Présentation
Près de 70 acteurs représentant les différentes organisations agricoles réunionnaises ont répondu présent à l’invitation du Département, pour la restitution des réflexions rattachées à la définition du modèle agricole réunionnais de demain (projet AGRIPéi 2030).
Le Vice-président en charge de l’agriculture et des affaires européennes a rappelé la démarche et les résultats de ce travail engagé depuis plusieurs mois, dans le cadre d’une large concertation avec la profession agricole.
« Ce modèle, résolument tourné vers l’avenir et qui place l’agriculteur au centre de la réflexion », a-t-il souligné, s’articule autour de plusieurs axes :
- La remise en culture de 2 000 à 3 000 ha de friches permettant en particulier d’amplifier l’installation des jeunes agriculteurs
- La diversification des cultures (plus de 2 000 ha supplémentaires en 2030), en s’appuyant sur la culture pivot de la canne
- Une montée en gamme et une différenciation des productions locales, ciblée sur un objectif d’augmentation de la consommation de produits péi, tant au niveau local (ex : restauration collective) qu’à l’export (ex : fruits tropicaux)
- Le déploiement et la structuration de filières agricoles émergentes (PAPAM, horticulture, etc.) au travers de la conduite d’expérimentations opérationnelles
- Le développement significatif du BIO (+ 400 exploitations supplémentaires d’ici 2030), et la transition agro-écologique des modes de production comme facteur d’anticipation des effets du changement climatique
- La généralisation du principe d’économie circulaire au sein des exploitations et dans le cadre d’une synergie inter-filière, en favorisant également la maitrise et la production d’énergie renouvelable (ex : expérimentation canne-énergie)
- La mise en place de circuits courts et le renforcement des liens entre producteurs et consommateurs
Les acteurs agricoles se sont en particulier accordés sur la nécessité de préserver le modèle agricole familial, source de revenu, d’emploi, de nourriture et produits agricoles diversifiés, d’aménités paysagères et environnementales.
Un programme de travail fondé sur 40 actions prioritaires a recueilli l’assentiment des partenaires qui ont confirmé leur volonté de relever le défi d’une évolution de notre agriculture locale. Observatoire du foncier agricole, simplification de la procédure de reconquête des friches, rénovation des chemins agricoles, des retenues collinaires, réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, création de groupements d’employeurs, promotion des formations et métiers agricoles, politique de retraite agricole, simplification des démarches d’installation, transparence dans l’information au consommateur, reconnaissance des produits péi, renforcement de l’épidémio-surveillance du territoire et des contrôles des produits importés aux frontières… constituent un échantillon de ce plan d’actions.
Le Vice-président a salué l’implication et la mobilisation du monde agricole en faveur de ce projet, en signalant la nécessité de faire reconnaître collectivement les spécificités de notre agriculture locale auprès des instances nationales et européennes. « Cette séance marque non pas la clôture d’une démarche mais bien le démarrage d’une nouvelle impulsion pour notre agriculture locale » a-t-il conclu.