Bonne nouvelle pour les produits péi. Ce jeudi 6 février, la sénatrice Viviane Malet a fait adopter un amendement essentiel dans le projet de loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire. Son objectif : instaurer un principe de quotas de produits locaux dans la grande distribution en Outre-mer. Le président du Conseil départemental Cyrille Melchior, acteur engagé de longue date de cette dynamique, inscrite dans le plan AGRIPEI de la collectivité, salue la ténacité de la sénatrice Viviane Malet et se réjouit de cette adoption : « C’est une avancée attendue, qui reconnaît enfin les efforts déployés par les acteurs locaux dans la structuration de nos filières locales et de valorisation de nos produits dans les circuits de distribution ».
Le dossier figurait à l’ordre du jour de la réunion de travail organisée au Palais de la Source le 31 janvier dernier, en présence de Cyrille Melchior, de la sénatrice Viviane Malet et du sénateur Stéphane Fouassin. A cette occasion, ils ont annoncé que "cet amendement redonnera un nouvel élan à une disposition déjà esquissée en 2012 par l’article 4 de la loi Lurel. Celui-ci imposait à la grande distribution de réserver une partie de ses surfaces de vente aux produits locaux, mais son application est restée floue, faute de décret précisant ses modalités". Avec l’adoption de cet amendement, la notion de quotas est cette fois-ci érigée en principe fondamental, préfigurant un futur texte législatif qui définira ses contours concrets.
Le Département plaide pour une approche concertée entre producteurs, grande distribution et acteurs du monde agricole afin d’assurer une application efficace et adaptée aux réalités locales. « Il est crucial que ce dispositif se déploie avec pragmatisme et ambition. Notre modèle de concertation pourrait s’inspirer du BQP (Bouclier qualité prix) » suggère Cyrille Melchior.
Si cette dynamique se poursuit, un projet d’expérimentation pourrait voir le jour sous l'impulsion de Cyrille Melchior, toujours en concertation avec les sénateurs Viviane Malet et Stéphane Fouassin. Celui-ci prévoirait notamment que le préfet négocie tous les deux ans avec les acteurs économiques un accord définissant une part minimale des espaces de vente consacrée aux productions réunionnaises, ainsi qu'un pourcentage minimal du chiffre d’affaires à réaliser sur ces produits. Cyrille Melchior précise : "En cas d’absence d’accord sous un mois, le représentant de l’État pourrait, sur proposition du Conseil départemental et avec les soutiens des sénateur, décider unilatéralement des quotas. Cette initiative marquerait un tournant pour l’agriculture ultramarine et le développement économique des territoires". A suivre.
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