Le mardi 26 juillet à 14h00 dans l’auditorium des Archives départementales de La Réunion
Histoires des Créoles réunionnais dans le Pacifique : périples et défis
Au 19e siècle, un nombre considérable de Réunionnais ont immigré en Nouvelle-Calédonie. Certains sont ensuite partis s’installer ailleurs en Océanie. Dans le cadre de mes recherches précédentes, j’ai constaté que les Réunionnais formaient un élément important de la population coloniale libre et fondatrice de la Nouvelle-Calédonie et qu’ils avaient des origines ethniques et sociales diverses. Mes recherches actuelles portent sur la collecte des histoires orales, des histoires de famille, des souvenirs et des biens culturels (photos, recettes, chansons, documents etc.) des descendants des immigrés réunionnais en Nouvelle- Calédonie, dans le Pacifique et au-delà. Ces recherches serviront à enrichir les recherches archivistiques et généalogiques et nous aideront à mieux comprendre comment les Réunionnais ont construit leurs identités lors de leur installation dans le Pacifique et à quel point ils ont préservé et/ou transformé leurs traditions, leurs technologies, leurs langues et leurs cultures créoles en Océanie. Lors de cette conférence, je me focaliserai sur les trajectoires de quelques familles et individus réunionnais dispersés dans le Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Fidji, Australie, Nouvelle-Zélande). Quels étaient leurs espoirs et leurs aspirations dans ces nouvelles colonies ? Ont-ils transféré des traces de la culture et des connaissances créoles aux pays d’accueil ? Comment est-ce qu’ils s’identifiaient et comment est-ce qu’ils étaient perçus ? Et quel était le rôle du « non-dit » (ou des silences) et du racisme dans leur établissement dans le Pacifique ?
Note biographique
Karin Speedy est une chercheuse néo-zélandaise, professeur honoraire à l’Université d’Adélaïde (Australie). Historienne, linguiste et spécialiste de la littérature francophone, elle oriente une grande partie de ses travaux sur la région Pacifique, où elle étudie les langues de contact, notamment le tayo, ainsi que les liens historiques, culturels et linguistiques entre le Pacifique et l’océan Indien. En 2007, elle publie Colons, Créoles et Coolies : L’immigration réunionnaise en Nouvelle-Calédonie (XIXe siècle) et le tayo de Saint-Louis, aux Éditions L’Harmattan. Son livre sur le blackbirding, Georges Baudoux’s Jean M’Baraï the trepang fisherman, est paru en 2016 chez UTS ePress. Son ouvrage le plus récent, Foundations, est basé sur ses propres histoires de famille. Karin fait des recherches d’archives et de terrain à La Réunion pour son projet actuel « Le tissage des liens entre les mondes coloniaux dans le Pacifique : Histoires orales des Réunionnais en Océanie au 19e siècle » fondé par le Marsden Fund en Nouvelle-Zélande.