ISCG Lutte contre les violences intrafamiliales
Dans le cadre du Plan VIF 2024-2028, le Conseil Départemental de La Réunion veut renforcer son action en apportant une aide immédiate aux victimes, sous la forme d’une plateforme téléphonique d’accueil, d’écoute et d’orientation.
Objectif
Faciliter l’accompagnement des personnes concernées, mieux les orienter vers les dispositifs existants et les acteurs compétents et garantir une écoute bienveillante, professionnelle, et adaptée au territoire.
Modalités de candidature
Les structures intéressées devront soumettre un dossier détaillant leur expérience, la méthodologie proposée, ainsi que les moyens humains et matériels. Les dossiers seront évalués sur leur cohérence avec les objectifs du projet et leur capacité à offrir un service efficace et adapté aux besoins des victimes.
Les candidatures devront être adressées, avec la mention : « Appel à Projet Plateforme VIF et Enfance » par voie électronique accompagnées du cadre de réponse technique à : liz.chevallet@cg974.fr avec en copie audrey.jaccomard@cg974.fr
avant le 15 septembre 2025 à 16h (heure locale)
Retrouvez le cahier des charges à télécharger ci-dessous :
Cahiers des charges (doc)
Le Département, tous les jours, aux côtés de Réunionnais
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À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Département rappelle les actions concrètes menées depuis 2005 en lien avec les associations et l’État.
Les démarches mises en œuvre :
POUR L’HÉBERGEMENT
La Collectivité s’est engagée à faciliter la mise à l’abri et l’hébergement des femmes victimes de violences, en lien avec l’État, en finançant :
des places en centre d’Hébergement d’Accueil d’Urgence (CHAU) : 2 CHAU,
des places en Service d’Accueil d’Urgence Temporaire (SAUT) : 5 SAUT pour une capacité de 52 places, dans le cadre du financement de la Stratégie Nationale de Prévention et de lutte contre la pauvreté,
des nuitées en Pensions, Gîtes et Hôtels (PGH) pour pallier l’absence de places disponibles en CHAU et SAUT,
des nuitées en Relais familiaux pour les femmes avec enfants de moins de 3 ans, intégralement assuré par le Département.
POUR LE TRANSPORT
La Collectivité conventionne avec les taxiteurs pour garantir la mise à l’abri de la victime et de ses enfants dans les plus brefs délais.
POUR L’ÉCOUTE ET L’ACCUEIL
13 Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie (ISCG) et une psychologue
Le Département s’est engagé à améliorer l’accueil et l’accompagnement des victimes au sein des commissariats et gendarmeries avec le dispositif des Intervenants sociaux en commissariats et gendarmeries (ISCG) mis en place avec le partenariat de l’État. Les ISCG sont une première étape vers une aide sociale, un intermédiaire entre la victime et les forces de l’ordre. Ces intervenants peuvent être saisis par toute personne (particulier, association, gendarme/ policier, etc.), et disposent d’un large réseau de partenaires pour mener à bien leur mission.
10 centres de planification familiale à disposition des femmes
Dans ces centres accessibles à tous et proposant une écoute bienveillante, les conseillères conjugales sont disponibles pour que la parole des femmes victimes puisse être libérée, que chacune soit entendue dans son vécu et accompagnée dans son besoin.
POUR PROTÉGER LES MINEURS EN DANGER
Pour lutter contre les violences faites aux enfants qu’elles soient d’ordre psychologique ou d’ordre physique, le Département travaille en réseau avec les associations et les acteurs institutionnels (Justice, Rectorat...). Le service CRIP 974 a été créé pour centraliser et recueillir les Informations Préoccupantes relatives à l’enfance en danger. Une information préoccupante est tout élément d’information, y compris médical, susceptible de laisser craindre qu’un mineur se trouve en situation de danger ou de risque de danger et puisse avoir besoin d’aide. Elle doit être transmise systématiquement par mail au : crip.dfe@cg974.fr
UN PLAN DE FORMATION VIF À DESTINATION DES AGENTS DU DÉPARTEMENT
Un parcours de formation d’envergure relatif aux « Violences Intra-familiales » sera proposé en 2025/2026 aux agents travaillant dans les directions à vocation sociale de la Collectivité. Près de 600 agents seront concernés.
L’ACTION DU DÉPARTEMENT EN CHIFFRES
Soutien aux Associations : 1 200 000 €
Hébergement (prise en charge de nuitées) : 570 000 €
Financement des taxis : 30 000 €
ISCG : 825 000 € pour 14 postes à part égale (État/ Conseil départemental)
Soutien aux SAUT pour assurer la pérennité et la stabilité de l’offre d’hébergement d’urgence : 205 000 €
Financement des rélais familiaux (établissement d’accueil mère/ enfants) : 4 700 000 €
6 257 informations préoccupantes réceptionnées en 2023
>> Le Département engagé dans la lutte contre les violences intra-familiales
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Campagne d'informations - octobre 2024
Violences Intrafamiliales (VIF)
Certaines cassures ne s'effacent pas.
En parler c'est se protéger, en cas de problème, appelez le 119 ou le 3919.
En cas de danger et de protection immédiate,
composez :
le 17 pour police secours,
le 115 pour un transport et un hébergement d’urgence
le 119 pour signaler un enfant disparu ou maltraité
le 3919 pour les violences faites aux femmes
ISCG : Lutte contre les violences intrafamiliales et conjugales
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Le Département de La Réunion engage le Plan de Prévention et de lutte contre les violences intrafamiliales en direction des enfants.
Visionnez la vidéo :
Informations ci-dessous - novembre 2023
Le Département engagé dans la lutte contre les violences intra-familiales
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Département rappelle les actions concrètes menées depuis 2005 en lien avec les associations et l’État.
Plusieurs démarches sont mises en œuvre :
POUR L’HÉBERGEMENT
La Collectivité s’est engagée à faciliter la mise à l’abri et l’hébergement des femmes victimes de violences, en lien avec l’État, en finançant :
- des places en centre d’Hébergement d’Accueil d’Urgence (CHAU) : 4 CHAU pour une capacité de 159 places,
- des places en Service d’Accueil d’Urgence Temporaire (SAUT) : 5 SAUT pour une capacité de 60 places, dans le cadre du financement de la Stratégie Nationale de Prévention et de lutte contre la pauvreté,
- des nuitées en Pensions, Gîtes et Hôtels (PGH) pour pallier l’absence de places disponibles en CHAU et SAUT : 825 personnes victimes de VIF prises en charge en 2022,
- des nuitées en Relais familiaux pour les femmes avec enfants de moins de 3 ans, intégralement assuré par le Département. La part des admissions pour violences familiales oscille entre 12 et 42 %.
POUR LE TRANSPORT
La Collectivité conventionne avec les taxiteurs pour garantir la mise à l’abri de la victime et de ses enfants dans les plus brefs délais.
POUR L’ÉCOUTE ET L’ACCUEIL
13 Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie (ISCG) et une psychologue
Le Département s’est engagé à améliorer l’accueil et l’accompagnement des victimes au sein des commissariats et gendarmeries avec le dispositif des Intervenants sociaux en commissariats et gendarmeries (ISCG) mis en place avec le partenariat de l’État. Les ISCG sont une première étape vers une aide sociale, un intermédiaire entre la victime et les forces de l’ordre. Ces intervenants peuvent être saisis par toute personne (particulier, association, gendarme/policier, etc.), et disposent d’un large réseau de partenaires pour mener à bien leur mission.
10 centres de planification familiale à disposition des femmes
Dans ces centres accessibles à tous et proposant une écoute bienveillante, les conseillères conjugales sont disponibles pour que la parole des femmes victimes puisse être libérée, que chacune soit entendue dans son vécu et accompagnée dans son besoin.
POUR PROTÉGER LES MINEURS EN DANGER
Pour lutter contre les violences faites aux enfants qu’elles soient d’ordre psychologique ou d’ordre physique, le Département travaille en réseau avec les associations et les acteurs institutionnels (Justice, Rectorat...)
Le service CRIP 974 a été créé pour centraliser et recueillir les Informations Préoccupantes relatives à l’enfance en danger. Une information préoccupante est tout élément d’information, y compris médical, susceptible de laisser craindre qu’un mineur se trouve en situation de danger ou de risque de danger et puisse avoir besoin d’aide. Elle doit être transmise systématiquement par mail au : crip.dfe@cg974.fr
ALERTE GRAND DANGER !
En cas de nécessité de protection immédiate (faits particulièrement graves ou constitutifs d’une possible infraction pénale), appelez directement la police.
L’ACTION DU DÉPARTEMENT EN CHIFFRES
- Soutien aux Associations : 1 300 000 €
- Hébergement (prise en charge de nuitées) : 200 000 € en 2023 Financement des taxis : 30 000 € en 2023
- ISCG : 897 614 € pour 13 postes à part égale (État/ Conseil départemental) soit 448 807 € pour le Département en 2023
- Soutien aux SAUT pour assurer la pérennité et la stabilité de l’offre d’hébergement d’urgence : 150 000 €
- Financement des rélais familiaux : 4 501 302 €
Dès novembre 2023
La caravane PMI s’élance à “ VIF Allure” pour lutter contre les Violences intra familiales en direction des enfants !
AGISSEZ POUR TOUT CHANGER !
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Mettre en place des ateliers culinaires pour permettre aux enfants de mieux appréhender le vivre-ensemble c’est l’initiative du CEVIF (Collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales). Organisés les mardi 13, mercredi 14 et vendredi 16 août, les ateliers avaient pour thèmes les cuisines des différents pays de la zone et de La Réunion. Le Département s’est associé à cette belle initiative "Nos assiettes aux couleurs vanille" en mettant à disposition du CEVIF l’espace Reydellet.
C’est la cheffe Larissa qui a donné le tempo de ces rencontres entourés de jeunes filles et garçons de 10 à 15 ans venus du quartier de la Chaumière. Celle qui forme des professionnels à l’art culinaire s’est prêtée avec énormément d’enthousiasme à la confection d’un repas malgache. Nettoyage des brèdes, préparations des différents ingrédients nécessaire à la recette, tous ont mis la main à la pâte pour découvrir la gastronomie de la grande île. Pour Frédéric Rousset, le président du CEVIF, « C’est l’occasion pour les enfants issus de cultures différentes de découvrir d’autres cultures. Cet atelier nous apprend aussi à parler et échanger. Et puis la cuisine nécessite de la discipline. Comme l’explique la cheffe Larissa, le plan de travail doit être propre et tout doit être rangés pour pouvoir réaliser la recette. »
Un atelier culinaire sur le thème de Madagascar et pour les autres jours, ce sont les spécialités de Maurice, de Mayotte, des Comores et de La Réunion qui ont été mises à l’honneur. L’occasion pour ces jeunes de se retrouver dans la convivialité et d’apprendre le vivre-ensemble. Il s’agit d’inculquer les valeurs qui les serviront dans la vie de tous les jours. Le président du CEVIF souhaite à travers cette opération créer un lien de confiance avec les habitants de la Chaumière pour permettre de libérer la parole notamment sur la problématique des violences intrafamiliales.
Pour rappel le Département de La Réunion a co-signé avec la mairie de Saint-Denis, une convention relative à la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de la copropriété de la Chaumière. Un plan qui porte sur la réalisation de chantiers de réhabilitation et de rénovation de ce quartier situé dans le secteur de Saint-François.
© crédits photos : CEVIF / Olivier BERTRAND
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Lutte contre les Violences intrafamiliales
Pour mener de front les missions de prévention et de lutte contre les Violences Intrafamiliales (VIF), le Département collabore étroitement au quotidien avec le dynamique tissu associatif du territoire. Le soutien de la Collectivité se traduit aussi notamment par la dotation de subventions pour permettre à ces organismes répartis dans les quatre coins de l’île, d’accomplir leurs missions dans les meilleures conditions.
Ainsi, la fédération du réseau VIF ; le Collectif pour l’élimination des VIF ; les associations Gard Lespoir ; Cabanons de Production ; Femmes des Hauts, Femmes d’Outre-mer ; Femmes Solid’Air ; Cœur de femme (pour les actions de prévention à Mafate) ; et la structure d’hébergement d’urgence, Halte Père Etienne Grienenberger ont été reçus, à tour de rôle par le Président Cyrille Melchior à l’Antenne Ouest du Département à Saint-Paul et au Palais de la Source les 16 et 17 juillet, où leurs conventions respectives ont été signées.
Les séquences de signatures étaient aussi l’occasion pour les dirigeants d’association de partager avec Cyrille Melchior et les Conseillers départementaux Eglantine Victorine, Aurélien Centon et Jeanne Hoarau, leurs avis, leurs besoins, leurs attentes ainsi que leurs propositions de solutions innovantes, pour améliorer l’accompagnement des victimes des violences, notamment envers les femmes.
"Ces bénévoles et ces acteurs de terrain réalisent un travail remarquable, de concert avec nos services du Département et nos partenaires, pour ne citer que l’État et la CAF, a déclaré Cyrille Melchior reconnaissant. Il est essentiel de prendre le temps de s’écouter, de renforcer le dialogue et les échanges pour comprendre les difficultés réelles sur le terrain afin d’apporter les solutions adéquates et améliorer les services aussi bien en matière de détection que d’accompagnement et d’hébergement d’urgence".
Pour combattre les VIF, le Département a multiplié les initiatives comme la Caravane A VIF ALLURE ou encore le déploiement des ISCG (Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie). Le Département participe aussi à l'expérimentation du PACK NOUVEAU DÉPART destiné à lever les freins à la séparation, à assurer une meilleure détection des victimes, à faciliter et à coordonner leurs parcours.
"Avec les associations et les partenaires, nous formons une véritable chaîne de solidarité où chaque maillon est essentiel pour combattre le fléau des VIF" rappelle Cyrille Melchior.
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Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de prévention et de lutte contre les Violences intrafamiliales (Plan VIF 2024-2028) en direction des enfants, un séminaire a été organisé avec l'ensembles des acteurs au Palais de la Source les 28 et 29 Mai. La situation réunionnaise, qui a conduit le Conseil départemental à inscrire la lutte contre ces violences comme une priorité majeure de son plan de mandature 2021-2028 a été évoquée à l'ouverture du séminaire : sur les 11.208 victimes de VIF en 2022, 1 personne sur 2, était des enfants au sein de sa famille. En 2023, sur les 6192 Informations préoccupantes concernant les mineurs enregistrées, une hausse de 15% a été constatée par rapport à 2022.
Flora Augustine-Etcheverry, vice-présidente du Département déléguée à la prévention des VIF - qui a participé au séminaire avec Augustine Romano, vice-présidente déléguée à la Protection maternelle et infantile - a salué le travail collaboratif et la démarche d’intelligence collective qui se sont exprimés à travers la participation de l’ensemble des partenaires depuis l'élaboration du Plan VIF entamée en 2022. "L’objectif consiste à mettre en place une stratégie efficace en faveur de ces enfants, avec le soutien de ses différents partenaires dont l’État, la Justice, le premier Président de la Cour d’appel, la Caisse d’Allocation familiales, l’Agence régionale de santé, le Rectorat ainsi que les associations. Nous saluons la dynamique, l'implication des acteurs et la richesse des ateliers".
Les ateliers
Différents thèmes ont été abordés dans les ateliers dont l'objectif était de co-construire un document commun visant à formaliser des actions opérationnelles et un calendrier de mise en œuvre engageant chacun des acteurs.
1- L'information et la sensibilisation des professionnels intervenant en milieu scolaire (écoles primaires et maternelles) pour détecter le plus tôt possible et prévenir les violences en direction des enfants
2- La participation des jeunes et futurs parents à l'offre de soutien à la parentalité
3- Le repérage des publics "invisibles" - la question majeure des nourrissons
4- L'articulation et la coordination des acteurs pour un parcours de santé de l'enfant adapté et facilité.
5- Le centre de ressources : un espace structurant et accessible à l'ensemble des acteurs
6- La communication interprofessionnelle
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La ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, est actuellement dans notre île pour trois jours de visite. Ce sont les violences faites aux femmes qui étaient au cœur de sa première journée. L’occasion pour la ministre d’inaugurer la Maison des Femmes, de la Mère et de l’Enfant de l’Ouest pilotée par le Centre Hospitalier Ouest Réunion et l’Etablissement Public de Santé Mentale (EPSM). La veille elle s’est entretenue en privée avec Cyrille Melchior, président du Département.
Arrivée le lundi 22 avril à La Réunion, la ministre s’est d’abord rendue au Palais de la Source pour un entretien avec le président du Département, Cyrille Melchior. Une rencontre qui a été l’occasion d’échanger sur les violences faites aux femmes et les différents dispositifs mis en place par la collectivité.
« Dans ce combat, je rappellerai l’engagement constant et volontariste du Département, aux côtés de l’Etat pour tenter d’endiguer ce fléau. Cela se traduit par le soutien au tissu associatif dont je tiens à saluer l’engagement et le travail. Le monde associatif constitue un acteur de proximité de premier plan sur lequel nous devons nous appuyer pour une politique de prévention et d’accompagnement efficace », a expliqué Cyrille Melchior, président du Département.
Aurore Bergé qui pour sa première visite de terrain s’est donc rendue dans l’Ouest, à Saint-Paul, pour inaugurer la Maison des Femmes, de la Mère et de l’Enfant. Cette structure unique dans notre île a pour objectif de mettre à disposition des mères et de leurs enfants, un lieu regroupant tous les professionnels qui exercent en pluridisciplinarité et coordination. Il s’agit avant tout d’améliorer la prise en charge médico-psycho-sociale de proximité des femmes et des enfants victimes de violences.
« Au Département, notre engagement s’exprime aussi par la mise à l’abri des femmes victimes de violences, en lien avec l’Etat, au sein des Services d’accueil d’urgence temporaire dont le nombre de place a été réévalué à la hausse », a précisé Gilles Hubert, vice-Président du Département, présent lors de cette inauguration.
Une maison qui a vu le jour suite au Grenelle des violences conjugales en 2019 qui prévoit le financement de dispositifs dédiés à la prise en charge des femmes victimes de violences au sein de structures hospitalières.
Dans l’après midi, Aurore Bergé était attendue à la Préfecture pour le lancement du Comité Local d’aide aux victimes consacré à la lutte et à la prévention des violences intrafamiliales (CLAV). Une table ronde et des échanges pour mieux comprendre la situation réunionnaise notamment les chiffres alarmants et en augmentation liés aux violences faites aux femmes. Cyrille Melchior était aux côtés du Préfet, des parlementaires, des représentants des forces de l’ordre, de la justice ou encore de la CAF pour rappeler l’engagement de la collectivité dans cette lutte. Lutter, c'est constamment innover dans les politiques publiques et la manière d'appréhender ce défi. L'aide universel d'urgence et le pack nouveau départ sont deux outils pertinents et essentiels visant à permettre aux femmes tout particulièrement de trouver la force d'agir et de se protéger.
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A la veille de sa visite officielle dans l’île, Aurore Bergé, ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, a été reçue en entretien par Cyrille Melchior, dans la soirée du lundi 22 avril, à l’Hôtel de la Source. Une rencontre à laquelle participaient les vice-Présidents de la Collectivité, ainsi que les sénateurs Vivianne Malet et Stéphane Fouassin.
Le Président du Conseil départemental a salué la présence de la Ministre comme un témoignage de la volonté de l’Etat de se saisir à bras le corps de la problématique des violences intrafamiliales dans les Outre-mer, et notamment à La Réunion, qui connaît une situation alarmante et se situe dans les départements les plus impactés par ce phénomène.
Cyrille Melchior a également rappelé l’engagement constant et volontariste du Département, au côté de l’Etat, pour tenter d’endiguer ce fléau. La Collectivité a ainsi consacré 1,3 million d’euros, en 2023, au soutien des intervenants de terrain. Elle accompagne également des associations qui portent des projets innovants comme le bouton d’alerte « Monshérif » et participe au financement des ISCG (Intervenants Sociaux en Commissariats et Gendarmeries). Le Conseil départemental a aussi lancé le dispositif « Caravane à VIF allure », qui permet à des associations de s’installer dans des lieux fréquentés pour proposer aux familles des échanges et de l’écoute afin de faciliter la libération de la parole, et élaboré un plan départemental de prévention des violences intrafamiliales en direction des enfants.
Concernant la lutte contre les discriminations, autre sujet fort de la visite de la Ministre, le Président du Département a réaffirmé la nécessité d’encourager le dialogue, la concertation et la cohésion. « Notre territoire a toujours su se préserver de ces phénomènes grâce à notre esprit d’unité, de tolérance et de solidarité. Ce qui nous a permis de consolider notre bien-vivre ensemble, fondement de notre société réunionnaise », a souligné Cyrille Melchior.
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"Avec tout mon cœur, je dédie ce premier prix Thérèse Baillif à Ingrid Torpos (1), aux victimes de féminicide et à toutes nos gramounes, nos mères, nos sœurs, nos amies et zot marmailles dont la vie est assombrie par les violences". C'est avec une vive émotion que Dr Anne Christelle Richauvet a prononcé ces mots à la fin de son discours lors de la remise du prix Thérèse Baillif qu'elle a reçu des mains du Président du Département. Cyrille Melchior a rappelé les raisons et l'objectif de la création de ce prix : "En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, le Département met traditionnellement à l’honneur la femme réunionnaise. Depuis 20 ans, nous organisons le Prix Célimène qui récompense l'expression artistique. J’ai souhaité cette année donner une nouvelle dimension à l’hommage que nous leur rendons à travers l’instauration d’un prix de l’engagement féminin, tout particulièrement sous le prisme de la lutte contre les violences faites aux femmes. Mettre en lumière l'engagement citoyen des femmes qui se battent contre toutes les formes d'inégalité et de violence. Symboliquement le prix est attribué à une personne au nom des nombreuses femmes méritantes. C’est un sujet qui me tient tout particulièrement à cœur car les violences intrafamiliales sont le plus grand danger de notre société créole, car elles brisent des vies, des familles, et mettent en péril, plus que jamais, le bien-vivre ensemble réunionnais. Le lancement de ce Prix porte celui d’un visage connu et reconnu, un visage de l’engagement, de la détermination, du courage et de l’abnégation, celui de Thérèse Baillif ».
Du haut de ses 93 ans et de ses 4 décennies de militantisme au sein de nombreuses associations, Thérèse Baillif, figure de proue de lutte contre les violences intrafamiliales a chaleureusement félicité la lauréate du prix portant son nom : "Je suis heureuse que des jeunes femmes de La Réunion, extrêmement capables et compétentes prennent aujourd'hui la relève et continuent le travail sur le terrain".
Pour cette première édition - qui s'est déroulée le 8 mars, journée internationale des Droits des Femmes au Palais de la Source en présence de Thérèse Baillif, des militants associatifs, des acteurs majeurs de la lutte contre les violences intrafamiliales (VIF) et de nombreux élus du Département dont Flora Augustine-Etcheverry, vice-Présidente déléguée à la prévention des VIF; les vices-présidents Sophie Arzal et Eric Férrère ainsi que des Conseillers départementaux Aurélien Centon, Inelda Leveneur Beaussillon, Jeanne Hoarau, Fabiola Lagourgue et Alexandra Clain - le Département a donc décerné le Prix Thérèse Baillif au Dr Anne Christelle Richauvet, "en raison du caractère remarquable de son parcours ainsi que de son engagement à venir en aide aux femmes et aux familles en difficulté" comme l'a précisé Cyrille Melchior.
En effet, cette mère de famille, médecin à La Rivière-Saint-Louis, a fait de la lutte contre les violences intrafamiliales, son combat, à travers les études scientifiques qu’elle a menées sur le sujet, les formations qu’elle dispense ainsi que de l’accueil bienveillant qu’elle réserve à ses patientes victimes de ce fléau (lire en encadré).
Après la projection d’un extrait du film "Thérèse Baillif, de la colonie aux honneurs de La République" réalisé par Jarmila Buzkova, et d'une interview d'Anne Christelle Richauvet à son cabinet médical, la cérémonie s'est achevée en musique avec Loana Clain qui a composé une chanson spécialement dédiée pour l'occasion. La jeune et talentueuse artiste était accompagnée par les élus du Conseil départemental des Jeunes qui ont repris en chœur un refrain, porteur d'espoir adressé aux femmes victimes de violences : "Tu mérites mieux ! Alors avance !"
-----ENCADRE------------------
"Vingt ans après le cyclone de ma vie..."
(1) Ingrid Torpos, jeune étudiante qui venait de fêter son 20e anniversaire a été tuée par son ex-compagnon le 14 octobre 2004, sur sur le parking de l’école de commerce de Saint-Denis. Ce drame a bouleversé la vie d'Anne Christelle Richauvet qui était à ce moment là en 3e année de médecine et dont Ingrid Torpos était la sœur de lait. Elle a décidé de prendre le sujet des VIF à bras le corps : après une formation de Victimologie et psycho-traumatologie, elle présente en 2013 un Mémoire de DES de médecine générale sur le thème : "Lutte contre les violences conjugales à l’île de La Réunion. Rôle et place du médecin généraliste". Sa Thèse de médecine générale obtenue en 2015 avec la mention très honorable et les félicitations du jury s'intitule : "Les violences conjugales sur l’île de La Réunion. Déterminants, état des lieux et propositions de préventions". Elle est en contact permanent avec les associations et tous les acteurs de la société qui, selon elle, ont un rôle important à jouer.
Dans le cadre de son activité professionnelle, à son cabinet médical ouvert en 2019, Dr Richauvet écoute, accompagne de façon quotidienne les femmes et les enfants victimes de violences - orientés par les services de la PMI (Protection maternelle et infantile) ou par le bouche- à-oreille - bien plus à l’aise avec un médecin pour parler de leurs problèmes. Lors de la remise du prix Thérèse Baillif, Dr Anne Christelle Richauvet a déclaré : "Ce prix que je reçois 20 ans après le cyclone de ma vie est pour moi un symbole fort". En effet, c'est à l'âge de 20 ans qu'elle a perdu Ingrid Torpos sa sœur de lait, il y a tout juste... 20 ans.
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