Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est rendue le 1er avril en milieu d’après-midi, sur l’exploitation de Mme Rhodes à Sainte-Suzanne où l’agricultrice, soutenue par la Collectivité départementale, cultive la canne à sucre, le pitaya ainsi que de la vanille de La Réunion.
Étaient également présents lors de cette visite, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini ; le Conseiller départemental, Bruno Robert ; le Président de la Chambre d’agriculture, Frédéric Vienne ; le maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel.
Cette séquence fut l’occasion pour les agricultrices invitées et réunies autour de Mme Rhodes, d’exposer les différentes problématiques relatives à leur genre au cœur de leur métier d’agricultrice. À l’écoute, la ministre a pu entendre les revendications de ces femmes et les prendre en compte avec le relai de ses conseillers, afin de les faire remonter aux instances nationales, au ministre de l’agriculture notamment.
Les problématiques, défis et enjeux exposés par les agricultrices, fortement engagées dans les associations, les coopératives agricoles et associations féminines, ont été nombreux : la très faible retraite des femmes agricultrices dont les carrières hachées par leur statut et les grossesses, ne leur permettent pas de cotiser le nombre de trimestres suffisant ; l’impossibilité de remplacement de l’agricultrice en cas de grossesse dû au manque de main d’œuvre général dans la filière agricole ; l’articulation compliquée entre vie professionnelle et maternité ; le manque d’ergonomie en matière de matériel et d’engins agricoles et en packaging – les sacs d’aliments ou les bidons d’intrants pèsent entre 25 et 50 kilos – ne sont pas adaptés aux femmes ; l’évolution du statut de la conjointe en cas de décès ou de divorce menant à des situations sociales dramatiques.
Bruno Robert, agriculteur et conseiller départemental, fait partie de cette nouvelle génération d’hommes qui luttent en faveur de l’émancipation des femmes. Fils d’agriculteur, issu d’une fratrie de quatre frères, « avoir des filles à l’époque était considéré presque comme une malédiction puisque seuls les hommes étaient légitimes à reprendre les activités agricoles. Aujourd’hui, j’ai deux filles et la question ne se pose même pas : si elles souhaitent reprendre l’exploitation, ce sera une grande joie pour moi et je les y aiderai », assure-t-il avant de garantir l’engagement profond et entier du Département pour l’émancipation des femmes dans les filières agricoles et dans l’entrepreneuriat en général.