Le nombre de tortues qui viennent pondre sur nos côtes se compte sur les doigts d'une main. En cause notamment, un éclairage massif et mal orienté qui bouscule le cycle de vie des tortues marines.
Les adultes refusent de pondre sur les plages éclairées. Les nouveau-nés, eux, guidés naturellement par le reflet de la lune sur la mer, sont complètement désorientés par les lampadaires allumés. Perdus, ils risquent de mourir de déshydratation, de fatigue ou être victime de prédateurs.