Ilet à Guillaume : à l’occasion des JEA, le Département vous emmène à la découverte de ce site historique
Les Journées Européennes de l’Archéologie (JEA) se sont déroulées les 19, 20 et 21 juin. Leur principal objectif est de vulgariser les recherches et les fouilles archéologiques auprès du grand public, en ouvrant à la visite chantiers de fouilles, laboratoires et universités, musées, sites archéologiques… La crise sanitaire a entrainé l’annulation de la manifestation physique, mais une édition numérique en ligne #Archeorama a été mise en place, ce qui permet aux Réunionnais et autres passionnés de découvrir l’Ilet à Guillaume, un site à intérêt environnemental, historique, patrimonial et sociétal, inscrit à l'édition 2020 des JEA.
Ilet à Guillaume, site retenu pour l’édition 2020 des JEA
Situé sur les hauteurs de Saint-Denis, l’Ilet à Guillaume, lieu particulièrement riche et prisé, tant pour ses atouts touristiques et environnementaux que pour la part d’histoire qu’il abrite, a été retenu au programme de cet événement. Inscrit au titre des Monuments Historiques, ce site a abrité un ancien pénitencier pour enfants de 1864 à 1879, créé et géré par la congrégation des Pères du Saint-Esprit, dont il ne subsiste que des vestiges, largement recouverts par la végétation, et un cimetière entretenu par des anonymes.
Avec la réouverture du sentier historique fin 2016, cumulant plus de 10 000 passages annuels, il est apparu nécessaire de mener des études archéologiques en préalable à une valorisation auprès de tous les publics.
Une découverte saisissante des vestiges grâce à la technologie dite « LIDAR »
Le Département, soucieux de la préservation et de la valorisation touristique de son patrimoine, qu’il soit naturel, culturel ou paysager, a lancé en 2019 des études archéologiques et historiques afin d’approfondir ses connaissances tout en donnant vie à ce lieu chargé d’histoire, grâce à des outils de recherches innovants.
C’est ainsi qu’entre août et décembre 2019, ont été réalisées une prestation d’acquisition de données aériennes par LiDAR (Light Detection And Ranging), seul moyen de visualiser l'ampleur du site, qui est largement recouvert par la végétation aujourd'hui, ainsi qu'une couverture ortho photographique.
Les résultats sont saisissants et d'une grande qualité scientifique avec la réalisation d’une cartographie numérique des reliefs du site, effectuée par un balayage du sol par laser transporté par hélicoptère, visualisable en 3D sur un périmètre de 70 ha, sans toucher aux vestiges et en levant les obstacles de la difficulté d'accès et du couvert végétal dense. L’analyse et l’interprétation de ces données par la Direction des Affaires Culturelles ont permis de repérer deux fois plus de vestiges que sur le plan topographique réalisé en 1999. Elles ont également permis d’identifier des micro-reliefs correspondant à des aménagements de terrain, cheminements, traces d’exploitation agricole, tracé de la canalisation d’eau, etc… et d’étudier la morphologie de l’Ilet.
Un second volet de l’étude archéologique et historique lancé pour aller plus loin dans l’identification des vestiges
A partir de cette cartographie, le second volet des études sera lancé avec l’intervention d’une équipe d’archéologues sur le terrain et d’une étude historique. Il s’agira d’identifier les vestiges repérés par le LiDAR, de réaliser une étude archéologique du bâti, de produire des relevés archéologiques des vestiges, notamment à l’aide des nouvelles technologies comme la lasergrammétrie ou la photogrammétrie. Une évaluation archéobotanique complètera l’étude pour identifier les plantations liées aux cultures passées.
L'étude historique aura pour objectif de faire la synthèse des travaux existants, de recenser de façon exhaustive les sources écrites, graphiques, iconographiques, multimédia sur l’histoire du site, et de la mettre en perspective dans une histoire plus globale de la colonie, des institutions religieuses, du traitement et de la justice des mineurs dans la France du 19ème siècle.
Un lieu d’évocation et de mémoire intelligible pour le public
La protection du sentier et de l’Ilet à Guillaume témoigne de son grand intérêt historique et patrimonial et incite le Département à mieux connaître et préserver les vestiges pour en faire un lieu d’évocation et de mémoire intelligible pour le public.
Ce site a vocation à s'inscrire dans un réseau de lieux de mémoire à construire, en cohérence tant historique, géographique, environnementale que touristique avec les Lazarets via le chemin des Anglais, la léproserie de Saint-Bernard, le domaine de la Providence ou encore la prison Juliette Dodu.
Accessible par deux sentiers de grande randonnée, l’un historique, partant de La Montagne jusqu’à l’Ilet à Guillaume, l’autre de la plaine d’Affouches par la route forestière, ce site est bien connu des randonneurs. Cinq heures de marche aller et retour sont toutefois nécessaires pour l'atteindre. Aussi, pour rendre accessible cette histoire à tous les publics, un espace d'interprétation à proximité du site et une valorisation numérique en ligne pourront être envisagés à terme.
Vous aviez rendez-vous aux Journées Européennes de l'Archéologie, les 19, 20 et 21 juin ! Journees-archeologie.fr
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