Souvent muse, rarement artiste… l’art d’être femme se traduit surtout dans la représentation et très rarement dans la création.
Le Prix Célimène créé il y a 14 ans relève un double défi celui de permettre aux femmes d’exprimer leur créativité sous toutes formes d’art possible et de valoriser une inspiration celle de l’égalité artistique. Peinture, sculpture et photographie, une palette pour mettre des mots, pour laisser libre court à sa passion et surtout pour être reconnu à travers « sa vision ».
Le Prix Célimène ouvert aux femmes artistes amateurs de notre île est l’occasion de faire sortir de l’anonymat un trait de peinture, le travail de la matière ou encore l’instant immortalisé avec un appareil photo… l’art au féminin dans toute sa créativité.
Trois prix sont accordés avec un prix d’encouragement ou « coup de cœur » du Jury qui permettent aux lauréates de repartir avec une bourse financière. Alors que le jury s’apprête à décerner les trophées 2018, nous avons regardé en arrière, le parcours de ces femmes artistes récompensées par le Département en 2017.
Rencontre avec Béatrice Tanzilli-Bassereau, lauréate dans la catégorie sculpture pour son œuvre « Béatitude ».
Vous avez reçu le Prix Célimène 2017 dans la catégorie sculpture pour une œuvre intitulée « Béatitude », pouvez-vous nous parler de cette création ?
Cette sculpture est ma 1ère réalisation, c’est pourquoi j’y suis attachée. Si on y regarde de plus près, elle est pleine de défauts (proportions et autres) mais le résultat est harmonieux et elle dégage une certaine tranquillité d’où le nom de “Béatitude”... de plus mon prénom est Béatrice.
Cette technique particulière du travail de la terre cuite qui donne un aspect gris bronze à la sculpture vous l’avez apprise où ?
Cet aspect gris bronze est dû à la cuisson par réduction.
J’ai commencé à travailler la terre après des problèmes de santé. J’ai toujours voulu me lancer dans cette pratique et en 2013, j’ai rencontré une artiste Sabine Badinier qui m’a initiée à la sculpture.
Vous étiez jusqu’à l’année dernière une artiste « amateur », aujourd’hui vous avez exposé votre œuvre, vous avez reçu un prix, en quoi cette récompense a changé votre parcours sur le plan artistique mais aussi sur le plan personnel ?
Je suis toujours “amateur” car j’estime que j’ai encore plein de choses à apprendre et c’est ce qui me plaît.
Par contre, je ne m’attendais pas à cette récompense et ce prix est une grande joie pour moi car il reconnaît un certain travail et m’a encouragée à poursuivre.
C’est une reconnaissance personnelle.
Le Prix Célimène, un prix qui consacre les femmes qui expriment leurs désirs, leurs angoisses, leurs histoires, leurs vies… à travers l’art, est-ce que c’est une reconnaissance importante même si on ne se prédestine pas forcément à devenir une artiste ?
OUI, ce prix est nécessaire pour toutes celles qui réalisent et travaillent en silence, toutes celles qui s’expriment avec leurs mains, leur talent, leur énergie, leurs émotions et il faut que cette reconnaissance dure encore et encore. Même si ces femmes ne feront pas carrière dans l’art, elles ont la possibilité de sortir leur œuvre, de la montrer, d’avoir une critique, de rencontrer d’autres amatrices et c’est une occasion qu’il ne faut pas rater.
Quels sont vos projets pour 2018 ?
M’améliorer encore, sculpter encore plus (ce qui n’est pas toujours facile car j’ai un métier). Mes amis me demandent de faire une expo, pour l’instant je ne suis pas dans cette dynamique mais pourquoi pas ??
Mais dans tous les cas, continuer à avoir de l’argile dans les mains et en faire sortir quelque chose. Imaginer, façonner, transformer et regarder, voilà ce qui continuera à m’animer en 2018 !!
Que peut-on souhaiter à toutes ces femmes qui viendront concourir cette année pour le Prix Célimène ?
Qu’elles viennent sans prétention, mais avec joie et bonheur et que même sans prix, elles ont l’occasion de montrer leur talent. Qu’elles en profitent !