Il y a la toute jeune mais ô combien talentueuse Ann O’aro et puis il y a le grand Danyèl Waro. Deux écritures pour un même nom, celui du maloya. Ann et Danyèl, une belle affiche pour ouvrir le bal de la saison des Téat mais surtout pour lancer l’année de commémoration des 50 ans du Téat Plein Air (TPA). De jeunes voix les ont accompagné sur scène. 150 chanteurs amateurs ont fait résonner la complainte du maloya samedi soir 29 février 2020 du côté de Saint-Gilles.
« Moin la viv gayar moments dan téat St Gilles. En 2012, nou la fait in concert la dure 4 heures d’temps. Na des morceaux que nou la joué té dure 20 minutes », Danyèl Waro a énormément de souvenirs liés au Téat de Saint-Gilles comme on l’appelait avant.
C’est donc un moment particulier que d’ouvrir cette année de festivités. Une année consacrée au demi-siècle de ce lieu de spectacle en plein air dont l’architecture rappelle les amphithéâtres romains.
Mais ici point d’arène mais une scène monumentale qui donne une perspective sans pareil sur les milliers de spectateurs que peut contenir l’enceinte. Un cadre unique qui apporte une dimension particulière aux concerts qui se déroulent dans ce lieu.
« Moin la vu Nougaro, Julien Clerc, Maxime le Forestier ter là ». Danyel Waro se souvient surtout de cette manifestation organisée avec d’autres artistes : « Là té joué pas maloya l’avait la musique té sort déor mais pas la musique nout péi. La loi la ni pour prend nout l’identité mais nou la pas gaing rien. C’était in manière pou protester contre le pouvoir de l’époque. »
Une revanche donc pour le maloya interdit de scène à une certaine période de l’histoire de La Réunion et pour Danyèl Waro qui lance l’année des 50 ans du Téat Plein Air.
Le chantre du maloya accompagné de 150 marmailles qui pour certains n’ont jamais pénétré l’enceinte de ce lieu mythique. Et chanter avec Danyèl Waro ne les intimide aucunement. Cela fait plusieurs mois qu’ils se préparaient à reprendre principalement les textes de Danyèl mais également quelques morceaux d’Ann 0’aro.
Un concert en chœur qui a permis d’entendre les plus grands titres de Danyèl mais aussi des extraits de son dernier album. « Mi aime chante avec marmay. C’est toujours in moment particulier. »
Une transmission de tradition avec la jeune génération mais aussi avec l’artiste qui a ouvert le bal le 29 février, Ann O’aro. La relève du maloya a vécu sans aucun doute un moment particulier. Une première au TPA (Théâtre en Plein Air) et sans aucun doute pas sa dernière. Une voix qui se mélange aux percussions de Bino Waro et au trombone de Teddy Doris pour livrer un maloya profond qui fait monter les frissons, les mêmes que l’on ressent lorsque Danyèl délivre ses textes engagés.
Toutes ces voix se sont mises à l’unisson pour un moment de spectacle et ce moment a constitué sans doute un souvenir merveilleux pour les spectateurs présents pour ce concert, sous l’immensité du ciel étoilé de Saint-Gilles.
Florence Vendôme
Version texte de la vidéo :
Ambiance du direct (enfants en répétition)
C'est un grand moment pour ces élèves de primaire et du collège henri MATISSE de Bois d'Olives. Une dernière répétition sur scène des deux chansons de danyel waro, qu'ils vont interpréter en duo et en live au théâtre plein air de Saint-Gilles.
Brunella BORTIER 4e au Collège Henri MATISSE
« On réapprends la langue créole en fait. Parce que ça s'est dégradé, du coup on apprend comment ça se disait avant. Le vrai créole en fait. »
Tu as appris de nouveaux mots ?
Julien LAURET CM2 Ecole Georges FOURCADE
« Oui, karo de bois : ça veut dire dans les bois je crois.
Et après, y avait bœuf debout dan kan dada : ça veut dire les boeufs debout dans les champs. »
C'est une rencontre improbable, 120 coeurs qui accompagnent danyel waro sur scène. Une collaboration de plusieurs mois de travail, partagé le temps d'un concert.
Ambiance du direct Danyel WARO
Dorian CM2 Ecole Geroges FOURCADE
« j'ai adoré, c'était sympa le Spectacle. Je me suis amusé. J'ai pas trouvé mes parents. Je les vois maintenant. Mais je me suis vraiment amusé, c'est ça qui Compte.»
Patrick ATIDE Professeur de musique Collège Henri MATISSE
« Très, très fier. Zot la bien travail.
Depuis la rentrée de septembre, tous les midis, les lundis midi, zot lé en l'atelier avec moin.
Zot i mange vite pou être la rapidement, et enchaîner ban cours Après l'après midi. »
Un concert qui marque l'un des moments forts des célébrations des 50 ans du théâtre de saint gilles.
Pendant toute cette année, la programmation musicale, plus particulière, fera place à la fête et à l'ambiance unique des concerts en plein air.