Le Conseil Départemental de La Réunion a offert une belle fête aux Réunionnais de métropole
Le Département de La Réunion a organisé le 15 décembre sa « Fèt Kaf » à la salle de La Grande Crypte à Paris. Près de 1000 personnes avaient fait le déplacement pour assister à cette manifestation très attendue qui permet aux Réunionnais de métropole de se retrouver, d’échanger et de participer à une belle fête.
Deux temps forts ont rythmé cet événement ;
un Kabar la parole sur le thème « Maloya, d’hier à aujourd’hui » avec Marie-Claude Lui Ven Sheng, Bruno Maillard, Guillaume Samson, Marie-Christine Ponamalé suivi d’un Riz Sofé et d’un Kabar musical avec des artistes tels que Nicolas Médéa (champion du monde de hip hop), Loïck Perny, les Bourbonnaises, Racine Mêlée et la tête d'affiche de cette soirée, Firmin Viry, grande figure du Maloya. Ces artistes ont mis le feu sur scène et les spectateurs ont pu danser, chanter et comme cela se dit en créole « craser » aussi.
Les deux billets d’avion offerts par le Département permettront aux heureuses gagnantes Léonie et Sophie de revenir dans leur île, un beau cadeau de Noël.
Pour ceux qui souhaitaient déguster des produits péi, la Boutique Ile de La Réunion avait son espace sur lequel il était proposé bouchons, limonade, Bière, bonbons cravate, bonbons miel et barquette d’ananas.
A l’issue de la soirée, une belle surprise attendait les invités ; ils sont tous repartis avec un sac de fruits locaux.
Rendez-vous a été pris pour l’année prochaine.
Kabar La Parol, l’histoire du maloya retracée par Bruno Maillard et Guillaume Samson
Animée par Marie-Christine Ponamalée, journaliste à 'Outremers 360°', cette journée de célébration a débuté par une conférence dans l’auditorium. En ouverture de ce kabar la Parol, la diffusion du film Maloya, Les racines de la liberté, de Marie-Claude Lui Van Sheng (1998) a permis de contextualiser le thème du colloque. Ce film-documentaire retrace le maloya et sa place au sein de l’identité réunionnaise au cours de ses vingt dernières années. Comment cette musique, apparemment gommée de la mémoire des Créoles, est –elle redevenue un moyen d’expression majeure de notre identité ?
Bruno Maillard, historien spécialisé du sujet sur l’esclavagisme à la Réunion, est intervenu sur les différentes périodes de l’histoire du Maloya : de la période de l’esclavage à celle de la départementalisation, en passant par l’engagisme : « L'idée est de montrer la richesse de cette expression culturelle métissée au fil des décennies par les migrations forcées ou non dans notre île mais aussi le puissant lien social (et politique) qu'elle a entretenu au sein du peuple réunionnais pour préserver ses droits fondamentaux. Je compte m'appuyer sur une riche iconographie afin de donner un véritable contenu didactique à la conférence » a annoncé Bruno Maillard
Guillaume Samson, ethnomusicologue, a apporté une dimension contemporaine et musicale en présentant les divers courants qui traversent le Maloya contemporain : Maloya néo-traditionnel, Maloya électrique, jazz Maloya, metaloya… Pour l’ethnomusicologue, il s'agira de comprendre le statut symbolique particulier qu'occupe cette musique au sein de la création musicale réunionnaise : « Enjeu de mémoire, le Maloya constitue aujourd'hui un espace d'emprunts, de références et de revitalisation qui concourt à le rendre polymorphe. En 2009, l’inscription du Maloya sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité a enfin renforcé la fonction d’emblème de cette musique » a-t-il expliqué.