Le programme de fouilles archéologiques préventives est mené sous la responsabilité conjointe du Département, propriétaire du site et de la Direction des Affaires Culturelles de la Réunion, le site étant protégé au titre des monuments historiques. L’opérateur, désigné à la suite d’un appel d’offres, est l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP).
Le rapport de prescription des fouilles, rédigé par le service régional de l’archéologie de la DAC, a été finalisé en août 2021. Il prescrivait 4 zones de fouilles : les interventions se rapportant aux 3 premières sont aujourd’hui achevées. Même si plusieurs mois sont nécessaires pour procéder à l’exploitation des recherches, de premiers résultats sont d’ores et déjà disponibles et exposés ci-après.
Phase 1 : les longères (600m2)
Le travail archéologique sur les longères a permis de restituer les éléments architecturaux historiques : les sols d’origine ont été découverts ainsi que les ouvertures anciennes des bâtiments qui servaient à éclairer et à ventiler ces anciens entrepôts de l’habitation.
Phase 2 : la cuisine, la conciergerie et leurs abords (1000m2)
Les fouilles ont révélé que la cuisine, qui est aujourd’hui constituée de deux pièces (cuisine à proprement parler et godon), ne formait à l’origine qu’une seule et même pièce et qu’elle possédait davantage d’ouvertures. L’une d’entre-elles, aménagée en hauteur, permettait l’accès à un comble (ou étage) pouvant servir à entreposer des ustensiles ou des aliments.
Phase 3 : les écuries, le parc à bœufs, le poulailler (1200m2)
Au niveau des écuries, ce sont les sols pavés qui ont été mis à jour, ce qui montre que l’ensemble était aménagé pour répondre aux commodités de parcage et de circulation des animaux de l’habitation (mules, bœufs, chevaux et petits animaux de basse-cour). Les fouilles ont surtout permis de découvrir l’ancien chemin pavé qui reliait l’habitation Desbassayns au port de Saint-Gilles, où les Desbassayns possédaient une marine qui les permettaient de recevoir ou d’expédier des produits. Dans ce chemin a été retrouvé un objet emblématique : une pioche dont les dimensions et les fromes sont caractéristiques des pioches dont se servaient les esclaves pour travailler dans les champs, notamment pour creuser les trous dans lesquels ils plantaient la canne.
Phase 4 : l’usine (7600m2)
L’usine est en cours de fouilles. D’ores et déjà, ce sont les emplacements de la purgerie originelle et la trace de nouveaux bâtiments qui ont été mis au jour, montrant la complexité du site et le fait qu’il ait été remanié à plusieurs reprises, pour répondre aux besoins de la production et des activités de l’habitation. Ces éléments seront bientôt confrontés aux documents archivistiques pour tenter de retrouver leurs fonctions au sein de l’établissement sucrier.