Cari et Union : une opération solidaire pour les étudiants réunionnais en mobilité dans l’Hexagone - 2021

10 avril 2021

Ce samedi 10 avril, la distribution de repas péi intitulée « Cari et union » a été un vrai succès.

Partage, émotion, rire, quelques larmes aussi. Comme il a été bon pour le moral de ces étudiants réunionnais accompagnés par le Département, de vivre ces moments d’échanges, de revoir des compatriotes. Entendre parler créole et recevoir un repas aux saveurs de leur île, cela n’a pas de prix quand on est particulièrement impacté par une crise sanitaire qui s’est installée durablement sur le territoire d’études et de résidence.

Cette action solidaire a apporté un peu de bonheur à ces jeunes, éloignés de leur famille et de leur île, un bonheur partagé avec les agents de l’Antenne parisienne du Département et l’ensemble des partenaires présents dans l’Hexagone. « Cari et Union » est née grâce à la générosité de partenaires réunionnais présents en métropole, 60 restaurateurs, traiteurs et associations qu'il est essentiel de remercier. Le Département a recensé les villes dans lesquelles résident les étudiants pour leur remettre un repas au plus proche de chez eux. Cette distribution a eu lieu dans des grandes métropoles étudiantes : Paris, Aix-Marseille, Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Strasbourg, Toulouse… Les 60 points de distribution situés sur l’ensemble du territoire national ont accueilli près de 200 étudiants à Paris, plus d’une centaine à Toulouse ainsi qu’à Lyon et une soixantaine d’étudiants à Montpellier. Angers, Amiens, Angoulême, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Limoges, Nantes, Nice, Pau, Perpignan, Poitiers, Rennes, Rouen, Toulon, Tours... ainsi que des villes ne comptant qu’un seul étudiant inscrit n’ont pas été oubliées comme Metz, Anglet ou encore La Verpillière.

Au total, ce sont 1200 étudiants qui ont reçu leur panier repas. Au menu : rougail saucisses, cari poisson, achards de légumes, gâteau patate ou, d’autres plats en fonction des partenaires.

L’objectif de cette opération était de toucher l’ensemble des étudiants accompagnés par le Conseil départemental présents sur le territoire métropolitain. Car, malgré leur courage et ténacité, ils ont fait face à deux confinements, au couvre-feu, à l’isolement dans des logements à superficie réduite, à l’absence de relations sociales, à une rentrée en « distanciel ». Loin de leurs repères familiaux et de l’île, ils se sont montrés particulièrement résilients, en maintenant leur projet et leur objectif de réussite dans différents domaines de formation initiale dans lesquels ils se sont engagés.

C’est la raison pour laquelle la Collectivité, au-delà de son intervention structurelle déjà active, a décidé de les encourager par le biais d’une aide exceptionnelle dite de résilience (à hauteur de 500 € / étudiant) mais également par l’offre de ce repas aux saveurs de leur île. Ils sont 3200 jeunes en mobilité soutenus actuellement par la Collectivité départementale. Nombre d’entre eux n’étaient pas présents dans l’Hexagone car ils avaient regagné leur île mais les 1200 étudiants, toujours en métropole, ont pu bénéficier de cette action solidaire.

 

Transcription textuelle de la vidéo :

Ce week-end, à l’antenne de Paris du Département de la Réunion, les préparatifs vont bon train.

Au programme, une distribution de repas aux étudiants réunionnais en mobilité.

 

Quelques heures plus tôt, dans la cuisine de Découverte Réunion, la famille Payet s’active.

Au menu : un repas traditionnel ressourçant.

 

Bernard Payet, traiteur Découverte Réunion

« Il y a achards de légumes, rougail saucisses et un poisson, on a fait carry poisson massalé et en dessert c’est gâteau patate. Avec le rougail saucisses, il y aura du riz et des lentilles. »

 

Les Payet ont la chance d’être en famille mais Aurélienne se rappelle du grand réconfort venu du pays, à son arrivée en métropole :

 

Aurélienne Payet, traiteur Découverte Réunion

« Au départ, c’est vrai qu’on attendait que ça vienne de La Réunion. Quand ça arrivait c’était le cadeau de Noël. Quand on avait la chance d’avoir une famille qui envoyait le petit rougail, piment… on attendait ça, c’était le cadeau, c’est quelque chose qui est à toi, qui est toi donc forcément ça aide, c’est obligatoire. »

 

Alors à l’appel du Département, ils n’ont pas hésité à mettre à disposition leur savoir-faire « péi », dans cet élan du cœur.

 

Aurélienne Payet, traiteur Découverte Réunion

« On est imprégnés de ça, on aime faire la cuisine pour ses enfants, pour sa famille, c’est naturel » 

 

Bernard Payet, traiteur Découverte Réunion

« C’est avec grand plaisir que je fais ça, c’est comme si c’était nos enfants donc effectivement, là ils sont loin de leur famille, pour nous c’est un petit plus mais ça compte beaucoup, il compte beaucoup le geste oui. »

 

Au total, dans toute la France, 60 restaurateurs, traiteurs et associations se sont mobilisées pour l’évènement.

 

Retour à l’Antenne de Paris du Département où les étudiants patientent. Chacun est venu   récupérer un sac rempli de souvenirs.

 

Ambiance

« Donc à l’intérieur vous avez gâteau patate, achards en entré, le riz, le grain, le rougail saucisses séparés, il y a une petite sauce piment et une petite bouteille de Cot pour faire plaisir, mettre ça au frais. »

 

Un rendez-vous essentiel et symbolique pour chacun.  

 

Micro-trottoir

Garçon 1 : « Je n’ai pas forcément l’occasion de cuisiner beaucoup réunionnais donc là ça fait quand même plaisir de pouvoir regoûter tout ça. »

Garçon 2 : « Un peu de chaleur dans ce temps un peu morose, ça réchauffe le cœur. »

Fille(s) 1 : « On est quand même content. On entend parler créole, c’est ça que tu allais dire. »

Fille 2 : « Ah, c’est symbolique, moi j’adore la réunionnais et tout ce qui s’y passe donc manger ce qu’il y a à La Réunion, ici, c’est important. »

 

Dans le respect des restrictions sanitaires, chacun s’est rendu dans le lieu de distribution le plus proche de son domicile. Une bouffée d’oxygène dans ce contexte difficile pour tous et particulièrement les étudiants.   

 

Micro-trottoir

Fille 1 : « C’est un moyen aussi de rencontrer d’autres étudiants réunionnais, casser un peu l’isolement que certains étudiants ont pu avoir pendant ces temps de confinement. »

Filles 2 : « On est vraiment très isolés, surtout les étudiants donc c’est vraiment très gentil du département de nous donner ce repas. » ; « C’est vrai qu’on se sent un peu considérés du coup. »

 

Une opération réussie pour la directrice de l’Antenne, Morine Fuma.

Morine Fuma, directrice de l’Antenne de Paris du Département de La Réunion

« C’est à l’image du bien vivre ensemble de La Réunion, c’est à l’image de notre esprit fraternel, de solidarité, de fraternité, ça se prouve par cette action et par la générosité de nos restaurateurs. La détresse psychologique des étudiants c’est un vrai sujet d’actualité nationale et il était important pour le Département d’être présent aux côtés des étudiants. »

 

Présent à travers cet évènement mais pas seulement.

Depuis plus de 40 ans le Département s’engage pour les étudiants réunionnais, comme nous l’explique Ismaël Locate depuis La Réunion.

 

Ismaël Locate, directeur général adjoint des services du Département de La Réunion

« Les premières aides ont été mises en place après la départementalisation, donc en 1948, il n’y avait que 2 étudiants réunionnais concernés à cette époque et aujourd’hui nous sommes passés à 11 000 étudiants qui sont aidés par le Département, chaque année.

C’est une aide permanente, structurelle, en trois volets : la bourse départementale doit compléter la bourse dite nationale versée par le Crous ; seconde aide : pour justement encourager les parcours d’excellence, nous intervenons au niveau de l’allocation de scolarité et la troisième aide concerne les chambres universitaires.

Aujourd’hui, l’égalité des chances fait que nous avons beaucoup d’étudiants réunionnais qui n’ont pas les moyens de se rendre en métropole, dans les pays de l’Union Européenne, voire à l’étranger, donc nos élus, à raison, ont décidé, successivement, quelques soient les majorités en place, de poursuivre cette aide et surtout de l’amplifier, parce le montant total des aides avoisine les 20 millions d’euros par an.

Dès l’arrivée de la pandémie Covid-19, l’ensemble des élus, à l’unanimité, a décidé de mettre en place progressivement, cinq actions : la première action a consisté a anticipé sur le versement de la bourse départementale, la deuxième action a consisté à offrir, envoyer un colis pays, avec 10 produits, pour 1200 étudiants qui avaient répondu positivement. Et puis il y a une décision extrêmement importante qui a été prise par l’Assemblée Départementale, très récemment, le 24 mars dernier, consistant à octroyer une aide, une prime de résilience, à 3200 étudiants boursiers en mobilité ; et puis voilà, la dernière belle actions, à ce jour en tout cas, qui a été à l’initiative de notre antenne de Paris, c’est ce Cari&Union, j’ai envie de dire un « carry la Rényon » pour faire en sorte que tous ces étudiants qui sont essaimés dans toute la métropole, voire à l’étranger, dans les pays de l’Union Européenne, puissent se retrouver autour d’un cari.

Il faut saluer bien sûr ces prestataires généreux et bénévoles mais également notre équipe de l’Antenne de Paris, qui a bien travaillé pour permettre aux étudiants ce moment de chaleur, de retrouvailles également et pour faire en sorte que la solidarité réunionnaise soit transportée depuis La Réunion jusqu’à la métropole. »

 

Dans une cinquantaine de villes de l’hexagone, 1200 jeunes réunionnais se sont inscrits pour bénéficier de cette action.