Les collégiens des Trois-Bassins ont beaucoup de chance. Situé dans les hauteurs de l’ouest, le village offre en effet un climat propice au jardinage. Et au collège, cela fait plus de 10 ans que l’on travaille d’arrache-pied pour fleurir et surtout enrichir, les espaces végétaux, pour la plupart endémiques, de La Réunion. Dans cette continuité, l’inscription au concours du plus beau collège fleuri a été une évidence.
Dès que l’on pousse le portail du collège des Trois-Bassins, on comprend que l’histoire de la nature Réunionnaise se raconte subtilement ici. Reproduire un écosystème avec les plantes emblématiques de notre île, c’est l’ambition que s’est fixé Philippe Attard, l’assistant social, passionné d’arboriculture et surtout passionné de La Réunion.
Un travail réalisé avec deux classes de 5ème de SVT, une classe Ulis (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) et Yann Barros, professeur de SVT. « Nous avons voulu mettre en place un arboretum semencier. Ce n’était pas simplement mettre une plante en terre, l’idée était de créer un support de mémoire. Que chaque plante raconte une histoire, celle de son quartier, de sa ville, celle de l’île », explique Philippe Attard. Alors ici tout se décline autour du mot « bois » car chaque plante qui porte ce nom est un hymne à La Réunion. Bois de goyavier, bois de tension, bois de senteur, bois de nèfles… des plantes pour certaines en voie de disparition et pour d’autres que l’on met à l’entrée de sa case pour attirer la chance.
Sur le même espace, désormais, se crée une petite forêt réunionnaise où le benjoin, le café marron, le latanier rouge ou encore la seule espèce endémique d’hibiscus connu par quelques spécialistes, se côtoient amoureusement. On découvre aussi un petit arbuste qui pousse lentement et qui constitue une véritable richesse, le bois de buis ou le bois de balai. C’est le parc national qui a fait don de cette plante au collège après la signature d’une convention.
Un jardin à la créole où les rosiers typiques de nos gramounes se mêlent à des plantes plus contemporaines comme la lavande d’Afrique du Sud.
Les collégiens ont également aménagé un petit espace de plantes aromatiques et de tisanes. De l’ayapana, de la menthe, de la verveine ou encore de la citronnelle autant de z’herbages lontan qui aident à être en meilleure santé. Un travail qui a été soutenu par l’aplamedom (Association pour les Plantes Aromatiques et Médicinales de La Réunion).
Désormais, les semences sont mises en culture du côté de la serre. La dotation de départ du Département a en effet permis entre autres d’installer cet équipement nécessaire à la reproduction des plantes. Une partie de cette dotation a aussi été investie dans l’achat de pas japonais ou encore pour l’aménagement des parterres.
L’atelier de bois de goyavier est également intervenu pour former les jeunes à la création de fascines.