Cyrille Melchior, Président du Conseil départemental, et Michel Fontaine, maire de la commune de Saint-Pierre, ont paraphé, le vendredi 16 février, une convention de mise à disposition du Département de l’ancien tribunal de Saint-Pierre, situé rue Victor le Vigoureux et désaffecté en 1973, pour y installer un centre culturel d’envergure, où de nombreuses disciplines pourront s’exprimer. Une signature à laquelle participait la vice-Présidente Béatrice Sigismeau, également adjointe au maire de Saint-Pierre.
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Alors que le Nord et l’Ouest bénéficient déjà d’équipements culturels départementaux de grande notoriété, auxquels les populations du Sud peuvent avoir du mal à accéder, spécialement les publics scolaires, le Conseil départemental souhaitait en effet rééquilibrer son offre pour faire vivre la démocratie culturelle, faire en sorte que la culture ne soit pas l’affaire de quelques-uns mais qu’elle soit le bien commun de tous.
« Chacun le sait, le Département est déjà très actif dans le domaine culturel, qu’il s’agisse d’aides aux artistes ou de gestion d’établissements, expliquait ainsi Cyrille Melchior. Mais chacun aura remarqué aussi qu’aucun de ces lieux n’est implanté dans la très grande micro-région du sud. Cette situation n’a pas été voulue, c’est pour beaucoup le fait d’une histoire qui a privilégié d’autres micro-régions : quoi qu’il en soit, ce n’est pas normal. Car dans le sud, vivent des populations, des jeunes, des étudiants, des seniors, des familles qui ont comme tous les autres un droit d’accéder à la culture. »
Michel Fontaine saluait, lui, une collaboration avec la Collectivité départementale qui permet d’enrichir l’offre culturelle d’une commune qui fait montre de son appétence pour les événements artistiques.
Dans ce lieu inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques depuis 2006, quelque 7,5 millions d’euros ont été injectés dans les travaux de réfection. Des travaux financés par le Département, avec l’aide de l’Etat et de la Région.
L’ouverture au public du centre est programmée pour septembre. L’Histoire, les beaux-arts, l’art contemporain, la littérature, l’écriture, le patrimoine culturel et le patrimoine naturel y prendront place. Mais également l’Artothèque, créée il y a une trentaine d’années à Saint-Denis et qui dispose de 2 000 œuvres proposées en prêt aux Réunionnais.
« C’est un choix politique fort, continuait Cyrille Melchior. La société réunionnaise est traversée par toutes sortes de bouleversements. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre nos valeurs, et l’une de ces valeurs, c’est la culture. » Le Président du Conseil départemental a ainsi profité de l’officialisation de ce projet pour lancer un appel à tous les Réunionnais qui disposent d’œuvres historiques, comme des photographies ou des objets remarquables, et qui seraient volontaires pour les mettre à disposition de la Collectivité. « Parfois, expliquait encore Cyrille Melchior, faute de place ou d’intérêt de la part des plus jeunes, on détruit. Nous allons organiser un fonds départemental pour les sauver et les mettre en valeur. » Les modalités de ce fonds seront présentées dans quelque semaines.