C’est à l’occasion d’une conférence de presse que lundi 3 juillet, Cyrille Melchior, Président du Département, accompagné de Béatrice Sigismeau, Vice-présidente en charge de la Culture, a annoncé le nom du nouveau délégataire des théâtres départementaux.
En préambule, le Président Cyrille Melchior rappelle que les Conseillers départementaux, réunis en Commission permanente, ont validé le projet scientifique et culturel du musée historique de Villèle, un dossier qui fait partie des grands chantiers de la Collectivité, ainsi que la création d’un Pôle culturel départemental, en partenariat avec la commune de Saint-Pierre, qui permettra d’enrichir l’offre culturelle de la microrégion Sud et de fortifier la démocratie culturelle. Les élus ont également attribué la gestion de ses théâtres à un nouveau délégataire.
« Depuis vingt ans, la gestion des théâtres départementaux est confiée à une DSP (Délégation du Service Public). Trois DSP ont été attribuées depuis 2003. La première, à une équipe conduite par Jacques Dambreville et les deux dernières à l’association des Théâtres départementaux menée par Pascal Montrouge. Je tiens d’ailleurs à remercier l’équipe sortante pour le travail réalisé pendant ces années, pour son engagement, pour son investissement au service de rayonnement culturel. Les élus réunis en Commission permanente ont donc validé la candidature de l’association Run Music, présidée par Mario Serviable avec comme directeur artistique, Thierry Boyer » a indiqué le Président du Département.
La procédure a été lourde et a demandé beaucoup de temps et de rigueur, « un travail remarquable pour que dans un cadre réglementaire très strict, La Réunion puisse disposer d’une gestion maitrisée, éclairée de ses théâtres » ajoute Cyrille Melchior.
C’est en qualité de Vice-présidente en charge de la Culture, Présidente de la Commission d'Appel d'Offres (CAO) et de la Commission de Délégation de Services Publics (CDSP) que Béatrice Sigismeau a géré la procédure de consultation. Elle indique qu’au-delà des aspects culturels et financiers, la Collectivité a apporté une attention particulière à deux clauses, aujourd’hui prévues à l’ensemble des marchés lancés par la Collectivité : la clause de l’insertion par l’activité économique et la clause environnementale « Dans son projet, le nouveau délégataire a répondu à ces deux clauses" indique t'elle "Je veux rassurer quant à la vie des théâtres. Il n’y aura pas de rupture dans la programmation. Le contrat de la DSP mentionne en effet que le gestionnaire sortant prépare la programmation des 3 mois suivants son départ. Concernant les artistes, les contrats seront assurés. Et, je veux également rassurer le public, les théâtres ne seront pas fermés, en dehors des quinze jours de fermeture annuels qui sont habituels. En ce qui concerne le personnel du théâtre, tout est anticipé et maitrisé. Le code du travail prévoit une obligation de reprise de l’ensemble des personnels y compris l’équipe de direction. Tout le personnel intègrera l’équipe du nouveau délégataire » précise Béatrice Sigismeau.
De façon générale, la Collectivité aspire à développer un dialogue très régulier avec les nouveaux gestionnaires. C’est ainsi qu’un Comité de suivi se réunit au moins deux fois par an et qu’un Comité technique se réunira tous les deux mois car la question des investissements est cruciale pour les années qui viennent. Béatrice Sigismeau annonce une rénovation des deux bâtiments, à la fois des travaux de structures mais aussi d’intervention sur les équipements « la scène de Saint-Gilles sera agrandie. A Saint-Denis, les travaux porteront sur la toiture, la climatisation, la moquette, les fauteuils, c’est la configuration même qui risque d’évoluer. C’est un vrai enjeu de modernité. Les équipements sons et lumières des deux structures seront également changés pour que les Téats demeurent les fers de lance dans le paysage culturel ».
Le contrat pour la nouvelle DSP est signé pour 6 ans et 143 jours d’août 2023 à décembre 2029. Le souhait de la Collectivité est d’aller vers les publics qui ne viennent pas dans les salles de spectacles, raison pour laquelle des actions territorialisées seront mises en place. « Les Téats départementaux sont de formidables outils, leur potentiel est énorme. La Collectivité va de plus, investir pour augmenter leurs performances. Les conditions sont réunies pour consolider voire renforcer la place des Téats du Département dans le paysage culturel de l’île et même sur l’extérieur. La culture est un lien quand elle est partagée à tous les niveaux. L’action départementale est d’abord tournée vers le secteur social, mais historiquement le Département a une responsabilité en matière de rayonnement culturel, et les Téats départementaux sont l’œuvre de piliers de la mise en œuvre de notre politique culturelle départementale. Nous voulons que le meilleur soit proposé en matière culturelle aux jeunes, aux Réunionnais en général. Nous avons accentué certains points : une action culturelle plus territorialisée, agir sur toute l’île, contribuer à l’enrichissement culturel au-delà des espaces des Téats départementaux. 25% de la programmation se déclinera « hors les murs ». On souhaite que la culture se démocratise pour qu’elle devienne une réalité forte. Il est essentiel que tous les Réunionnais soient intéressés par les programmes proposés » déclare Cyrille Melchior.