Visite du président de l’Institut national de recherches archéologiques
A la tête d’une délégation d’experts et accompagné de représentants de la Direction des affaires culturelles de La Réunion (dont la directrice et la conservatrice du service régional de l’archéologie), Dominique Garcia, professeur d’archéologie et président de l’Inrap a été accueilli au musée de Villèle par Béatrice Sigismeau, vice-présidente du Conseil départemental en charge de la culture.
« C’est important de voir chaque chantier car ces chantiers de fouilles sont des chantiers au service de chaque citoyen. On répond à une demande, ici à Villèle c’est celle du Conseil départemental de La Réunion. Remettre la lumière sur ce lieu, c’est montrer l’ampleur de l’espace occupé par les esclaves. C’est une manière pour nous de redonner la parole aux populations qui travaillaient et qui vivaient ici », a déclaré Dominique Garcia.
La visite a lieu alors que s’engage la dernière phase des fouilles consacrée à la sucrerie. Celle-ci a d’ores et déjà révélé l’existence de nombreuses structures bâtimentaires, montrant que le site historique était bien plus vaste que celui suggéré jusque-là par les ruines.
La visite a débuté par la présentation d’une exposition de photographies prises depuis le début du chantier. Toutes les étapes de recherches ont été figées pour rendre compte de l’ensemble des opérations menées à la fois sur le terrain et en laboratoire. « Ces fouilles portées par le Département et la DAC nous permettent d’acquérir des connaissances scientifiques et de mieux comprendre comment fonctionnait le domaine à l’époque. C’est un chantier ambitieux », commente Marie-Josée Lo-Thong, directrice de la DAC.
A l’issue de cette visite, le président de l’INRAP a exprimé son intérêt pour l’archéologie des anciens espaces habitationnaires dont Villèle est probablement l’un des plus beaux et les plus exemplaires chantiers de fouilles qu’il ait eu l’occasion de visiter.
Visite du ministre des outre-mer
Philippe Vigier, ministre des outre-mer, accueilli par le Président du Conseil départemental, a visité l’ancien domaine, pris connaissance du projet de réhabilitation et de transformation du site en musée historique de l’habitation et de l’esclavage qui sera achevé en 2026. Il a pu découvrir également, lors de cette visite, les fouilles consacrées à l’ancienne sucrerie.
Le Département, qui gère trois musées de France et une dizaine d’établissements culturels, a fait le constat qu’il manque un lieu de référence pour raconter ce que fut l’exploitation servile à La Réunion. Plutôt que de créer un musée ex-nihilo, le choix a été fait de porter l’effort sur une structure patrimoniale existante, le domaine de Villèle, pour explorer ce que furent ce système économique et cette organisation sociale.
Les travaux bâtimentaires et la refonte du parcours scénographique permettront au futur musée de devenir un lieu citoyen, un lieu de savoir qui permettra aux Réunionnais de se connecter à leur histoire.
« C’est le site le plus emblématique de l’histoire de La Réunion, expliquait Cyrille Melchior au ministre. Il est chargé d’une histoire douloureuse. Il ne doit pas être seulement le musée de l’esclavage, mais aussi celui de l’abolition. La Réunion a su surmonter les épreuves et construire une société apaisée où chacun a pu trouver sa place. Avec ce projet, nous voulons franchir une nouvelle étape et que ce site rayonne dans l’océan Indien dans l’Europe et dans le monde. Ici, cette partie de l’humanité n’a pas été suffisamment portée, nous allons le faire. »
Philippe Vigier, qui rappelait qu’il a en charge le futur Mémorial de l’esclavage, à bâtir au Trocadéro, à Paris, s’est dit totalement conquis par le projet du Département. « On va vous aider, assurait-il. J’en fais le serment, le Serment de Villèle. Ce serait une faute de ne pas le faire. »
Octobre 2023 – Visite de de la Commission territoriale de la recherche archéologique
La venue dans l’île de la commission territoriale de la recherche archéologique, qui procède à l'évaluation scientifique des opérations archéologiques et de leurs résultats, a été pour ses membres, composés de François Fichet de Clairfontaine (Inspecteur général des patrimoines – collège de l’archéologie) et d’experts ultramarins et métropolitains, l’occasion de visiter le chantier de fouilles de Villèle.
L’ampleur et l’énorme potentiel archéologique et patrimonial du site ont été maintes fois soulignés par la délégation. Tous se sont réjouis que de telles opérations puissent avoir lieu et que les résultats serviront directement à la construction du savoir qui sera mobilisé au sein du nouveau parcours du musée.
Selon Virginie Motte, Conservatrice de l’archéologie à la DAC réunion, « l’Inspecteur général et les collègues n’ont fait que des retours positifs. S’il fallait démontrer que pour l’archéologie nous travaillons tous en bonne intelligence ici, avec tous les partenaires, et bien nous ne pouvions pas mieux faire ! ». L’idée de mettre en place une mission de découverte et de comparaison des chantiers de fouilles menés aux Antilles et en Guyane a été soulevée et a reçu les faveurs de la commission : il est important en effet, de confronter les résultats des fouilles archéologiques menées au sein de différents espaces ultramarins pour en améliorer la connaissance et en valoriser l’importance.
