250 ans d’histoire
Histoire du Jardin
Le Jardin de la Compagnie
1761 : Dans le quartier de la Rivière, à Saint-Denis, est
créé par la Compagnie des Indes un jardin botanique. Dans
le Jardin de la Compagnie les plantes cultivées sont d’abord
acclimatées puis distribuées à la population pour leur mise en
culture.
Le Jardin du Roi
1767 : L’administration juge le terrain de la Rivière trop
éloigné, d’un accès difficile et souvent inondé en été.
L’ordonnateur de Bourbon, Cyr Honoré de Crémont, transfert
alors le jardin à son emplacement actuel au lieu dit Camp
Lorraine, sur le terrain Richard. Il prend le nom de Jardin du
Roi.
L’âge d’or
Durant la première moitié du XIXe siècle, sous l’impulsion de
deux jardiniers botanistes, le jardin va connaître un essor
considérable, la période la plus dynamique de son histoire.
1817 : Nicolas Bréon débarque dans l’île et devient directeur
du jardin. Il arrive avec un chargement de plantes, d’arbres
fruitiers et de graines provenant d’Europe.
1831 : Jean-Michel Claude Richard succède à Bréon et
poursuit l’oeuvre d’enrichissement des collections. Il introduit
en effet 3000 espèces de plantes. De Madagascar il ramène
sans l’île le flamboyant.
JARDIN PUBLIC, JARDIN HISTORIQUE, JARDIN BOTANIQUE
2009
1834 : Construction du Palais législatif, siège du Conseil Colonial
au fond du jardin. Gustave Manès, maire de Saint-Denis, crée
dans les lieux devenus vacants le Muséum d’Histoire naturelle.
Celui-ci sera inauguré en août 1855.
Le Jardin colonial
1862-1871 : La gestion du jardin, devenu Jardin Colonial est
confiée à la Société Coloniale d’Acclimatation, filiale de la Société
Nationale d’Acclimatation, qui en enrichit la faune et la flore.
Le Jardin de l’Etat
1948 : Avec la Départementalisation, le site reprend le nom de
Jardin de l’Etat.
1971 : L’entretien du jardin est confié à la mairie de Saint-
Denis.
1973 : Le jardin accueille les premières Floralies de l'océan
Indie. A cette occasion, il se voit complètement remodelé. Aux
allées rectilignes du tracé du XVIIIe succèdent des parcours
privilégiant des courbes et des petites dunes de terre.
1978 : Le Jardin de l'État est classé parmi les monuments
historiques le 29 décembre 1978.
1990 : Le Département reprend la gestion du jardin.
1992 : Premières études pour la rénovation du jardin.
2004 : Reprise des études – choix de la première phase de
rénovation : l’axe central et la partie orientale du jardin. Il s’agit
redonner sa physionomie du milieu du XIXe siècle avec des
tracés réguliers et une lisibilité végétale.
2006 : Début des travaux
Juillet 2009 : L’axe principal a retrouvé son âme du XIXe siècle.
Depuis l’entrée principale, une véritable perspective sur le musée
se dessine. Celle-ci lie le Muséum d’Histoire naturelle à son
jardin et forme un ensemble cohérent.
Le jardin est restitué au public dans sa totalité et retrouve ses
trois vocations :
. de jardin public, au sein de la ville de Saint-Denis,
. de jardin botanique, abritant des arbres remarquables,
. de jardin historique, riche d'un passé de 250 ans.
Les naturalistes
Personnalités et sociétés
qui ont marqué le
Jardin de l‘Etat
Pierre Poivre(1719-1786)
Intendant des îles de France (île Maurice) et de Bourbon (La
Réunion), Pierre Poivre réside à l’île de France. Il fait toutefois
de fréquents séjours à Bourbon. Il expédie au Jardin de l'État des
épices comme le Giroflier. Il introduit aussi de nombreux arbres
fruitiers (plus de 150 espèces différentes). En île de France il
crée, sur la propriété Montplaisir à Pamplemousses achetée en
1736 par Mahé de la Bourdonnais, un jardin d’acclimatation. En
1772, sa mission terminée, Pierre Poivre regagne la France.
Joseph Hubert (1747-1825)
Agronome avisé et remarquable botaniste, Joseph Hubert est
originaire de Saint-Benoît. Avec l’aide de Pierre Poivre, il dota
l’île de quantité de végétaux utiles. Il entreprit l’acclimatation de
plantes venues des quatre coins du monde comme le giroflier, le
muscadier, le coeur de boeuf et le mangoustan des Moluques, le
cannelier d’Asie, le letchi et le longani de Chine, l’arbre à pain
de Polynésie, l’évi de Tahiti et le jamalac d’Indonésie. Scientifique,
naturaliste, minéralogiste, il est membre de l’Académie des
Sciences et de la Société Royale d’Agriculture. Il a décrit la
mécanique des cyclones tropicaux.
Il est à l’origine de la création du quartier (qui deviendra par la
suite la ville) de Saint-Joseph.
Nicolas Bréon(1785-1864)
Nicolas Bréon est un botaniste français devenu jardinier du Muséum
national d’Histoire naturelle de Paris à 24 ans. En juin 1817, il
débarque à l’île Bourbon (La Réunion) avec une collection de
graines d’arbres fruitiers européens, et devient le premier directeur du
Jardin du Roy (actuel Jardin de l’Etat). On lui envoie des graines
provenant d’Inde, de Ceylan et d’Afrique australe, qu’il redistribue
aux colons de l’île afin de développer de nouvelles cultures. Il est
possible qu’il ait effectué un voyage en Extrême-Orient en 1824 ou
1825 puisqu’on rapporte qu’il a introduit à Bourbon le néflier du
Japon (Eriobotrya japonica). La même année il introduit dans le
jardin un arbre originaire des Philippines, le mambolo (Diospyros
philippensis). Sous l’impulsion de Nicolas Bréon, le Jardin du Roy
connaît son âge d’or. Il trace les plans du jardin et le fait agrandir.
En 1831, lorsqu’il est remplacé par Claude Richard au poste de
directeur du jardin, il avait introduit à Bourbon plus de 800 espèces
de plantes rares parmi lesquelles la canne à sucre de Batavia. Il y
a également amené près de soixante espèces d’arbres fruitiers. En
1825, il fait publier par l’Imprimerie du Gouvernement un Catalogue
des plantes cultivées aux jardins botaniques et de naturalisation de
l’île Bourbon de 93 pages.
Jean-Michel-ClaudeRichard (1787-1863)
Botaniste français, Chevalier de la Légion d’honneur, Claude Richard
crée en 1816 un jardin botanique au Sénégal puis il se rend à
Bourbon. En 1831 il succède à Nicolas Bréon et dirige le jardin
jusqu’en 1863. Il y introduit plus de 3 000 espèces venues de
Madagascar et de l’Inde. Aidé par son gendre, le médecin Joseph
Bernier, Claude Richard mene des travaux sur les orchidées, les
cryptogames et les fougères.
Les jardiniers
Joseph Bernier
En 1858, le Dr Joseph Bernier remplace Gustave Manès, maire
de la ville de Saint-Denis, à la présidence de la Commission
administrative du Muséum d’Histoire naturelle de l’île Bourbon.
Féru de botanique et de zoologie, le docteur Bernier étudie la
flore et la faune de son île natale. Il explore les côtes de
Madagascar d’où il rapporte des plantes rares et des oiseaux
encore inconnus en Europe. Il ne néglige cependant pas son
métier, dispensant aux plus pauvres des soins gratuits.
Auguste Vinson (1819- 1903)
Médecin, poète, et membre de l’Académie des Sciences, Auguste
Vinson est originaire de Sainte-Suzanne. Il est le fils aîné de
François-Auguste Vinson, également médecin. Il commence ses
études à Saint-Denis de La Réunion, les poursuit à Nantes, fait
des études de médecine à Paris et revient s’installer à La
Réunion. De voyage à Madagascar pour le sacre du Roi Radama
II, il étudie la faune et la flore malgaches. Il ramène de la
Grande île le Papilio demoleus (=Papilio demodecus) qui porte
désormais son nom. A La Réunion, il acclimate le quinquina dont
est extraite la quinine, utilisée comme traitement contre le
paludisme. Il se passionne également pour l’Histoire et publie des
ouvrages scientifiques. On lui doit deux ouvrages sur les
araignées de Madagascar et de La Réunion, qui resteront
longtemps une référence. Passionné de poésie, il écrit Salazie,
Mazeppa, le Piton d’Enchaing. . . Il meurt le 27 Août 1903 à
Saint-Denis, alors qu’il termine un ouvrage sur la faune de La
Réunion, « Une île, astre des mers »…
Charles Coquerel (1822-1867)
Docteur en médecine, chirurgien de première classe de la Marine
Française, Chevalier de la Légion d’Honneur, Charles Coquerel
est également membre correspondant de diverses Sociétés
savantes. En 1845, il entre dans la Marine Royale et, dès 1846,
il visite le monde : Bourbon, Madagascar, Ceylan, Pondichéry ou
encore les Antilles où il fait de nombreuses découvertes et
observations qu’il publie dans les bulletins de sociétés savantes.
Il est l’un des membres les plus zélés de la Société
Entomologique de France. En 1849, il part à Paris et obtient le
diplôme de docteur en médecine. En 1850, il devient chirurgien
de deuxième classe et est détaché pour le service colonial à
Bourbon.
Les savants de la
Société
d’Acclimatation
De 1851 à 1854, il exerce à l’île Sainte-Marie et à Nosy-Bé
(Madagascar), ainsi qu’à Mayotte. Parallèlement, il publie des
travaux sur les insectes dans Les Annales de la Société
Entomologique de France. En 1860, il est nommé chirurgien de
première classe. Lors d’un voyage en Syrie, il est atteint de
dysenterie, ce qui le contraint d’abandonner la navigation. On
l’envoie alors à Bourbon où il se livre aux études d’histoire
naturelle et publie ses travaux dans L’Album de la Réunion illustré
par Antoine Roussin. Il est l’un des principaux fondateurs de la
Société Coloniale d’acclimatation de l’île de La Réunion et en est
le vice-président jusqu’en 1866.
La Société d'Acclimatation
Les motifs qui poussent le docteur Achille Berg à fonder à l’île
Bourbon une filiale de la Société d’Acclimatation de France dans
le milieu du XIXe siècle, sont multiples. Tout d’abord, il souhaite
introduire et propager de nouvelles espèces végétales utiles dans
la colonie, faciliter le renouvellement des souches dégénérées, mais
aussi créer l'industrie d'élevage pour accroître les ressources
alimentaires du pays.
11 Septembre 1862 : Le docteur Berg, mandaté par le Conseil de
la Société zoologique d'Acclimatation pour organiser un comité
colonial d'acclimatation, écrit au directeur de l'intérieur, Monsieur de
Lagrange.
18 Septembre 1862 : L'acceptation est acquise par arrêté et la
Société d'Acclimatation est autorisée à se constituer.
20 Septembre 1862 : L'administration reçoit la liste des membres
du Comité définitif.
21 Novembre 1862 : La Société est reconnue par acte et l‘oeuvre
commence.
28 Mars 1865 : Le Jardin Colonial est officiellement concédé à la
Société d'Acclimatation et d'Histoire naturelle de la Réunion pour
dix ans, Jean-Michel Claude Richard conservant la gestion de la
partie botanique. Le jardin connaît alors une grande époque.
• Un pont est jeté sur un grand bassin.
• Des canards de Madagascar, du Brésil ou de la Caroline, un
goéland de Terre Neuve, des hérons cendrés peuplent la pièce
d'eau. Une autre, située à gauche de la grande allée, est
réservée à la pisciculture.
• Le jardin abrite une riche collection botanique.
Mais face à la fragilisation du jardin due à l’indiscipline de ses
visiteurs, la Société arrive à en interdire l'accès quotidien. Le
public ne peut s’y rendre qu'une fois par semaine. Cette décision
provoque de vives protestations.
21 Août 1871 : En raison de la misère croissante du pays, le
Conseil Général supprime la subvention accordée à la Société. Elle
disparaît et la gestion du jardin est confiée à la Commission
administrative du Muséum d’Histoire naturelle créée en 1854.
Quelques
manifestations célèbres
L’exposition des produits agricoles et
industriels
Sous le règne de l’Empereur Napoléon III (1852-1871), le
Jardin de l’Etat est l’écrin de fêtes qui attirent une foule
nombreuse. De 1853 à 1858 les expositions annuelles des
produits de l’agriculture et de l’industrie permettent de valoriser
les productions de La Réunion. Instituée par le gouverneur Hubert
Delisle, cette manifestation connaît un vif succès et dès
l’ouverture de la première exposition universelle le 22 août 1853,
on comptabilise 90 exposants, nombre qui ne cessera d’accroître
au fil des années.
On vient également admirer les oeuvres d’Antoine Roussin.
Le Fancy Fair
Organisé par l’épouse du gouverneur Hubert Delisle en novembre
1852, le Fancy Fair, ou “bazar de fantaisie”, anime la vie
mondaine dionysienne. Sur des étals que tenaient les dames de
la bourgeoisie, étaient disposés des objets hétéroclites que l’on
vendait au profit d’oeuvres caritatives. Parallèlement, avait lieu une
vente de billets de loterie très populaire.
La retraite aux flambeaux
En 1857, deux fois par mois, se déroule au Jardin de l’Etat la
retraite aux flambeaux exécutée par la Compagnie disciplinaire. Le
cortège de musiciens (tambour, clairon), muni de torches,
entonne en choeur des chants patriotiques ou des morceaux de
grands opéras. Puis, le cortège descend la rue de Paris en
chantant la chanson de Laurent de Rillé : ”De la retraite, voici
l’heure”. Arrivée sur la place de la caserne, la foule stationne
quelques minutes, écoutant les dernières notes de musique avant
de rentrer.
.
Des animaux dans le jardin
La végétation exubérante du jardin est un enchantement. Les
habitants allaient voir et gaver de pistaches et de graines
bouchon, le singe Cajou et sa compagne ainsi que les makis
catta, seuls restes de la faune installée par la Société
d’Acclimatation. Il y avait aussi les tortues géantes des Seychelles,
qui servaient de char aux marmailles, conduits en promenade par
les nénènes.
La fête des fleurs
La fête des fleurs se terminait toujours au Jardin après le défilé
de chars, dans les rues de la ville. Derrière la Roue, se dresse
le Muséum, fierté de toute l’île. La grande Roue était de la fête!
Rapportée de l’Exposition Universelle de Paris en 1900, l’idée
avait trouvé un réalisateur local. L’ensemble tournait autour d’un
moyeu placé à 5 mètres du sol. A l’ombre des parasols, les
dames regardaient les passagers téméraires, s’élever dans le ciel…
Les Floralies
En 1973, les premières Floralies de l’océan Indien, ou fête des
fleurs, sont organisées dans le jardin. Elles seront suivies de deux
autres éditions en 1980 et 1987. Ces manifestations ont eu des
conséquences non négligeables sur l’état général du jardin. Aussi,
les floralies suivantes ont-elles eu lieu au Parc des expositions de
Saint-Denis.
D'un patrimoine en
danger vers
un jardin rénové
Juin 1995 : Un lieu historique d’exception
qui vieillit inexorablement
Des constatations alarmantes montrent que le Jardin de l'État
s'abîme. Une saleté omniprésente, un mobilier urbain dégradé (des
pancartes arrachées, des bancs cassés…etc.), une dangerosité
grandissante (câbles électriques à nu...) et surtout des arbres
vieillissants et fragilisés par les cyclones et le temps. Cette
dégradation pouvait à terme remettre en question le classement du
lieu.
Janvier 1999 : La nature parle d’ellemême
Un Araucaria de 25 mètres s’effondre sans prévenir. La fermeture
du jardin est décidée afin d’assurer la sécurité des visiteurs. Dès
lors commence une expertise biomécanique des arbres du jardin.
Avril 1999 : réaction d'urgence
Suite à l’expertise des travaux d’abattage et d’élagage sont
effectués. Dès la fin de ces derniers, le jardin est rouvert au
public. Mais cela n’a pas suffi…
26 novembre 1999 : les dégâts s'aggravent
Un Tulipier du Gabon blesse deux promeneurs dans sa chute. Une
deuxième étude biomécanique plus poussée est lancée. Elle a pour
objectifs l’appréciation de la dangerosité de 292 arbres et la mise
en évidence des travaux à mettre en place. L’étude réalisée en
mars - avril 2000 dresse un constat alarmant. En effet, 45 des
arbres à l’étude présentent des défauts déterminants imposant un
abattage, 9 présentent des défauts déterminants imposant un
abattage urgent et 83 présentent des défauts déterminants imposant
des travaux d’urgence.
1873 : de jeunes grains de
bouchon remplacent les
manguiers vieillissants qui
marquent les deux contre-allées
encadrant l’axe central.
(photo prise en 1880)
Une histoire qui
se répète
Avril 2000 : des décisions importantes
La réalisation de travaux d’abattage d’arbres présentant un
risque de rupture important (46 arbres) et le traitement des
espaces libérés sont lancés.
Mai 2004 : l’étude pour la rénovation
est lancée
Des études préalables démarrent en vue de la réalisation d’une
réhabilitation en profondeur de l’axe central. Un inventaire
complet des arbres est réalisé par le Dr Roger Lavergne qui
identifie les espèces rares du jardin qu’il est absolument
indispensable de conserver.
Juillet 2006 : les travaux commencent
68 arbres ont été coupés : la totalité des arbres de l’axe
central et notamment les Grains de bouchon plantés en 1880 et
qui, jadis, marquaient les deux contre-allées. Ceux qui restaient
étaient en mauvaise santé et les manquants ont été remplacés
par d’autres espèces. L’ensemble n’avait plus aucune lisibilité.
Pour retrouver les allées rectilignes, il a fallu se séparer d’un
certain nombre d’arbres, qui avaient une valeur botanique
moindre.
Septembre 2008-Juin 2009 : de
nouveaux arbres sont plantés
Plus de 200 arbres ont été replantés :
- 80 camphriers accompagnent l'allée centrale;
- 37 palmiers Mac Arthur marquent l'espace oriental rénové;
- près de 70 palmiers nouveaux enrichissent la collection
botanique;
- le jardin retrouve les épices chères à Pierre Poivre et Joseph
Hubert : giroflier, cannelier, 4-épices, café arabica et café
robusta;
- saman, arbre à miel, ficus aux longues feuilles, niaouli,
baobabs, poirier des Antilles, sablier des Antilles, tamarinier et
goyavier royal ont trouvé leur place dans la partie rénovée;
- l’allée qui longe les bassins a été retracée et bordée de
palmiers bouteilles, en regard des palmiers colonne des bassins;
- l’espace des palmiers en bordure de la place de Metz a
été renforcé en espèces rares.
Le jardin en 2009
Un jardin restauré et
modernisé
Pour la valorisation de l’accueil sur la phase Est du jardin, l’entrée
du jardin a été aménagée.
De chaque côté d’un parvis en basalte, les nouveaux pavillons qui
encadrent l’entrée principale ont été redessinés d’après le plan de
masse de 1842.
Le pavillon situé à l’ouest
Le bâtiment est destiné à :
_ l‘accueil où le visiteur pourra trouver de l’information sur
les différentes activités intégrées dans le jardin et/ou au
muséum ;
_ une boutique où seront mis en vente des produits dérivés
du muséum et du jardin ;
_ des sanitaires accessibles aux personnes handicapées.
Le pavillon situé à l’est
Le bâtiment servira :
_ d’espace d’exposition
_ de local technique
_ de local pour les gardiens du jardin
Aménagement
de l’entrée
_
_
La perspective retrouvée
L’axe central prolonge la rue de Paris et met en valeur le
Muséum d’Histoire Naturelle.
Il est marqué par un tapis vert encadré par deux allées en
basalte bordées d’un double alignement d’une vingtaine de
camphriers. A leur base, des massifs de jasmins et de
franciscea donnent aux camphriers du volume. Le
franciscea(Brunfelsia uniflora) est un arbrisseau sud-américain
qui a été introduit au 19ème siècle dans le Jardin de l’État par
son jardinier Claude Richard. Jasmins et franciscea complètent
une palette de couleurs blanc/bleu, et une gamme de fleurs
très parfumées.
Le camphrier
Cinnamomum camphora (famille des Lauracées)pousse à l’état
naturel dans le sud de la Chine, à Taiwan et au Japon. C’est un
bel arbre à feuilles persistantes et tiges aromatiques. Ses feuilles
sont rosées au stade juvénile et vert foncé à maturité avec le
revers des feuilles de teinte glauque. Elles dégagent un parfum
remarquable lorsqu’on les froisse. Ses fleurs de couleur crème sont
minuscules et ses fruits forment de petites drupes charnues ovoïdes
de la taille d’un petit pois de couleur bleu noir. Dans son milieu
naturel (climat tempéré humide), il peut atteindre 45 m de
hauteur. A Saint-Denis dans le Jardin de l’État, il est
vraisemblable qu’il sera de taille plus modeste.
C’est par distillation du bois ou des racines que l’on obtient des
cristaux de camphre. La distillation des feuilles produit une huile
essentielle aux propriétés antiseptiques et tonicardiaques.
Le bois de camphrier est connu pour ses vertus répulsives vis à
vis des insectes.
En Chine le camphrier est considéré comme l’arbre de vie.
Au Japon c’est également un arbre vénéré. Il est l’arbre
emblématique de la ville de Hiroshima, le premier à repousser
après le bombardement atomique.
Éclairage de l’axe central
Les deux allées sont aujourd’hui pourvues d’un éclairage.
L’axe central
Des bassins historiques
Deux grands bassins rectangulaires qui longent l’axe central sont
déjà présents sur le plan de 1821.
En 1862 la Société d’Acclimatation y introduit des canards, des
hérons et autres espèces d’oiseaux aquatiques qui font le bonheur
des promeneurs.
A la fin du 19ème siècle des palmiers colonne sont plantés le long
de la berge occidentale des bassins.
Malmenés par le cyclone Jenny en 1962, certains d’entre eux ont
alors été remplacés.
En 2009, de jeunes plants de palmiers colonne ont été plantés
pour remplacer les palmiers manquants, en alternance avec des
lataniers de Bourbon.
Les bassins en 2009,
Les margelles des bassins ont été refaites en basalte de La
Réunion.
_ Le grand bassin nord est partagé en deux zones :
* au nord, des nénuphars (à terme des nénuphars géants
d’Amazonie),
* au sud des jets d’eau qui animent le bassin.
_ Dans le bassin sud, on trouve des nénuphars et des lotus
roses et blancs dans une composition qui respecte les lignes qui
structurent l’axe central.
Les bassins
De nouveaux tracés
Dans cette partie du jardin, des allées rectilignes structurent
l’espace et mettent en valeur les arbres anciens. Les allées
facilitent la promenade, les pelouses sont autorisées pour le
pique-nique.
Un nouveau mobilier
Un mobilier nouveau favorise la flânerie, la lecture ou le repos
à l’ombre du Caîmitier, du Saucissonnier ou du Grand figuier.
La partie orientale
du jardin
Dans la partie rénovée du jardin un nouvel espace de
restauration est offert aux visiteurs.
Le bâtiment est l’oeuvre de Sylvain Guy et de Guillaume
Hazet (Atelier Architectes), sous la maîtrise d’oeuvre de
l’architecte en chef des monuments historiques, Vincent
Brunelle.
Le restaurant accueillera une dizaine de tables et 40
personnes sur une terrasse de 140 m² ouverte sur le jardin.
Le nouveau
restaurant
Amélioration des allées et des
équipements existants
Une remise en forme de la partie ouest du jardin s’imposait.
_ Remplacement des bordures
_ Reprise de certains tracés
_ Renouvellement des scories
_ Suppression des équipements qui n’étaient plus opérationnels
_ Amélioration de la buvette et du local technique horticole
Un nouvel espace scénique
Le long de la rue de la Source, a été créé sur une ancienne
entrée du jardin, un espace dédié aux animations : concerts,
contes, spectacles,….vont se succéder tous les dimanches.
Un nouvel espace d’expositions
Dans l’ancien parc à tortues proche de l’entrée de la rue de la
Source, a été dégagé un espace dédié aux expositions et aux arts.
Première exposition en place : Le jardin dans tous ses états
Suivi du chantier et de son évolution tout au long des travaux par
le photographe François-Louis Athenas.
La partie
occidentale du
jardin
Une aire de jeux d’eau
Le long de la rue de la Source, est implantée dans la partie ouest,
une aire de jeux d’eau de 500 m². La structure se situe sur une
zone anciennement occupée par un bâtiment abritant les services de
la Direction des Ressources Humaines du Conseil Général. La
démolition du bâtiment et la remise en état du site ont été faites
dans le cadre de l’opération de restauration du Jardin de l’Etat. Les
travaux ont débuté en août 2008.
_ La structure
L’aire de jeux d’eau se compose :
* De jeux d’eaux visuels dont l’eau circule en circuit fermé et
dont les jets sont munis d’éclairage : jets verticaux et courbes
jaillissant du sol, canaux d’eau calme, filets d’eaux jaillissant des
murets, jets « tulipes » dans les canaux.
* De jeux d’eau orientables et interactifs en inox ainsi que
des jeux type toboggan ou à ressort.
Un « canal promenade » composé sur une quarantaine de mètres
d’un canal d’eau calme, rythmé par des filets d’eau jaillissant de
murets, de jets « tulipes » et de jets courbes retombant dans le
canal, vient compléter la structure.
_ Accès
L’aire de jeux est accessible depuis le jardin et il n’y a pas
d’accès direct à la rue de la Source.
_ Horaires et jours d’ouverture
Les jets d’eau fonctionnent
- les mercredis, samedis et dimanches de 9H00 à 17H00 en
dehors des vacances scolaires,
- tous les jours, aux mêmes horaires, pendant les vacances.
_ Publics concernés
Les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans accompagnés d’adultes chargés
de leur surveillance, avec une possibilité d’accès aux handicapés.
La partie
occidentale du
jardin
L’accessibilité du jardin
L’accessibilité du jardin a également été améliorée :
- Portail de l’entrée principale refait _
- Portail rue de la Source agrandi _
- Portail rue Poivre refait _
- Un deuxième portail rue Poivre (entrée technique) a été ajouté _
- Portail rue Malartic repositionné _
Étiquetage des arbres
D’après un inventaire réalisé par le Dr Roger Lavergne, 164 arbres
ont été étiquetés.
Parmi ceux-ci, 20 arbres remarquables ont été identifiés. Le numéro
qui leur a été attribué dans le dépliant distribué aux visiteurs est repris
sur le support.
Les arbres rares sont signalés.
Sur l’ensemble
du jardin
_
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_
Partenariat,
financement
Le Jardin de l’État est classé depuis 1978 monument Historique. Sa
restauration a fait l’objet d’un partenariat avec le Ministère de la
Culture et de la Communication et de l’Union Européenne.
Les travaux se sont déroulés sous la maîtrise d’oeuvre de l’architecte
en chef des Monuments Historiques, Vincent Brunelle.
Ont participé à ce projet :
- M. Olivier Damée, paysagiste (Agence Damée, Vallet &
Associés)
- Mme Laurence Brégent, paysagiste (ZONE UP),
- MM. Sylvain Guy et Guillaume Hazet, architectes (Atelier
Architectes)
La maîtrise d’oeuvre technique a été assurée par les bureaux d’étude
INCOM- ATEA (pour les réseaux), SOCOTEC- VERITAS et IOSIS
Les jeux d’eau ont été conçus par Pôle Ingénierie, Austral Fluides,
Réunion Prévention, B2G3 Ingénierie ainsi que Paysag’Ylang.
Le chantier en quelques chiffres :
• Budget:
Montant total des travaux : 5, 7 M € (4,5 M € pour la partie
rénovée)
Financement de l’Union Européenne : 1,9 M €
Financement de l’Etat (Ministère de la Culture et de la
Communication) : 0,7 M €
Financement du Conseil Général de La Réunion : 3,1 M €
• 15 entreprises sont intervenues
• 100 personnes ont travaillé sur ce chantier