Exposition Musée de Villèle
19 décembre 2023 - 31 mars 2024
18 décembre 2023 - 30 octobre 2024
Des identités enracinées dans l’esclavage
Du 18 décembre 2023 au 30 octobre 2024, le Musée historique de Villèle accueille l’exposition intitulée My Name is February conçue par le Musée Iziko Slave Lodge à Cape Town, Afrique du Sud.
La Réunion et l’Afrique du Sud inscrivent leur histoire dans celle de l’esclavage. C’est pour mettre en commun cette histoire que le Département de La Réunion a signé une convention de partenariat avec Iziko Museums of South Africa. Une démarche qui s’inscrit dans le projet du futur Musée Historique de l’Habitation et de l’Esclavage. La concrétisation de cette convention est un échange d’exposition entre le Musée de Villèle et le Slave Lodge Museum, deux institutions patrimoniales qui abordent une même thématique centrée sur l’histoire de l’esclavage.
Cette fin d’année 2023 offre donc aux visiteurs des expositions croisées. Alors que les Africains découvrent une exposition des Archives Départementales de La Réunion, depuis le 1er décembre « The Name of Freedom », à partir du 19 décembre à Villèle, les visiteurs réunionnais pourront voir « My Name is February ».
Les esclaves ont été emmenés au Cap par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales pour servir de main-d’œuvre forcée à la colonie en expansion du Cap. Le premier navire chargé d’esclaves a été acheminé en 1658. Entre 1658 et le début des années 1800, plus de 63 000 hommes, femmes et enfants ont été arrachés à leur foyer se trouvant à Madagascar, au Mozambique, à Zanzibar, en Inde ou encore dans les îles des Indes orientales telles que Sumatra, Java, les Célèbes, Ternate et Timor (Indonésie), et emmenés au Cap en tant qu’esclaves.
Dépossédés de leur maison, de leur famille, de leurs amis, de leur culture, de leur langue, de leur religion et de leur identité, ces esclaves sont devenus la propriété d’autrui. Ils n’avaient aucun droit sur leurs propres enfants ; leur production et leur reproduction étaient contrôlées ; ils ne pouvaient pas posséder de biens et n’avaient pas la liberté de choisir pour qui ils voulaient travailler ou le type de travail qu’ils voulaient faire.
Au départ, la Compagnie néerlandaise des Indes orientales était le plus grand propriétaire d’esclaves au Cap. Au fur et à mesure que de plus en plus de citoyens libres (appelés « free burghers ») occupaient des terres au Cap, ils faisaient également travailler des esclaves et, au début des années 1700, le nombre de personnes asservies « appartenant » à des citoyens libres a augmenté.
Tandis que les « esclaves de la Compagnie » conservaient généralement leur nom, même si les fonctionnaires l’orthographiaient incorrectement, en y ajoutant la région dont ils étaient originaires (par exemple, Abasembie van Zanzibar, Nelanga van Mosambique, Mabiera from Madagascar, Toemat van Sambouwa, Domingo van Malabar, etc.), on donnait généralement de nouveaux noms aux esclaves « possédés » par les citoyens libres. Le changement de nom des esclaves était une façon de les déposséder de leur identité.
Dans certains cas, les citoyens libres donnaient aux esclaves des noms classiques, souvent inspirés d’un empereur ou d’une figure mythique tels que Alexandre, Hector, Titus, Hannibal. Les esclaves portaient également des noms de l’Ancien Testament, comme Adam, Moïse, Abraham et David. D’autres encore se voyaient attribuer des noms ridicules et insultants tels que Dikbeen et Patat.
De nombreux propriétaires d’esclaves attribuaient aux esclaves des noms calendaires basés sur le mois au cours duquel ils avaient été emmenés au Cap tels que February, April et September.
Cette exposition, réalisée à partir d’entretiens avec des personnes dont les noms de famille dérivent de noms du calendrier, ouvre une réflexion sur la manière dont le passé esclavagiste, souvent oublié et négligé, a façonné notre patrimoine, non seulement au Cap, mais aussi dans toute l’Afrique du Sud. En racontant cette histoire, nous souhaitons rendre hommage aux milliers de personnes déracinées de force dans diverses régions d’Afrique et d’Asie, qui ont été amenées au Cap et dont le travail a contribué à la construction des villes, des villages et des fermes d’Afrique du Sud.
L’exposition est également enrichie du travail des élèves de 6ème du 14è km du Tampon qui, en classe d’anglais et en arts plastiques, ont étudié le poème de Diana Ferrus, « My Name Is February » et ont réalisé une sculpture inspirée de celui-ci.
« Si vous choisissez de vous coucher, vous restez couché. Mais c’est à vous de choisir de vous relever – et voici les histoires de ceux qui se sont relevés. Ce sont des histoires d’espoir. »
L’archevêque émérite Desmond TUTU
Lien : https://www.portail-esclavage-reunion.fr/
En savoir plus
Cyrille Melchior, Président du Conseil départemental, a lancé, dans la soirée du mardi 19 décembre, au domaine de Villèle, les festivités du Gran 20 désanm. Des festivités auxquelles assistaient également les vice-Présidents Béatrice Sigismeau et Gilles Hubert, et les Conseillers départementaux Fabiola Lagourde, Isabelle Erudel, Aurélien Centon, Brigitte Absyte, Jean-François Nativel et Eglantine Victorine. Ainsi que le Président du Conseil départemental des jeunes, Mathis Grondin.
Visionnez la vidéo :
Comme chaque année, les commémorations ont débuté par la libération des chaînes des esclaves, dans la Chapelle Pointue, et leur remplacement par des colliers de fleurs. S’en sont suivis l’ouverture et la visite du Kan, l’inauguration de l’exposition « Code noir » et le fleurissement du mémorial situé à côté de l’ancien hôpital des esclaves. Avec, entre chacune de ces étapes, des temps musicaux et des explications sur les découvertes réalisées sur le site de cet ancien domaine colonial, appelé à être transformé en Musée de l’Habitation et de l’Esclavage à l’horizon 2026.
Au côté du Préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, l’invitée d’honneur de cette 6e édition du Gran 20 désanm était Madame Itah KandjI-Murangi, Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Technologie et de l'Innovation de la République de Namibie, représentant le Président de la République de la Namibie Hage Geingob.
Y participait également une délégation sud-africaine, pays avec qui le Département procède actuellement à des échanges croisés d’exposition sur le thème de l’esclavage, dont l’une, « My Name is February » est actuellement visible à Villèle.
« Aucun être humain ne mérite d’être fait esclave, déclarait Cyrille Melchior lors de cette cérémonie. Aucune femme, ni aucun homme ne mérite d’être privé de son identité, de sa liberté, de sa dignité. L’esclavage est un crime contre l’humanité, comme l’a reconnu la France par une loi de 2001. L’esclavage fait offense à l’intelligence, puisqu’il nie une évidence : tous les êtres humains appartiennent à la communauté humaine ! C’est pourquoi il est si important de commémorer la date qui a mis fin au système abominable que constitue l’esclavage. »
Appelant de ses vœux un travail d’unification des mémoires fragmentées, le Président du Conseil départemental soulignait l’importance des partenariats engagés avec l’Afrique du Sud et la Namibie. Il souhaitait également que le « cercle de partage et de solidarité s’élargisse encore et encore, jusqu’à devenir un emblème de notre musée, la preuve de sa capacité à fédérer, le signe de son utilité sociale et sociétale, pour tous les Réunionnais, et au-delà de nos frontières, pour tous les peuples épris de liberté. »
« Aller de l’avant, tout en nous souvenant, en partageant les expériences passées et en échangeant notre histoire et notre culture, est très fondamental, expliquait également Itah KandjI-Murangi. Ce combat d’avant-garde est essentiel et nécessaire si nous voulons véritablement célébrer, honorer et rendre hommage à ces hommes et femmes courageux qui nous ont précédés et nous ont donné la vie. »
Participant pour la deuxième année consécutive aux célébrations de Villèle, le Préfet Jérôme Filippini invitait, lui, à « regarder ce passé en face, ne pas le nier, ne pas l’occulter ni le mettre en perspective.» « L’esclavage n’est pas seulement une page sombre de notre histoire, c’est d’abord un acte de cruauté qui, tant qu’il survit dans le monde, et même s’il a disparu dans notre pays, annihile l’humanité », continuait-il. Et d’inviter à ne pas assigner les individus à une identité au regard de leurs origines, de leur couleur de peau ou de leur religion.
En savoir plus
La Namibie et l’Afrique du Sud sont les pays invités d’honneur du Gran 20 desanm 2023 qui se déroulera les 19 et 20 décembre au Musée historique de Villèle. Un programme riche, qui mêle conférences, visites guidées et concerts, est proposé avec en point de mire l’exposition croisée « My Name is February ».
>> Retrouvez le programme complet
du Gran 20 Desamn >>
C’est en présence de Itah Kandji-Murangi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la formation et de l’innovation de la République de Namibie, ainsi que de Bongani Ndhlovu, directeur du Musée Iziko d’Afrique du Sud, que Cyrille Melchior, Président du Département, accompagné de la Conseillère départementale, Isabelle Erudel, a présenté le programme du Gran 20 désamn 2023 et inauguré l’exposition « My Name is February » au Musée de Villèle, ce lundi 18 décembre 2023.
La Réunion et l’Afrique du Sud inscrivent leur histoire dans celle de l’esclavage. C’est pour mettre en commun cette histoire que le Département de La Réunion a signé une convention de partenariat avec Iziko Muséums of South Africa. Une démarche qui s’inscrit dans le projet du futur Musée Historique de l’Habitation et de l’Esclavage. La concrétisation de cette convention est un échange d’exposition entre le Musée de Villèle et le Slave Lodge Muséum, deux institutions patrimoniales qui abordent une même thématique centrée sur l’histoire de l’esclavage.
« My Name is February » a été officiellement ouverte ce lundi 18 décembre, en présence d’une délégation de personnalités du monde politique d’Afrique du Sud et de la Namibie. « Le Département a voulu s’ouvrir sur l’extérieur, sur les pays d’origine des esclaves tels que Madagascar ou le Mozambique, sur la France qui a créé une Fondation pour la mémoire de l’esclavage et plus généralement sur les pays qui ont connu, comme nous, ce système d’exploitation totalement injustifiable. Nous avons ce passé en commun avec l’Afrique du Sud, qui en plus, a connu la ségrégation sous le régime de l’Apartheid », a souligné Cyrille Melchior. Cette fin d’année 2023 offre donc aux visiteurs des expositions croisées. Alors que les Africains découvrent une exposition des Archives Départementales, depuis le 1er décembre « The Name of Freedom », ce 19 décembre à Villèle, les visiteurs réunionnais pourront voir « My Name is February ».
Ces deux expositions montrent un aspect essentiel de l’histoire de l’esclavage : la question de l’identité des esclaves, et plus particulièrement celle de la survivance des noms, qui leur ont été attribués durant la période de l’esclavagisme et au moment de l’abolition. Une première visite en émotion avec la poétesse, Diana Ferrus, autrice du poème, « My Name is February » qui a récité un extrait de son texte qu’elle déclamera à l’ouverture du Gran 20 Désanm en compagnie de Francky Lauret, poète, romancier et linguiste.
Une commémoration qui débutera le 19 décembre à 18h30 du côté de la Chapelle Pointue avec les chœurs de la liberté. Suivront les rituels de l’enlèvement des colliers aux esclaves, la libération du Kan et le fleurissement du mémorial aux esclaves. Un programme riche avec l’autre exposition, celle des Lettres Patentes de 1723 ou Code noir. Plusieurs découvertes seront proposées avec l’œuvre éphémère en papier mâché de Genathena « Mélodie de l’eau. Mes pieds nus sur les sentiers Marron je renais ». Des marrons, il en sera question avec le parcours proposé pour suivre les traces d’un esclave parti en marronage. Des visites guidées du chantier archéologique et de l’ancienne maison des maîtres seront également possibles. « Il faut que nos institutions collaborent pour porter cette histoire de l’esclavage, pour qu’elle reste vivante. L’histoire n’a de sens que si elle est partagée », a précisé le directeur du musée Iziko, Bongani Ndhlovu.
Un temps de mémoire pour un Gran 20 Desamn également en musique avec un grand podium qui accueillera une création originale du Trio rajery – Salangane, le groupe Kiltir ou encore Jim Fortuné et les marmailles la Kour du ôté du Villaz manzé.
Retrouvez le programme complet
du Gran 20 Desamn - CLIQUEZ-ICI
En savoir plus
20 décembre 2021 - 31 décembre 2022
Salle 1
« Un mizé pou tanto, pou talèr, pou domin » Maquette du projet de musée.
Après la présentation de l’esquisse retenue par le jury en 2019, ce Gran 20 désanm propose celle de la maquette. Évolutive, elle affine encore la diffusion des informations auprès du grand public.
Salle 2
« Rant dann ron » Portail Esclavage à La Réunion www.portail-esclavage-reunion.fr
Déjà disponible en français et en anglais, ce site unique sur la thématique est disponible à compter de 2021 en portugais.
C’est en 2018 qu’a été créé ce portail web dédié, géré par le musée de Villèle dans la complémentarité du site internet du musée (www.musée-villele.re) centré sur ses
collections et son offre culturelle.
Venant combler un manque sur la Toile, ce portail donne accès à des connaissances multiples, relevant du champ de la recherche historique et aussi de la mémoire. A
ce jour, 52 contributions, rédigées par 46 contributeurs, sont disponibles.
Ce centre de ressources spécialisé, unique sur le sujet, est un espace de connaissances et un support de mise en relation avec le monde, qui s’adresse donc aux chercheurs, aux institutions éducatives et patrimoniales, aux associations... de La Réunion et d’ailleurs.
Sa traduction complète en langue portugaise, conforte les champs de coopération historique et culturelle avec l’un des grands pays de peuplement de La Réunion - Le Mozambique - et trace de nouvelles perspectives d’échanges avec les pays lusophones dont l’histoire a partie liée avec l’esclavage.
Salle 3
« Kart lesklavaz dann bitasion »
Présentation d’une préfiguration de l’Atlas de l’Esclavage à La Réunion (écran et textes).
La réalisation de cet atlas historique, scientifique et grand public, a été lancée en mai 2021 à l’occasion des 20 ans de la loi Taubira.
A terme, il a vocation à travers des cartes, à restituer différents aspects (spatiaux, historiques, patrimoniaux et mémoriaux) des habitations et de l’esclavage à Bourbon.
Une salle du musée est consacrée à la présentation physique et numérique des 1ères cartes, permettant déjà au public d’appréhender la richesse des données historiques, géographiques, thématiques... dont la lecture combinée permet de comprendre comment l’esclavage a structuré la société, les paysages, l’économie... de La Réunion.
Cette cartographie, agrémentée d’infographies, fera la synthèse de l’état des connaissances, elle pourra être déclinée à terme dans une version papier, elle
veillera surtout à répondre à des objectifs de vulgarisation, de pédagogie et d’usage scientifique. Cet outil inédit doit donc être fédérateur, tant au niveau de sa réalisation - il doit rassembler à ce titre les institutions nationales et locales, les chercheurs, le monde associatif... - qu’au niveau de sa diffusion.
Salle 4
« Nou fé lo plan, nou prépar nout zarlor »
Présentation des dernières acquisitions d’objets de collection.
Dans la perspective d’une présentation la plus riche possible de l’histoire de l’esclavage dans le futur musée, le Département dynamise sa politique d’enrichissement des collections afférentes.
En 2021, il présentera ses dernières acquisitions : livre ancien, pièces de numismatique et aussi une pièce du musée des arts décoratifs de l’océan Indien (Conseil régional) et des tambours du musée Saranghi.
Du mardi au dimanche de 9h30 à 12h30 et de 13h30 h à 17h30
Fermeture habituelle le lundi
Fermé les 1er mai / 1er janvier / 25 décembre
Domaine Panon-Desbassyns
97435 Saint-Gilles-les-Hauts
Tél : 0262 55 64 10 / Fax : 0262 55 51 91
Mél : musee.villele@cg974.fr
En savoir plus
Résonances - Le Louvre à La Réunion. C’est le nom d’une exposition d’arts graphiques inédite et exceptionnelle, à découvrir dans 5 musées de l’île. Elle comprend 236 dessins prêtés gracieusement par le prestigieux Musée du Louvre, qui expose pour la toute première fois de son histoire, dans les Outremers. Jusqu’au 15 octobre 2021, des œuvres d’artistes majeurs comme Antoine Watteau, Jean Honoré Fragonard, Eugène Delacroix, ou encore Ingres et Géricault ornent ainsi les murs de 3 musées du Département et 2 de la Région. Une thématique en lien avec leurs collections respectives a été choisie pour chaque lieu et invite les visiteurs à un fabuleux voyage à travers trois siècles, servi par une étourdissante variation scénographique.
Au Musée Léon Dierx, « La hiérarchie des genres : l'art du dessin durant la première moitié du XIXème siècle »
Au Muséum d'histoire naturelle, « Pieter Boel la ménagerie de Louis XIV »
Au Musée historique de Villèle, « Sur les traces d'un Créole de Bourbon en visite à Paris au temps de Louis XVI »
Au Musée des arts décoratifs de l'océan Indien (MADOI), « L'utile à l'agréable, l'art de vivre au XVIIIème siècle »
Au Musée Stella, « Travailleuses, travailleurs. Représentations de la paysannerie et du monde agricole ».
Lors du vernissage de « Résonances », ce 16 juillet, le Président du Département, Cyrille Melchior, a retracé la genèse du projet, né il y a trois ans : « Lorsque j’ai donné mon accord à Béatrice Sigismeau, alors Vice-présidente déléguée à la culture, très impliquée dans la démarche, j’avais d’abord en tête cet objectif qui, depuis longtemps, et pour longtemps encore, sert de soubassement à notre politique de la culture : la démocratie culturelle ! Pour la Collectivité départementale, amener le Louvre à La Réunion se situe dans son « cœur de métier » car la culture ne doit pas être élitiste ni perçue comme telle ! »
Cyrille Melchior n’a pas manqué de saluer la forte implication de tous les partenaires, dont la Région, les services de l’Etat et le Préfet « pour soutien attentif et bienveillant couronné par le label d’exposition d’intérêt national ». Sans oublier le Musée du Louvre, son président et ses équipes, « pour la qualité du dialogue et pour le climat de confiance qui ont présidé à nos échanges, depuis le démarrage du projet ». Ce partenariat est défini dans le cadre d’une convention signée au musée de Villèle le 7 juin 2019.
Pour le Conservateur général, directeur du département des Arts graphiques du musée du Louvre, Xavier Salmon, « La Réunion accueille Le Louvre avec générosité. Le Louvre s’invite à La Réunion avec bonheur. Par la qualité de ses musées et de ses collections, c'est La Réunion qui a retenu l'attention du Louvre, le plus grand musée de France, pour l'organisation de cette opération dans les Outre-Mer ».
La Présidente de la Région Huguette Bello a saisi l’occasion, pour rendre un vibrant hommage à « Ambroise Vollard, illustre marchand d’art et galeriste natif de La Réunion qui révéla Paul Cézanne, Paul Gauguin, Vincent van Gogh, Henri Matisse mais aussi Pablo Picasso ». Le Préfet Jacques Billant, pour sa part, a mis en avant le « rayonnement des musées réunionnais grâce au partenariat avec le plus grand musée du monde, ainsi que l’accessibilité au public réunionnais de chefs d’œuvres nationaux ».
Le volet éducatif de Résonances, mis en œuvre avec le Rectorat de l’Académie de La Réunion n’a pas été oublié. Le plan éducatif de formation est décrit par Cyrille Melchior : « Tous les enfants de l’île ne prennent pas l’avion pour aller visiter les grands musées du monde. Je suis donc très heureux que déjà, plus de 3000 marmailles des écoles soient déjà inscrits à la visite de « Résonances » dans les musées du Département. Ce chiffre va se démultiplier avec les visites des centres aérés, des familles, des touristes, des étudiants, des comités d’entreprise, entre autres. Nous nous sommes fixé des objectifs de fréquentation élevés dans le respect des protocoles sanitaires ».
La cérémonie d’inauguration de l’exposition était ponctuée par la lecture de « La Saison des semailles » de Victor Hugo et de « Ti plantèr » de Danyel Waro, pour illustrer le dialogue et le parallèle entre des situations, réunionnaise et française. Les 5 expositions en une que constitue Résonances, se présentent comme des mises en regard passionnantes entre des œuvres intemporelles.
A ne rater sous aucun prétexte, pendant les vacances et jusqu’au 15 octobre 2021.
En savoir plus
17 juillet 2021 - 15 octobre 2021
Exposition Résonances : Le Louvre à La Réunion
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS DE L’OCÉAN INDIEN
MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
MUSÉE LÉON DIERX
MUSÉE STELLA MATUTINA
MUSÉE DE VILLÈLE
EXPOSITION D’ARTS GRAPHIQUES JUSQU’AU 15 OCTOBRE 2021
Jusqu’à ce jour, le Louvre n’avait jamais organisé une exposition dans les départements d’Outre-Mer. La Réunion accueille aujourd’hui cet évènement décliné en cinq volets permettant de faire dialoguer les collections des musées de l’île avec celles du département des Arts graphiques du musée du Louvre.
Dans chacun des lieux retenus, une thématique différente est développée :
- au muséum d’Histoire naturelle, la collection d’animaux naturalisés est ainsi mise - en parallèle avec des dessins exécutés par Pieter Boel d’après les animaux de la - Ménagerie de Louis XIV à Versailles.
- au musée de Villèle, plantation du siècle des Lumières, est illustré le voyage que le - propriétaire du lieu, Henri Paulin Panon Desbassayns, accomplit à Paris entre 1784 - et 1786.
- à la Villa du musée des arts décoratifs de l’océan Indien, la représentation du cadre - de vie dans la France de la seconde moitié du XVIIIe siècle est mise en parallèle avec - les modes de vie à La Réunion.
- au musée Léon-Dierx, les collections de la première moitié du XIXe siècle viennent - dialoguer avec un choix de dessins témoignant de la diversité des genres, peinture - d’histoire, exercices académiques, portraits, sujets de genre, paysages ou natures mortes.
- au musée Stella Matutina, ancienne usine de canne à sucre, est évoquée la représentation - du travail dans l’Europe du XVIIe siècle au début du XIXe siècle.
En savoir plus
"Vous avez vu comment d'un homme on fit un esclave ; vous verrez comment un esclave devint un homme" Frederick Douglass, ancien esclave.
S’il fallait résumer le combat de Furcy Madeleine, cette phrase suffirait.
Travaux de recherche, livre, exposition, pièces de théâtre, film… l’histoire de l’esclave Furcy, qui fut affranchi et qui revendiqua toute sa vie le statut d’homme né libre, inspire de plus en plus nos contemporains.
En 2019, en clôture de l’année de commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, le Département de La Réunion a présenté au Musée de Villèle, futur musée de l’Habitation et de l’Esclavage, une exposition inédite qui a reçu le label d’exposition d’intérêt national « L’étrange histoire de Furcy Madeleine 1786-1856 ».
En 2021, sort un film de 52’, écrit et réalisé par Pierre Lane, Furcy, le procès de la Liberté. Il a été diffusé le 13 mai, sur le portail Outre-mer 1ère, dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions et à l’occasion des 20 ans de la loi Taubira.
Ce film a été en partie tourné à La Réunion et il a bénéficié des ressources documentaires du Musée de Villèle et des Archives Départementales. Il convient de rappeler en effet que la recherche historique sur la vie de Furcy a considérablement progressé notamment grâce à l’achat en salle des ventes par le Conseil départemental en 2005, du « fonds Furcy», qui correspond aux papiers de Louis Gilbert Boucher, procureur général de la cour royale de Bourbon, principal soutien de Furcy.
L’histoire de Furcy avait déjà inspiré la pièce de Francky Lauret et d’Erick Isana « Fer6 » qui a été jouée plus d’une centaine de fois à La Réunion, à Paris ainsi que lors du vernissage de l’exposition en décembre 2019 ; la création Liberté Plastik de Sophie Bazin et Johary Ravoloson (alias Arius et Mary Batiskaf) en 1998 ; la publication du livre de Mohammed Aïssaoui, l’affaire de l’esclave Furcy (Prix Renaudot 2010) ; la chanson L’or de Furcy du musicien Kaf Malbar…
Le Département se réjouit de la sortie du film de Pierre Lane jeudi 13 mai qui est une nouvelle contribution à la compréhension de l’histoire de l’esclavage et des résistances qui lui ont été opposées à La Réunion et plus largement dans l’océan Indien.
FURCY, LE PROCÈS DE LA LIBERTÉ
Un film de 52’, écrit et réalisé par Pierre Lane
Produit par Fabienne Servan Schreiber et Estelle Mauriac
En coproduction avec le studio d’animation Gao Shan Pictures et France Télévisions
Diffusion le jeudi 13 mai 2021 sur le portail Outre-mer 1ère dans le cadre des « Jeudis du doc » à 18H.
Autre diffusion prévue sur France 3 dans le cadre de « La ligne Bleue Outre-mer » à 00h45.
Le film était disponible en replay sur France.tv pendant 7 jours.
En savoir plus
1
17 décembre 2020 - 21 mars 2021