19 mai 2018

Dossier de presse Nuit des musées 2018

Retranscription textuelle du document :

 

Nuit des musées 2018

 

Samedi 19 mai 2018

18h à 24h

 

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Le mot du Président

 

Fidèle à sa mission de favoriser l’accès à la culture au plus grand nombre, et en particulier au jeune public, le Département participera, comme chaque année depuis la création de cette manifestation en 2005, à la Nuit des Musées.

Pour cette nouvelle édition, 6 équipements culturels départementaux ouvriront leurs portes : Musée de Villèle, le Lazaret de la Grande Chaloupe, Musée Léon Dierx, Artothèque, Muséum d’histoire naturelle et aussi, à titre exceptionnel, les Archives départementales. Dans chacun de ces services, l’entrée sera gratuite et un programme de découverte proposé aux visiteurs.

 

Parmi les points forts :

• Le renforcement du partenariat avec des associations qui concourent à la collecte, à la valorisation et à la transmission de la mémoire réunionnaise.

Au Lazaret de la Grande Chaloupe, 3 conventions seront signées avec la Fédération des associations chinoises de La Réunion, l’Association Cultures et Traditions Indo Réunionnaises, et l’association Mémoire collective.

• Le dévoilement des œuvres issues des résidences artistiques « Patrimoine et Création ». 10 artistes ou collectifs d’artistes se sont installés entre octobre 2017 et mai 2018 dans 9 établissements culturels de notre collectivité. De nombreuses disciplines artistiques étaient concernées : dessin, peinture, théâtre, musique, écriture, vidéo, arts graphiques.

 

Lors de la prochaine nuit des musées, le public pourra découvrir les œuvres de Charles Prime et de Charly Lesquelin au Musée Léon Dierx, inspirés par les paysages de l’intérieur de l’île peints par les artistes du XIXe siècle.

Aux Archives départementales, Gabrielle Manglou présentera les fruits de sa résidence croisée archives/Cité des Arts. Elle développe des propositions qui s’appuient sur les pratiques et les savoirs transmis dans notre société créole actuelle.

Au Lazaret de la Grande Chaloupe enfin, Gaël Velleyen nous fera voyager dans son univers singulier avec une œuvre musicale et littéraire tout en émotions. Entre mystique, recueillement et témoignage historique…

 

Belle nuit culturelle à tous !

 

Cyrille Melchior

 

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Résidences d’artistes

 

Les résidences artistiques « Patrimoine et Création » sont un dispositif innovant mis en place par le Département en 2017.

Pour cette première édition, 10 artistes ou collectifs d’artistes se sont déployés dans 9 équipements départements et ont œuvré dans une diversité de disciplines artistiques : dessin, peinture, théâtre, musique, écriture, vidéo, arts graphiques. Les résidences se sont déroulées entre octobre 2017 et mai 2018 et au terme de leur résidence, les artistes ont effectué une restitution de leur travail de création.

À l’occasion de la Nuit des musées, 3 artistes partageront avec les publics leurs productions : Gabrielle Manglou aux Archives départementales, Charly Lesquelin et Charles Prime au Musée Léon Dierx, Gaël Velleyen au Lazaret de la Grande Chaloupe.

 

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Résidences d’artistes : exposition

 

Charly Lesquelin

Traces fantômes

 

L’intérieur de l’île a façonné l’imaginaire de Charly Lesquelin et nourri son désir de paysages. Aperçus dès l’enfance lors de ses déambulations dans la montagne, les sentiers, grottes, ilets et rochers deviennent les traces et les empreintes d’un récit sans représentation iconographique : celui des esclaves marrons épris de liberté qui hante l’esprit de l’artiste.

Au-delà des références à l’histoire de l’île, source d’une colère artistique dans un premier temps exprimée dans une effusion de couleurs, les paysages de Lesquelin sont ici le reflet d’une âme qui s’est apaisée au contact d’autres références culturelles liées au bouddhisme. C’est l’art de la calligraphie qui s’immisce, l’encre de Chine, la légèreté du trait, le geste suspendu qui laisse inachevé le dessin.

La résidence au musée Léon Dierx a été aussi l’occasion d’une redécouverte des collections historiques du musée, notamment des paysages du peintre Adolphe Le Roy (1832-1892). Dans sa démarche, Charly Lesquelin se réfère à l’histoire de l’art à La Réunion et aux artistes du XIXe siècle inspirés par la nature grandiose de l’intérieur de l’île.

En noir et blanc ou en camaïeux de gris et de bleus, le cœur de l’île est idéalisé comme un Eden, celui d’une Eve et d’un Adam marrons. On suit la trace du couple originel réinterprété, sur les sentiers, dans les grottes, dans les ilets. Mais ce paradis est aussi aux portes de l’enfer : les noirs profonds nous plongent dans l’abîme de l’histoire du peuplement de l’île.

Les détails de la végétation, les éléments minéraux, les pierres volcaniques au fond d’un ravin, semblent proches, comme dessinés sur le vif, sur le motif. Mais tout n’est que recomposition dans une démarche sur les traces de la peinture académique. Enfin, les grands panoramas imaginaires de Charly Lesquelin se réfèrent aussi à l’univers de la bande dessinée féérique qui passionne l’artiste.

« Traces fantômes » est la synthèse de tout cela.

 

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1969 : Naissance à Saint-Pierre, Ile de La Réunion, France.

 

Années 1980 : Intérêts multiples pour la peinture, la chanson, et les divers instruments de musique.

 

1986 : Obtention d’un CAP de dessinateur en publicité. Exerce cette activité durant huit ans.

 

1991 : Première exposition avec le collectif Art-en-ciel au Tampon.

Durant 20 ans, il parcourt son île en tant que portraitiste de rue. Conscient du besoin de se former à de multiples techniques, il travaille en parallèle à des œuvres profondément créoles. Devenir « Artiste peintre » est pour lui l’objectif ultime.

 

Années 1990 : Charly Lesquelin quitte son métier, devient portraitiste de rue, perfectionne sa technique picturale et multiplie les expositions à La Réunion. Ses œuvres, aux couleurs éclatantes et originales, sont fortement imprégnées de références à la civilisation créole réunionnaise.

 

2002-2004 : Expositions en métropole au Carrousel du Louvre, au Grand marché d’art contemporain de Bastille et à la galerie Garcia Laporte à Paris. Découverte de maîtres anciens dans les musées.

 

2006 : Intégration au collectif international « Foot Bridge » (Thaïlande). Exposition à la galerie Miromesnil et à la Galerie Art et miss à Paris

 

2007 : Nouvelles orientations dans sa peinture sous l’influence d’un moine bouddhiste : début d’une production picturale introspective  marquée par une importance plus grande du paysage. La palette de l’artiste est influencée par la calligraphie et les noirs et blancs ou les camaïeux de gris de payne prennent plus d’importance sur les couleurs flamboyantes de sa première période.

 

2008 : Obtention du prix de peinture Guy Seradour

 

2017-2018 : Résidence au musée Léon Dierx.

 

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Résidences d’artistes : exposition

 

Charles Prime

Un peu de bleu dans le paysage

 

Les passions de Charles Prime pour la randonnée et pour la peinture de paysages du XVIIe siècle ou de la période romantique, sont à l’origine de sa pratique picturale.

Peignant les sites naturels qu’il parcourt, ses tableaux se sont progressivement éloignés de ses références artistiques, afin d’y ajouter des éléments plus personnels, notamment l’interaction des hommes dans le paysage ou sur le paysage : la manière dont ils le contemplent, le photographient, l’arpentent, l’aménagent ou ne le regardent pas. De peintre de paysage obsédé par la beauté du point de vue, Charles Prime s’est mis à regarder les gens qui regardent un paysage.

Il peint donc des scènes : scènes en montagne, scènes touristiques, scènes de voyage… Les compositions de ses tableaux reconstituent un évènement ou une émotion. Les personnages dans les paysages de Charles Prime prennent une photo, scrutent l’horizon en mangeant des pâtes ou sont concentrés sur l’écran de leur téléphone portable : ils sont absorbés par leur propre action. Ils ignorent le spectateur, ouvrant un espace intime et personnel dans l’espace partagé et immuable du paysage. Prenant à revers la tradition de la peinture de paysage où l’admiration de ce qui est peint prime, ces personnages attirent le regard du spectateur hors du cadre, sur un élément auquel le spectateur n’a pas accès.

La résidence de Charles Prime au musée Léon Dierx s’inscrit en partie dans la suite de l’exposition « Au cœur d’une île, les artistes et les Hauts de La Réunion au XIXe siècle ». Cinq toiles exposées ici, s’inspirent de photographies anciennes pour créer des scènes où il joue du contraste ironique entre l’immuabilité des paysages et l’actualité des situations décrites mais dans une volonté simple de peindre la vie moderne, telle qu’elle est.

Omniprésents lorsqu’on part en voyage ou en randonnée, drones, téléphones portables, panneaux touristiques ou marques de vêtement se retrouvent alors naturellement dans sa peinture sans que l’artiste n’en maîtrise la signification.

 

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1988 : Naissance au Port, île de La Réunion, France

 

1990-1996 : Enfance à Rabat, Maroc

 

1996 : Retour à l’île de La Réunion

 

2007-2010 : DNAP à l’ENSBA de Paris (Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts), France

 

2010 : « Allez-vous en couleurs charmantes » Exposition collective (Laurent Perbos, Claude Viallat, Rémi Tamain, Lilian Euzéby…) à la maison Euzéby pour l’art contemporain, Russan, France

 

2011 : Echange universitaire au Sydney College of the Arts, Sydney, Australie (7 mois)

 

2012 : DNSAP (Diplôme National Supérieur d’Arts Plastiques) à l’ENSBA de Paris

Mémoire sur le film « Dersou Ouzala », d’Akira Kurosawa, sous la direction d’Alain Bonfand

« Etat des lieux », exposition pour l’obtention du diplôme

 

2013 : Deuxième séjour à Sydney (1 an)

 

2014 : Retour à l’île de La Réunion

 

2016 : « L’envers de l’île », exposition collective à la Cité des Arts, Saint-Denis, La Réunion

 

2017 : « Sous le soleil exactement », exposition collective à la Cité des Arts, Saint-Denis (résidence d’artiste)

« Les petits aménagements », exposition en binôme avec Guillaume Lebourg, à la galerie Artefact, Saint-Denis

 

2017-2018 : « Patrimoine et création », résidence d’artistes au musée Léon Dierx, Saint-Denis

 

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Résidences d’artistes : exposition

 

Gabrielle Manglou

Exposition de Gabrielle Manglou « H.O.C. Hypothèse de l’objet en creux », en partenariat avec la Cité des Arts

Vernissage : vendredi 18 mai 2018

De 18h à 19h30 aux Archives départementales de La Réunion.

De 19h30 à 21h à La Cité des Arts, salle d’exposition Le Banyan.

 

Les expositions sont coproduites par le Conseil départemental et la Cité des Arts. Elles sont présentées du 19 mai au 1er juillet 2018 dans la salle du BANYAN à la Cité des Arts et du 19 mai au 20 juillet 2018 aux Archives départementales de La Réunion.

Ouverture exceptionnelle pour la Nuit des Musées le samedi 19 mai 2018 jusqu’à 23h à La Cité des Arts et aux Archives départementales de La Réunion de 19 h à 22h en présence de l’artiste.

 

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Gabrielle Manglou est née à La Réunion, elle est diplômée des Écoles supérieures des Beaux-Arts de Montpellier et de Marseille. Depuis 2008, elle expose régulièrement à La Réunion et à l’international. Elle a également enseigné la couleur à l’ESA Réunion, participé à des projets d’éditions et collaboré dans le domaine du spectacle vivant.

Gabrielle Manglou a mené lors de sa résidence un projet de réflexion plastique sur l’absence de matérialité dans l’histoire réunionnaise, en continuité de son travail sur l’« Hypothèse de l’objet en creux ».

 

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Résidences d’artistes : concert

 

Gaël Velleyen

 

Concerts de Gaël Velleyen et son groupe Kréolokoz

Présentation au public de l’album « Mazi Nation » réalisé dans le cadre de sa résidence de création au Lazaret.

20h30 / 21h30 et 22h / 22h30

Immergé dans l’atmosphère très particulière du Lazaret de la Grande Chaloupe, l’auteur-compositeur Gaël Velleyen s’est laissé traverser par des émotions fortes pour faire un travail d’orfèvre. Entouré de son groupe Kréolokoz, il a conçu une œuvre musicale et littéraire, qui sera restituée sous forme de chansons. Ces chansons arborent tantôt une couleur mystique, tantôt une couleur de recueillement, tantôt de témoignages historiques ou de lettres aux engagé(e)s.

Livrées a capella, ou de manières acoustiques, les œuvres créées sont habillées de flûtes et de tambours de lumière, de guitare nylon et de souffle ancestral. Des chansons pour dire les silences indus et faire fleurir les graines culturelles qui nous ont été léguées pour nourrir la Terre Réunionnaise.

 

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Auteur-compositeur-interprète, Gaël Velleyen se définit comme un « artiste touche-à-tout », inspiré non seulement par le maloya et le romance-séga, mais aussi par la world music. Il a publié 2 albums de « musique poétique », « Fanal pou bann zétal l’apér briyé » et « Poézi péi natal » ; un recueil de poésie est en cours de publication. Ses textes abordent des thèmes divers, toujours en lien avec son île.

Inspiré par le site du Lazaret, il a écrit des textes poétiques sur le lieu et a eu envie d’évoquer son histoire, le débarquement des bateaux, la vie quotidienne des engagés, leurs relations sociales, leurs petits bonheurs et leurs peines…

 

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Artothèque : exposition

 

MaCHINE ROUGE

 

Au début du XXe siècle c’est une photographie expressionniste (Le cri) que propose Wu Yinxian (1900-1994) qui a suivi la Longue Marche de Mao et qui créera l’Association des photographes chinois dans les années 60. Il s’ensuivra un engouement pour une photographie, non officielle, mais toujours inspirée par celui que les photographes des années 70-80 considèrent comme le « père de la photographie chinoise contemporaine ».

Parmi eux, Ling Fei, Zhang Hai’er, Xia Yongli, Gao Yuan et Chen Baosheng croiseront la route de Karl Kugel, photographe parti à la rencontre de ses pairs chinois et qu’il présentera à Arles en 1987. Evènement marquant une découverte par l’Europe de ces photographes chinois.

Karl Kugel a, par la suite, répondu à une invitation du Festival Caochangdi PhotoSpring, en 2012 à Pékin qui reconnait en lui un « passeur » d’images entre la Chine et l’occident.

De ses multiples voyages en Chine, Karl Kugel a rapporté sa vision, ses impressions d’une Chine mouvante par laquelle il s’est laissé porter. Tout au long de ses pérégrinations il a collecté,  capté, et enregistré cet époustouflant changement qu’il a pu observer en à peine vingt cinq ans.

Avec un œil presque enfantin qui s’émerveille et s’interroge, il multiplie les contrastes entre l’ancien et le nouveau, entre la Chine forte de ses traditions millénaires et cette Chine nouvelle qui, avec une rapidité étonnante, a fait sienne une modernité qui s’adapte partout.

 

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Mémoire du peuplement

 

Le Département assure des missions permanentes de préservation et de mise en valeur du patrimoine historique de La Réunion. À ce titre, il travaille toute l’année avec d’autres services culturels, avec des chercheurs, avec des associations.

Des conventions signées à l’occasion de cette Nuit des Musées vont lui permettre de renforcer son partenariat avec  3 associations :

• Les Archives départementales et le Lazaret s’associent à l’association Cultures et Traditions Indoréunionnaises au titre du travail d’inventaire et d’indexation de documents anciens liés à l’engagisme. Ces données pourront à terme être mises en ligne et partagées avec le public le plus large ;

• L’association Mémoire collective signe une convention de dépôt aux Archives départementales des rushes correspondant à la 2e partie du film « Identités sinoréunionnaises » réalisé par le sociologue Yu-Sion Live ;

• La Fédération des associations chinoises de La Réunion s’associe à L’Iconothèque Historique de l’océan Indien, aux Archives départementales et au Lazaret dans le cadre d’une opération se sauvegarde de la mémoire photographique des familles d’origine chinoise.