Devenir une Collectivité au service de la langue créole et du français,c’est la volonté affichée par le Département de La Réunion à quelques jours de la commémoration des festivités du 20 désanm. Une charte de la Collectivité bilingue créole réunionnais-français a été signée par le président du Conseil Départemental Cyrille Melchior et le président de Lofis la lang kréol La Rényon, Axel Gauvin. Un geste fort pour permettre de renforcer les actions déjà menées en direction de la défense de la culture créole.
« L’usage du créole est une réalité de tous les jours dans notre Collectivité », explique en préambule le président du Département. En effet, la Collectivité, chef de file de l’action sociale, compte plus de 5 000 agents sur le territoire. Ces derniers s’adressent quotidiennement aux publics en français ou en créole.
Koz en kréol pou facilite l’accueil et la compréhension des problèmes des familles qui viennent chercher du soutien dans les différents services du Département,c’est l’un des objectifs de cette charte. Une volonté qui n’a pas attendu pour se manifester puisque depuis plusieurs années, notamment dans le domaine de la culture, la Collectivité s’efforce de valoriser la langue créole. « Avec la Bibliothèque Départementale ce sont une cinquantaine d’ouvrages en créole réunionnais qui seront bientôt mise enligne. En 2021, nous avons publié un premier guide de nos musées en créole. Par ailleurs, des visites sont également proposées en créole. Nous avons lancé avec Lofis, la traduction en créole de la totalité du portail esclavage Réunion,dont une première série sera livrée pour le Gran 20 Désanm », précise encore Cyrille Melchior. Le président qui a tenu a souligner le travail remarquable et l’engagement de la conseillère départementale Isabelle Érudel. Professeur des écoles avec une classe bilingue créole-français,l’élue s’est toujours battue pour la reconnaissance de la langue créole.« Lé importan que les élèves soient accueillis dans leur langue maternelle, avant tout, pour ensuite permet a zotla maîtrise de la langue française. Parce qu'il ne faut pas opposer les langues. Maîtriser le créole pour davantage maîtriser le français, parce que cela fait partie des compétences nationales, mais également l’apprentissage d'autres langues : l'anglais, le portugais, l'espagnol, l'allemand, toutes les autres langues », précise Isabelle Érudel. Un combat pour la reconnaissance de notre identité que connaît bien Axel Gauvin pour l’avoir menédepuis des années. « Le français et le créole c’est deux langues que lé indispensables et incontournables. Cettecharte c’est la charte de la tolérance. Personne lé obligé koze français oukoze créole mais selon lo moun i arrive dan le bureau, i faut que nou gaingadapt à nous. Ben vieux gramounes lé obligé enmmène zot z’enfants ou zot tiz’enfants avec zot pou gaing explique zot problème. Lé fondamental que domoun igaing explique zot cas ».
Permettre une prise en charge adaptée à l’accueil de nos publics mais aussi valoriser dans toute sa diversité la culture créole réunionnaise, c’est l’essence même de cette charte. Cela passe aussi par la promotion des auteurs de la langue créole et de l’oralité comme le fonkèr, le kabar, les conférences…et également l’organisation de manifestations comme le prix indiaocéanie,le prix Boris Gamaleya ou encore la participation au salon Athéna. Un engagement en faveur de la langue créole et plus largement en faveur du plurilinguisme réunionnais.