Deux botanistes experts
Les bustes de deux botanistes passionnés et complices sont
érigés dans le jardin. Celui de Pierre Poivre est inauguré en
1829 et celui de Joseph Hubert en 1885.
Pierre Poivre
Pierre Poivre plante sur le domaine de Montplaisir à
Pamplemousses en Isle de France, un splendide jardin
botanique.
Il y cultive sa passion pour les plantes tropicales. En visite sur
ces terres, Bory de Saint-Vincent, voyageur et naturaliste dira :
« c’est un jardin merveilleux… un verger planté des arbres les
plus rares de l’Inde et des pays chauds ».
Navigateur téméraire et passionné des contrées lointaines,
Pierre Poivre parvient à dérober aux Hollandais, des graines
de muscade, joyaux endémiques des Îles Moluques.
En 1778, il confie au gouverneur, le Chevalier de la Brillanne,
la première noix de muscade issue d’un sol français, afin de
l’offrir au roi Louis XVI.
Joseph Hubert
Natif de l’île Bourbon originaire de Saint-Benoît, cet agronome
se passionne pour la botanique. Sur les terres familiales de
Bras-Mussard à Saint-Benoît, sont acclimatés les premiers
clous de girofle envoyés par Pierre Poivre.
Sa rencontre avec Poivre dans le Jardin des Pamplemousses
sera décisive pour la prospérité agricole de Bourbon.
D’autres épices sont introduites : cannelle de Ceylan, anis
étoilé de Chine et ravensara (4 épices) de Madagascar.
Jamalac et jamerosa de Ceylan, letchi et longani de Chine,
évi de Polynésie, avocat du Brésil ainsi que mangoustan
et arbre à pain des Philippines font partie des expériences
d’acclimatation d’arbres fruitiers réussies par les deux
botanistes au Jardin de l’État.
Siège d’exp ositi o n se ts adve afnetsetsi vités
En 1834, le Palais législatif est érigé à l’extrémité sud du jardin,
dans l’axe de la rue Royale. Il est le siège du Conseil Colonial
jusqu’en 1848. Gustave Manès, maire de Saint-Denis y établit
en 1854, l’actuel Muséum d’Histoire Naturelle.
Le Jardin du Roi devenu Jardin Colonial est un lieu de
promenade prisé des citadins. Des bassins, une volière et un
pont rustique agrémentent les lieux.
Les festivités de la première exposition coloniale de l’île s’y
tiennent en 1853, à l’initiative de gouverneur Hubert Delisle.
Y sont admirées les productions agricoles, industrielles.
Le jardin accueille des manifestations artistiques. L’expansion
du jardin est ensuite concédée en 1862, pour une période de
dix ans, à une filiale de la Société d’Acclimatation de France.
Suite à des difficultés financières, celle-ci disparaît en 1871.
Le jardin traverse alors une période de déclin.
J a r d i n d e lm’Éotnatu,ment historique
À la départementalisation en 1948, il redevient Jardin de l’État.
En 1971, il est cédé par l’État au Département de La Réunion
qui en confie la gestion à la Mairie de Saint-Denis.
Celle-ci organise les premières floralies en 1973. À cette
occasion les allées sont redessinées. Au tracé rectiligne des
allées succèdent des parcours privilégiant courbes et buttes
de terre. En 1978, le jardin est classé monument historique.
Il est géré par le Conseil Général depuis le 15 décembre
1990.
Un jardin rénové
Celui-ci lance en 2004 un vaste programme de rénovation
dont la première phase, qui concerne la partie orientale
du jardin, s’achève en juin 2009. L’axe central retrouve la
perspective du jardin à la française voulue par ses créateurs,
avec une allée centrale et deux contre-allées bordées par
des alignements de camphriers. D’autres jeunes arbres sont
plantés dans la partie rénovée tandis que des équipements
nouveaux sont installés aux fins d’améliorer la qualité de
l’accueil et la convivialité du jardin
Histoire du jardin dUe lna jrairvdiiènre dS’uatiinlti-téD seunri lses berges
L’histoire du jardin commence vers 1761, dans le quartier de
la rivière Saint-Denis. D’une parcelle de terre cultivée non loin
des berges, émerge un jardin botanique appelé Jardin de
la Compagnie des Indes. On y cultive l’ananas, la banane, la
figue, le tamarin, l’orange et la pêche, ainsi que d’autres fruits
que l’on fait venir d’Europe, du Cap de Bonne Espérance, de
Batavia, de Chine et d’Inde. Les plants sont ensuite distribués
aux habitants de la colonie qui les cultivent sur leurs terres.
Six ans plus tard, en raison des crues abondantes du
cours d’eau, ce jardin à «l’air parfumé» est transféré à son
emplacement actuel.
Le Jardin du Roi
En 1767, l’île Bourbon, colonie de la Compagnie des Indes,
passe sous juridiction royale. Sous l’ordonnateur Cyr Honoré
de Crémont, ce jardin d’acclimatation, à la lisière des quartiers
anciens de la ville, devient Jardin du Roi.
Il va être magnifié au début du 19ème siècle et atteindra son
apogée grâce à deux jardiniers experts. En 1817, sous la
direction de Nicolas Bréon qui ramène des graines et des
plants d’arbres fruitiers d’Europe dans les cales des vaisseaux
Le Golo et Le Normandie, le jardin se transforme et remplit
sa fonction de station agronomique. En 1822, il rapporte
du Yémen plus de 500 kg de café en coque destinés à être
plantés et des plants de teck d’Arabie, destinés à faire de
l’ombrage aux caféiers. On lui doit aussi l’introduction du
néflier du Japon et du mambolo des Philippines. En 1825,
6 à 7 000 arbres sont distribués à la population. A partir de
1831, son successeur Jean Michel Claude Richard contribue
également à enrichir grandement les collections. A sa mort
en 1868, le jardin compte plus de 4 000 espèces végétales.
Quelques arbres remarquables
du Jardin de l’Etat
Rue de la source
Rue Poivre
1- L’Arbre à contreforts
possède un remarquable feuillage doré et de saillants
contreforts à la base du tronc.
2- Le Saucissonnier
produit de curieux fruits en forme de boudins qui pendent
en longues grappes. Ses fleurs malodorantes, couleur rubis,
attirent les chauve-souris qui les pollinisent.
3- Le Nattier indien
produit des baies oblongues orangées. Fleurs, fruits et
noyaux sont utilisés en Inde pour leurs nombreuses vertus
médicinales.
4- Le Grand figuier
est sans doute l’un des arbres les plus anciens du jardin.
Il fructifie de petites figues jaunes, non comestibles.
5- L’Arbre à boulets de canon
offre une inflorescence exceptionnelle : ses fleurs d’un rouge
écarlate forment des longues grappes qui prennent naissance
sur le tronc. Elles donnent de gros fruits sphériques et ligneux
d’une vingtaine de centimètres de diamètre.
6- Le Kauri du Queensland
est un conifère au port élancé qui peut atteindre 40 mètres de
haut. Il provient de la plus ancienne forêt pluviale de la terre,
la Daintree Rainforest au nord est de l’Australie.
7- Le Badamier
est un arbre au port imposant dont l’ombrage est recherché.
Il est fréquemment planté sur le littoral de La Réunion.
La coque de son fruit cache une savoureuse amande.
8- Le Niaouli
est caractérisé par une écorce composée de multiples
couches superposées qui s’exfolient. Ses feuilles, persistantes
et odorantes ont la particularité de se placer sur un plan
vertical. Il produit l’huile goménolée.
9- Le Palmier colonne
est sans aucun doute un des palmiers les plus majestueux.
A plus de 25 mètres de hauteur il forme une épaisse couronne
de feuilles. L’allée de palmiers colonne du jardin a été plantée
à la fin du 19ème siècle.
10- Le Calebassier
est un arbre utile dont les fruits aux formes généreuses
servent à l’usage domestique ou à la fabrication d’instrument
de musique. Ses feuilles et ses fruits poussent à même l’écorce
des branches.
11- Le Toto margot
est un arbre littoral dont les fruits gardent leur pouvoir de
germination, même au contact prolongé de l’eau salée.
12- Le Courbaril
doit à la forme suggestive de ses gousses très dures, renfermant
2 à 8 graines, son nom local de « grain’ bourrique ».
Ce bel arbre des forêts d’Amérique tropicale possède des
feuilles caractérisées par la position asymétrique de leur
nervure.
13- Le Bois noir rouge
est une Légumineuse dont les gousses s’ouvrent en spirale,
laissant apparaître des petites graines rouge pavot, toxiques
si on les ingère.
14- L’Oreille cafre
doit son nom à la forme de son fruit. C’est un arbre
impressionnant aux allures de pachyderme, d’où le nom
d’ « arbre-éléphant » qu’on lui donne parfois.
15- Le Caïlcédrat
est aussi appelé Acajou du Sénégal. Le fruit, très décoratif,
a une peau très épaisse et dure qui, à maturité, s’ouvre en
quartiers laissant apparaître un intérieur de couleur rouille et
des graines plates.
16- Le Pommier Jacot,
arbre des zones littorales malgaches présente de larges
feuilles en cascade. Il donne une petite pomme jaune à la
chair farineuse, comestible.
17- Le Teck
présente de très grandes feuilles, pouvant mesurer plus de 50
cm, de la pointe au pétiole. Son bois, d’excellente qualité, en
fait une essence très recherchée.
18- L’Arbre moufette
est un grand arbre de près de 40 mètres de haut, au port
élégant. Les magnifiques fleurs du Sterculier fétide diffusent
une odeur nauséabonde qui attire les mouches.
19- Le Saman
produit de petites fleurs roses embaumant l’air d’une odeur
sucrée. Les fruits de l’«arbre à confiture» sont très recherchés
par les fourmis.
20- Le Bonnet de prêtre
est un arbre des rivages littoraux. Il doit son nom à son fruit
à section carrée, doté de quatre côtés. Fibreux et très léger, il
flotte dans l’eau de mer. Sa fleur au centre de laquelle jaillit un
bouquet d’étamines, est d’une rare beauté.
Création graphique : WANABEE 06 28 34 79 53
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