La pioche qui a été retrouvée, par sa forme et ses dimensions, sa fabrication (forgée et non mécano-soudée) correspond à l’instrument utilisé autrefois par les esclaves et les engagés pour travailler la terre des domaines sucriers.
Il s’agit d’une petite pioche, appelée pic à cannes, que le sucrier Malavois décrit dans l’ouvrage qu’il consacre, en 1861, à la culture de la canne et à la fabrication du sucre : « le terrain ayant été ainsi préparé, il s’agit de le trouer ; on se sert à cet effet de pics, dits pics à cannes, faits exprès ; c’est une espèce de pioche, assez épaisse pour qu’elle ait du coup, bien acérée, et que les troueurs repassent sur une meule. Ce pic à 11 cm de tranchant. Il a un manche de 1 m. environ ». Cet objet emblématique fera l’objet d’une valorisation au sein du nouveau parcours du musée, où il servira de support pour aborder la question du travail et du rapport des esclaves au travail sur les habitations.
« L’idée que des travailleurs aient manipulé cet objet au XIXème siècle lui confère un caractère particulier, et ce, d’autant plus qu’il n’en existe qu’un seul exemplaire retrouvé, à Villèle ! » assure Xavier Le Terrier. » Lorsque j’en avais parlé dans ma thèse, je ne m’imaginais pas, un jour, pouvoir le tenir dans mes mains ! Ce petit objet concentre en lui seul énormément d’histoire. À nous de le faire parler et de la magnifier ! »