Faisant suite à la proposition du Ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de sa visite à La Réunion les 6 et 7 mars derniers, le Préfet de La Réunion, a réuni ce 10 mars à la Préfecture, les représentants des collectivités, de l’AMDR, ainsi que de nombreux maires dans le but d’élaborer une proposition de plan pour La Réunion.
Tenant compte du contexte spécifique de La Réunion et des impacts du changement climatique, ce plan servira de feuille de route, à moyen et à long terme, dans les domaines variés de l’aménagement, l’habitat, la reconstruction, l’agriculture, l’élevage et le développement économique.
Par ailleurs, le Préfet de La Réunion juge nécessaire de coordonner les aides sociales destinées à l’accompagnement de la population après le passage du cyclone. Patrice Latron a proposé de confier le pilotage de cette coordination au Département, en lien avec l’UDCCAS (Union départementale des CCAS) et les Communes.
Le Président du Département a rappelé à cette occasion que "Le Département doit être accompagné par l’État, notamment pour le financement du volet social. La situation financière de notre collectivité reste fragile et les fonds ne suffisent pas".
Cyrille Melchior a insisté sur la nécessité pour "le plan de l’État d’intégrer la mise en sécurité des 150 radiers, dont le radier du Ouaki, qui représente à lui seul un chantier estimé entre 50 et 60 millions d’euros. Cette priorité s’inscrit dans une logique de prévention des risques et de préservation des infrastructures stratégiques.
Sur le plan agricole, il est primordial de passer d’une production soumise aux aléas climatiques à une agriculture plus innovante et résiliente. Cela suppose la mise en place de solutions de stockage et de conservation permettant d’exploiter les périodes de forte production pour sécuriser les approvisionnements en période de crise. Une telle initiative garantirait une meilleure stabilité des revenus pour les planteurs et une autonomie alimentaire accrue pour le territoire.
En matière de mobilité, la préservation de l’aéroport de Pierrefonds est un enjeu clé pour assurer la résilience du territoire et la continuité territoriale en cas de crise majeure".
"Concernant les emplois aidés, il est indispensable d’explorer les financements de l’Union européenne, mais cela nécessite une adaptation du Code du travail afin de lever les freins réglementaires existants. Une modification législative permettrait ainsi d’optimiser ces dispositifs et de mieux répondre aux besoins locaux.
Sur le volet du relogement, la situation reste préoccupante, avec 150 familles recensées sans logement. Si la solidarité familiale joue un rôle crucial, elle ne peut être une solution durable. Il est donc urgent d’envisager des solutions rapides et adaptées, telles que les habitats modulaires en habitat diffus, en mobilisant les bailleurs sociaux et le EPFR pour une réponse efficace.
Enfin, les filières agricoles, et notamment la filière canne, nécessitent un soutien massif de l’État. Les pertes sont considérables et se chiffrent en dizaines de millions d’euros. Un appui financier conséquent est indispensable pour permettre aux agriculteurs de se relever et pour assurer la pérennité des filières essentielles à l’économie réunionnaise."