Préserver une biodiversité exceptionnelle : un engagement de tous les instants, associé à un travail en étroit partenariat - 2019

28 juin 2019

Le Président du Département, Cyrille Melchior, accompagné de Claudette Grondin, Vice-présidente en charge de l’Environnement, et de Sylvain Léonard, Directeur de l’ONF, avaient donné rendez-vous aux partenaires et médias, vendredi 28 juin,  sur les hauteurs de l’île et plus précisément dans la forêt du Maïdo. L’objectif : présenter la stratégie départementale et partenariale de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, et effectuer un focus sur la filière Bois de Tamarin.

Cette rencontre a permis au Département, propriétaire de 100 000 hectares de forêt, de rappeler l’importance du combat porté pour une meilleure vitalité de la biodiversité et son enjeu défendu, celui de la préservation durable de son authenticité menacée par les espèces invasives.

 

20 M€ investis pour la préservation et la valorisation des milieux naturels remarquables

Avec le soutien de l’Europe, ce sont 20 M€ qui sont consacrés annuellement par la Collectivité à l’entretien des sentiers, à la réalisation de l’aménagement des sites d’accueils (aires de pique nique, belvédères…), etc.

 

10 M€ pour lutter contre les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)

Depuis de nombreuses années, des actions sont portées par le Département pour enrayer la prolifération des EEE. Le travail a été concluant avec la création du Parc National et de deux réserves nationales (l’Etang Saint-Paul et la Réserve Marine) et enfin, l’inscription en août 2010, des Pitons Cirques et Remparts au patrimoine mondial de l’Humanité.

Cependant en 2017, le rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature  (UICN) sur l’état de conservation du bien a conclu à sa détérioration, notamment du fait de la recrudescence des EEE.

Pourtant, des opérations ciblées sont toujours conduites par la Collectivité telles que : 

- le financement de programmes de restauration et de conservation des milieux naturels, l’entretien des sites, sentiers et équipements d’accueil du public ;

- le financement des projets participant à la connaissance et à la conservation de la biodiversité  ;

- sans oublier la mise en œuvre d’actions d’animation et de sensibilisation de la population pour que chacun soit acteur de la préservation de la biodiversité. 

 

Mais force est de constater, que ces efforts ne sont pas suffisants et que la bataille contre les Espèces Exotiques Envahissantes, principales menaces sur nos milieux remarquables et habitats naturels, reste un combat à mener en permanence.  

 

Mise en place d’une stratégie départementale concertée de lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes

Conscient de l’enjeu de la préservation de la biodiversité locale, la Collectivité a souhaité rassembler les acteurs concernés, afin de convenir d'une vision commune en matière d'objectifs et de priorités et d'aboutir à une méthode de travail concrète et efficace.

« En réponse aux inquiétudes soulevées par l’UNESCO, j’ai souhaité qu’une stratégie départementale concertée de lutte contre les Espèces Exotiques Envahissantes soit mise en place. L’organisation de cette réflexion, pilotée par le Département, est animée par le Parc National et a été menée en partenariat avec l’ONF, le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), la Direction de l’Aménagement, de l’Environnement et du Logement (DEAL) et le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM). Je tiens à féliciter l’ensemble de ces acteurs pour le travail effectué. Cette démarche partenariale permettra ainsi dès 2020 de fixer les travaux prioritaires et d’optimiser les financements que le Département consacre à la préservation des milieux naturels uniques. Cet engagement pour la Collectivité de près de 10 millions d’euros par an permet de traiter 600 à 800 hectares de forêt, de planter entre 16 000 et 20 000 arbres indigènes et endémiques et de soutenir la dynamique naturelle de la forêt. C’est aussi un coût humain, avec la mobilisation de près de 200 agents en CDI et de près de 350 salariés ouvriers en parcours d’insertion. Nous avons la chance de vivre sur une île qui offre un patrimoine naturel unique, une biodiversité exceptionnelle et nous devons préserver ces remarquables atouts pour les générations futures » a expliqué Cyrille Melchior. 

 

Le programme 2020 de gestion des EEE sera directement influencé par la réflexion en cours

L’année 2018 a vu l’organisation d’une méthode de travail partenariale inédite, organisée en comités de pilotage, comités techniques et groupes de travail. Un important travail de recueil et de partage des données a été mis en œuvre. Quelques 700 couches de données (cartographies diverses) ont été capitalisées et permettent  de prioriser les actions de lutte sur le terrain afin de les rendre plus pertinentes et efficaces. À noter que la stratégie départementale intègre les critères de caractérisation de la valeur universelle exceptionnelle du Bien inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité. La démarche du Département a permis, avec l’appui des partenaires, d’arrêter, au 1er trimestre 2019, une carte des enjeux de conservation à l’échelle du territoire. La prochaine étape, déjà en chantier, permettra de définir les zones prioritaires d’intervention, en prenant en compte différents facteurs tels que l’accès aux milieux concernés, les moyens humains et financiers mobilisables.

 

La préservation de notre biodiversité passe également par la structuration de la filière bois

Il est essentiel de préserver cette biodiversité exceptionnelle, sans pour autant freiner la dimension économique et culturelle de certaines de ces essences naturelles. Le Département, en la personne de Claudette Grondin, Vice-présidente en charge de l’environnement, copréside la Commission Régionale de la Forêt et du Bois et souhaite accompagner la filière bois « Le bois de tamarin des hauts figure parmi les espèces indigènes les plus emblématiques d’une valorisation économique durable et vertueuse au service de l’artisanat local. Cette filière bois, à si fortes potentialités, ne doit pas périr sous la menace des espèces invasives notamment. Il est essentiel de la soutenir et de l’encourager à résister et à se développer » a indiqué Claudette Grondin.

L’industrie du bois à La Réunion compte un peu plus de 150 emplois directs et près de 650 emplois indirects au sein de plus de 500 entreprises de construction bois. Le contrat d’approvisionnement engagé par l’ONF est de 8000 m3 de cryptomeria et de 300 m3 de Tamarin.  Comme l’a précisé Sylvain léonard le Directeur de l’ONF « La production actuelle tourne autour de 200 000 à 250 000 m 3 par an. Aujourd’hui, la ressource en bois local ne permet pas de couvrir les besoins des entreprises qui se tournent alors vers l’importation. Le tamarin est notre essence endémique par excellence de l’ébénisterie d’art et du bardeau. Elle constitue un patrimoine culturel et de savoir-faire indéniable qui s’appuie sur une ressource actuellement limitée du fait notamment de la perte de 735 ha de tamarinaie de production lors des incendies de 2010-2011. S’il y a de grandes surfaces de tamarinaies de production, peu sont matures à ce jour. Dans l’attente de résorber ce déséquilibre, l’ONF travaille en étroite concertation avec les professionnels de la filière tamarin, notamment d’ébénisterie, pour assurer l’approvisionnement nécessaire. Le Conseil départemental contribue largement à cette gestion durable des forêts à travers sa politique et ses financements, notamment des plantations ».

 

Après une plantation de Bois de Tamarin des Hauts par Cyrille Melchior, Claudette Grondin et Sylvain Léonard, sur une aire d’accueil aménagée et accessible aux personnes porteuses de handicap, la délégation s’est arrêtée à la « place de dépôt », lieu sur lequel est amené le bois pour y être nettoyé, stocké puis transporté vers la Scierie de Bourbon. Le choix n°1 est celui utilisé par les artisans ébénistes dont la filière est aujourd’hui tirée vers le haut à travers l’entreprise Vencatachellum. Présent, Jean-Noël Vencatachellum a assuré qu’il était nécessaire pour les artisans bois, les ébénistes de continuer à travailler avec le premier choix de bois pour maintenir la qualité de leur production « C’est réconfortant et encourageant pour les artisans et les jeunes que nous formons de voir cette filière soutenue. Je félicite l’ONF et le Département pour la qualité de ces bois que j’espère retrouver à la scierie ».

 

Structurer une filière Bois pour accompagner les artisans ébénistes

Le Tamarin, espèce endémique de La Réunion, est le bois péï par excellence. On en connait surtout l’usage d’ébénisterie. Mais il est aussi transformé en charbon ou en bois de cuisine. Les bardeautiers traditionnels (par fendage) ont quant à eux des besoins très spécifiques, et choisissent des pièces pour leur usage spécifique.

Le Département investit annuellement 1,6 M€ à la sylviculture. Pour soutenir et relancer la filière bois local, et maintenir les emplois existants, il est nécessaire d’augmenter les prélèvements. « Je salue ce partenariat. L’institution porte la responsabilité de la forêt réunionnaise, l’ONF est l’acteur qui la gère et nous avons les acteurs économiques et associatifs. Nous devons croire en l’avenir de la filière. Celle-ci a besoin de lisibilité. Pour la structurer, il faut lancer une étude de prospection, de développement pour répondre à la problématique évoquée et proposer des débouchés. C’est une production identitaire avec un réel savoir-faire qu’il faut articuler entre les différents acteurs,  et c’est la volonté du Département qu’elle ne s’épuise pas. Nous devons entretenir des perspectives pour le développement de bois. Nous sommes les gardiens de cette tradition» a conclu le Président du Département.

 

Pour protéger notre biodiversité, la Collectivité pilote plusieurs actions remarquables

Les actions concernent la mise en place d’une brigade d’intervention rapide de lutte contre les PEE (traitement de zones nouvellement envahies ou lutte contre de nouvelles espèces identifiées, de dispositifs dits de biosécurité (tapis permettant la rétention des graines en amont des sentiers afin d’éviter l’introduction involontaire d’espèces invasives dans les espaces prioritaires) et la préservation des populations d’oiseaux endémiques par la mise en œuvre d’une stratégie de communication sur la gestion des déchets en milieu naturel.

Au titre de sa compétence E.N.S., le Département pilote et finance (avec l’appui du FEADER) les programmes de préservation des forêts mis en œuvre par les gestionnaires d’espaces naturels dont l’ONF avec la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, la plantation d’espèces indigènes voire endémiques pour les travaux de reconstitution des milieux (20% des programmes de préservation – entre 16 000 et 20 000 arbres par an sur une centaine d’hectares, des milieux très dégradés) et le soutien de la dynamique naturelle de la forêt.

 

Consulter le dossier de presse (nouvelle page internet)

 

Version texte de la vidéo :

Un matin d'hiver sur la route forestière du Maïdo. Tous les acteurs de la gestion de la forêt se sont donnés rendez-vous pour parler stratégie.

 

Cyrille MELCHIOR, Président du Département :

Ici, près de cinq cent mille personnes chaque année passe dans cette forêt des hauts de l'ouest.

 

Claudette GRONDIN : Vice-présidente du Département, déléguée à l’environnement :

Lorsqu’on est ensemble on construit et on avance beaucoup plus loin. Donc aujourd'hui c'est aussi ça l'intérêt, c’est travailler tout le monde ensemble pour qu’il y est une cohérence dans le travail, et aussi ensuite dans la vision des choses.

 

Commentaires :

Quelques minutes de voiture et c'est une ambiance de travail pour les agents de l’ONF. Dans cette ravine glissante ils luttent à la main contre ces espèces exotiques envahissantes.

 

Patrick POUNGAVANON, Ouvrier ONF :

Ben ça se propage partout dans les ravines et tout donc, c’est la nature. La nature qui est plus rapide. Et l’Homme, on essaye de suivre mais bon, c'est pas souvent le cas.

 

 

Cyrille MELCHIOR, Président du Département :

Si la forêt réunionnaise est entretenue c'est bien sûr parce qu'il y a des gens qui font ces efforts là et c'est vous les ouvriers. Mais je voudrais aussi dire que au-delà de leur travail d'entretien de la forêt, il y a aussi le sens de l'intérêt général vers la formation. Et ici nous avons deux jeunes du lycée, du lycée agricole à Saint-Paul qui sont ici avec vous en stage. Donc bravo de les accueillir.

 

Commentaire :

Ce qui est en jeu c'est notre label de patrimoine mondial de l'UNESCO. En effet au quotidien tous ces acteurs participent à de nombreuses opérations pour préserver la biodiversité, il manquait juste une gouvernance.

 

Nicolas PAYET, Direction Agriculture, Eau, Environnement, Département de La Réunion :

En gros il y a eu une organisation en comité de pilotage en comité technique, en groupes de travail ça représente plus de 1000 heures collective de travail, ça représente des centaines de milliers de données qui ont été collectées et rassemblées en 700 couches d'informations géographiques. Les experts, et bien avait besoin de travailler ensemble et d’affiner à la fois ces cartes de végétation mais aussi les cartes du degré d'invasion, ou est-ce que notre forêt est préservée, ou est-ce qu'elle va bien, ou est-ce qu'elle va moins bien et ou est-ce qu'il nous faut travailler.

 

Commentaire :

Maintenant tous agissent ensemble sous le pilotage du Département. Une stratégie pour le bien commun, 10 millions d'euros par an vont ainsi permettre de traiter près de 800 hectares de forêts et de planter entre 16 000 et 20 000 arbres.

 

Jean-Philippe DELORME, Directeur du Parc National de La Réunion :

Donc c'est réellement ça en fait que nous demandait .?., l'obligation de moyens c'est un peu ça. Il y a une dynamique extrêmement importante, et la gouvernance, les moyens qu'on y mettait aujourd'hui n'était pas suffisants. C'est un projet de société, La Réunion c'est une petite île, y a 800 000 habitants, je pense que les 800 000 habitants ont un rôle à jouer.

 

Commentaire :

Le territoire réunionnais est connu dans le monde entier pour sa biodiversité exceptionnelle. Ce nouveau plan d'action collective donne l'espoir d'une conservation de notre patrimoine naturel.

 

Un reportage d’Alexandre Gilles

Drone : Emmanuel Richard et Alexandre Rivière

Département de La Réunion – 974TV © Juin 2019

 

Photo de groupe de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental, Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF et les agents de l'ONF
Photo de groupe de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental, Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF et les agents de l'ONF
Discours de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental aux cotés de Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF
Discours de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental aux cotés de Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF
Photo de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental aux cotés des agents de l'ONF
Photo de Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental aux cotés des agents de l'ONF
Plantation d'un tamarin par Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental, Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF
Plantation d'un tamarin par Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental, Claudette GRONDIN, Vice-Présidente du Conseil Départemental et Sylvain LEONARD, Directeur Régional de l'ONF
Visite de terrain avec Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental et des agents de l'ONF
Visite de terrain avec Cyrille MELCHIOR, Président du Conseil Départemental et des agents de l'ONF