Ce jeudi matin, c’est dans les hauteurs de Saint Paul que se sont retrouvés plusieurs acteurs du développement de la filière bio : Cyrille Melchior, Président du Département, Bruno Robert, Vice-Président de la Chambre d’agriculture, Hermann Hosteing, Président du Groupe Agriculture Biologique (GAB) et Pascal Dijoux, Président de l'UPROBIO.
Accueillis au Domaine des Caféiers par M. et Mme Sliti sur leur exploitation, les partenaires ont commencé la matinée par une dégustation de café bourbon pointu : un des produits d’excellence de notre île, l’exemple même d’un produit agricole à haute valeur ajoutée.
Ils ont ensuite été rejoints par un groupe d’élèves et d’enseignants du Collège Titan du Port, qui profite régulièrement des produits locaux et bio de l’exploitation de M. et Mme Sliti.
Le développement de la diversification agricole et de la filière bio : une action en marche grâce à l’action concertée des acteurs
La matinée s’est poursuivie par la visite de l’exploitation au milieu des fruits, des légumes ou encore des plantes aromatiques.
Cyrille Melchior a rappelé le rôle du Département dans le développement des filières de diversification locales, en particulier celui de la filière d’agriculture biologique. « L’enjeu est celui du bien-manger, en offrant à la population réunionnaise, et notamment à notre jeunesse, des produits de qualité. » Avec une production locale en fruits et légumes qui couvrent 75 % de besoins, La Réunion est déjà un territoire exemplaire.
Mais il faut aller plus loin, par exemple en aidant les filières à lutter contre les importations. C’est ainsi que le Conseil départemental a mis en place une aide pour 11 produits locaux qui souffrent particulièrement des importations tels que l’ail, l’oignon, la carotte, la pomme de terre…
Concernant la filière bio, conscient du besoin d’accompagnement aussi bien technique que financier, le Département a mis en place plusieurs dispositifs : financement du Groupement d’Agriculture Biologique, aide à la certification bio ou encore aides FEADER de conversion ou de maintien en bio… « La dynamique est encourageante puisque le nombre d’exploitations en agriculture biologique a plus que triplé à La Réunion en 7 ans passant de 107 en 2011 à 306 en 2018.».
Bruno Robert, vice-Président de la Chambre d’agriculture, confirme que cette dynamique avec « un taux de progression des surfaces en agriculture biologique de 25% localement contre 17% en moyenne dans l’hexagone entre 2017 et 2018 » et « la moitié des demandes d’installation 2018 en projets bio ».
Développer le bio au sein de la restauration scolaire : un défi réussi pour le Collège Titan
C’est au Collège Titan que s’est poursuivie la matinée, où sont également venus le Rectorat et le Maire du Port, Olivier Hoarau. Il s’y tenait des ateliers proposés par le Groupement d’Agriculture Biologique et l’UPROBIO. Ces stands, tout comme la visite de l’exploitation, ont pour objectif de mieux faire comprendre aux élèves l’importance du « bien-manger » et d’une agriculture saine.
A la cantine du Collège, les intervenants, les collégiens et les partenaires ont pu apprécier le résultat de ce travail. Le chef Jean-Raymond Camlindia a proposé un menu composé de crudités, de gratin chouchou-citrouille, d’œufs, de tofu…. Le tout bio et local !
Si la loi EGAlim (États Généraux de l’Alimentation) prévoit que les restaurants collectifs s’approvisionnent à hauteur de 50% de produits durables et de qualité au 1er janvier 2022, dont 20 % de produits biologiques, le Département avait déjà fixé des objectifs localement et mis en place des actions, tant au niveau agricole qu’au niveau de la restauration scolaire. Il s’agira de les renforcer et proposer au plus vite des produits de qualité aux collégiens, et issu de l’agriculture biologique autant que possible. Aujourd’hui les chiffres sont encourageant avec, en 2018, près de 50 % des dépenses qui vont en faveur des produits issus de la production locale, dont 28 % de denrées strictement locales.
Le Département a de plus renouvelé son engagement pour une meilleure valorisation des produits locaux en restauration scolaire, en signant, le 5 avril 2019, la Charte pour une restauration collective publique responsable à La Réunion, aux côtés des partenaires (Préfecture, Région, Chambre d’Agriculture, Interprofessions, etc.).
En faisant le lien entre le champ et l’assiette, le Président du Département a expliqué que « l’enjeu n’est pas seulement de bien manger et de soutenir l’économie réunionnaise. Le véritable enjeu, c’est celui de la préservation de notre belle planète dont l’équilibre est aujourd’hui menacé. Consommer sain, consommer local, c’est, d’une certaine manière, contribuer à la sauvegarde de notre humanité et à construire un avenir plus serein pour nous tous ! ». Un message largement partagé par toute l’assemblée présente.
Consulter le dossier de presse (ouverture dans une nouvelle page internet)
Version texte de la vidéo :
Commentaire- Ce jeudi 29 aout, ces élèves du collège Titan au Port, visitent cette exploitation des Hauts de St Paul, ils apprennent ici les modes de production de la filière biologique, une filière en pleine expansion à La Réunion, plus de 300 exploitations sont aujourd’hui certifiés en agriculture biologique. Le Département soutient cette filière en proposant ces produits de la restauration scolaire des collèges.
Cyrille MELCHIOR- Nous au Département, nous avons des collèges qui utilise ces produits, 22 ont signé des conventions, bientôt il y en aura plus, on va passer à 30. Et le but est qu’à terme l’ensemble des collèges puissent être approvisionnés en produit pays, en produit bio sur le marché local grâce aux agriculteurs de la Réunion.
Commentaire- Après le champ, direction les cuisines du collège Titan, où aujourd’hui est proposé un menu spécialement composé de produits biologiques, une action mise en place dans le cadre de la 3ème édition du plan nutrition santé au sein dans ce collège.
Collégien- Quand j’entends le mot bio, je pense que l’aliment s’il est bio, il est bon pour la santé tandis ce que les autres s’il y a le pesticide, les produits chimiques, tout ça.
Jean-Raymond Camlindia- On a fait un maximum de ce qu’on peut produire, donc il y aura des crudités, tels que carottes, choux, un peu de courgettes, on a aussi pas mal de citrouilles et de chouchous, essentiellement, et quelques œufs qu’ils ont pu nous produire.
Commentaire- Le Département s’engage à favoriser les produits locaux en restauration collective, un engagement qui prépare la prochaine réglementation, qui préconise que d’ici 2022, 20 % des plats préparés dans la restauration scolaire soit issue de l’agriculture biologique.