Réuni en séance plénière le mercredi 27 mars, le Conseil départemental de La Réunion a adopté un nouveau cadre d’intervention en faveur des communes, la troisième génération du Pacte de Solidarité Territoriale dont l’appellation devient Pacte Département et Territoires 2024-2026.
Les deux premiers dispositifs ont représenté un accompagnement financier de 197 millions d’euros, dont 167 millions d’investissement, pour plus de 800 actions en maîtrise d’ouvrage communale, ce qui a permis de soutenir chaque année environ 1 600 emplois directs et indirects. Ce nouveau Pacte Département et Territoires représente, lui, une enveloppe de 90 millions d’euros sur trois ans : un socle commun d’investissement de 75 millions d’euros, un volet consacré aux « Petites villes de demain » (11 communes de l’île) de 5 millions d’euros, et 10 millions d’euros consacrés aux actions en faveur des publics vulnérables.
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« Un travail minutieux sera engagé avec chaque territoire pour évaluer les besoins et les possibilités, l’objectif étant de renforcer la solidarité territoriale en bâtissant un écosystème favorable au bien-être et à l’épanouissement de nos publics » expliquait Cyrille Melchior. Le Président du Conseil départemental soulignait aussi que cette démarche s’inscrit dans les efforts sans précédent engagés par la Collectivité dans le cadre de sa stratégie d’évolution de l’offre visant à augmenter qualitativement et quantitativement les structures d’accueil adaptées.
La séance plénière du Conseil départemental a également été l’occasion d’adopter le Pacte local des solidarités 2024, qui remplace la Convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi. Ce nouveau partenariat Etat-Département permettra de consolider les dispositifs existants en matière d’action sociale, tout en intégrant de nouvelles actions correspondant aux besoins de la population, pour un montant prévisionnel global de plus de 16 millions d’euros.
Quatre axes stratégiques sont identifiés :
- L’investissement social pour prévenir la reproduction de la pauvreté
- La sortie de la pauvreté par le travail en lien avec France Travail
- La lutte contre la grande pauvreté par l’accès aux droits et l’aller vers
- La construction du volet solidaire de la transition écologique.
Après le grand succès de la première édition - 123 initiatives présentées, 55 lauréates -, le Département a aussi validé une seconde édition du Budget d’initiatives citoyennes (BIC), pour un montant identique d’un million d’euros, pour soutenir les projets portant notamment sur la lutte contre la vie chère, la transition écologique et solidaire, et désormais la culture et l’action sociale.
Cette séance plénière a également débuté par un débat sur les phénomènes de violences urbaines qui secouent périodiquement La Réunion. Une motion, portée par le groupe majoritaire et adoptée à l’unanimité, apporte son soutien aux victimes, rappelle l’engagement du Département dans la mise en œuvre d’actions de prévention et de médiations dans les quartiers, et demande à l’Etat de renforcer la coordination entre les services de sécurité. Elle lui demande également d’engager une réflexion sur les politiques publiques de sécurité, de justice et de contrôle des arrivées dans l’île, surtout des enfants mineurs.
Cyrille Melchior a rappelé qu’il ne s’agit pas de stigmatiser mais au contraire de traiter ces dossiers avec humanité. Il a aussi regretté la tentation de l’Etat de faire des économies sur des politiques publiques essentielles au maintien du lien social et du bien-vivre ensemble réunionnais. « Nous avons à reconstruire le pacte citoyen, expliquait-il. Il faut que chacun trouve sa place dans la société et puisse se projeter. C’est ce qui doit guider notre travail. »